L'avion vient tout juste de décoller et tu sens ton cœur fait un raté alors que l'appareil gagne en altitude. Tu retires des bottes pour enfin te retrouver en chaussettes ( de jolies chaussettes rayées en laine ) et ramène tes genoux contre ta poitrine. Tu fermes les yeux, serres les poings. Bien attachée au siège de l'avion, tu essaies de ne pas trop réfléchir. Tu ne dois pas penser, ni à ton chez toi, ni à ton chat Reid, ni à tes plantes vertes qui vont sûrement mourir pendant ton absence, et surtout pas à ta sœur. Ann. Votre dispute de la veille te reviens en mémoire et te fais serrer les dents. Pour la première fois depuis des lustres vous aviez tout mis à plat, remuant de vieilles rancunes et engueulades. C'était parti de rien pourtant, une bêtise, quelques mots, expressions mal interprétées et tout était parti en vrille. Elle avait critiqué ton boulot, les conquêtes foireuses que tu avais ramené chez toi, allant jusqu'à insinuer que tu avais toujours été morte de jalousie face à sa propre vie. Jalouse de son job, jalouse de son gamin, jalouse de sa maison, jalouse de ses études, de ses amis et il fallait s'y attendre, de son mariage avec Aaron.

Bon, effectivement, sur ce point, elle n'avait pas tout à fait tord. C'est vrai, il faut bien l'avouer, qu'Aaron épouse ta sœur t'avait affectée bien plus que tu ne l'aurais voulu. Sur tout ces types avec qui elle avait et aurait pu sortir, il avait fallu qu'elle se marie avec lui. Aaron. Ton partenaire bon sang. Homme que tu lui avais, par dessus le marché, présenté.

Grrr. Tu secoues la tête. C'est finit, c'est finit, tu as quitté Boston et laisse derrière toi tout les ennuis qui accompagnait la ville. Soupirant, tu regardes de droite à gauche. Tous semblent perdus dans leurs esprits, comme s'ils tentaient comme toi d'oublier leur destination. L’Afghanistan. Un pays merveilleux n'est ce pas ? Inspirant la confiance et la sécurité, ahah. Savoir que certains n'en reviennent pas t'effraie un peu mais tu refoules cette pensée. Tu n'y vas pas pour les vacances, tu es une militaire, c'est ton boulot d'y aller. Ton devoir.

Les minutes passent, interminables.Tu jettes alors un coup d'œil par dessus la fenêtre et fixe le continent qui disparaît petit à petit, remplacé par l'étendue bleue qu'est l'Atlantique. De longues heures de vol s'annoncent et tu décides de fermer les yeux un instant. Un peu de repos ne te fera pas de mal.

SOUAAAGUE