Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

 

 i should be home (duke)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Velvet D. Bishop
Velvet D. Bishop

" CIVILIANS "
people of the crowd

avatar : Astrid Berges-Frisbey
messages : 52
date d'inscription : 27/01/2013

points rp : 20
localisation : cincinnati's red line
rôle/occupation : civile, aide-soignante
humeur : optimiste


WHO I AM ?
▲ statut : célibataire/en couple/marié(e)
▲ inventaire:
▲ relationships :

i should be home (duke) Empty
MessageSujet: i should be home (duke)   i should be home (duke) EmptyMer 27 Fév 2013 - 11:42

i'm not scared
Il fait noir. Il fait toujours noir ici. Certes, on n’en attendrait pas moins d’une ligne de métro désaffectée, mais quand même. Il fait trop noir. Tu n’aimes pas vraiment quand il fait noir mais tu ne te plains pas. De toute façon à qui tu te plaindrais ? D’une tu ne parles pas, et de deux tu es venue ici de ton plein gré. Seule. La semoule qui vit dans ta tête a encore fait son effet. Tu marches dans le sillage de ta lampe torche qui grésille un peu, promenant son faisceau sur les murs sales. Les fils électriques y courent comme des veines apparentes, bien inutiles dans ce noir total. Tu marches le long des rails avec application, gardant un équilibre précaire. Il faut l’avouer, tu avais toujours rêvé de faire ça mais tu avais trop peur de te faire faucher par un train. Bam, purée saveur corps écrasé. Non, ça ne te tentait pas trop il faut bien l’avouer. Alors tu t’étais abstenue par pur instinct de conservation. Mais maintenant que le métro ne passait plus, tu pouvais faire ce que tu voulais. Comme une enfant. Une enfant oui, c’est comme ça que je t’ai toujours vue. Une gamine qui n’arrive pas à dormir et ne fait qu’intégrer quelques notions de la vie adulte sans arriver à se départir de celles des enfants. C’est vrai qu’être un enfant a toujours été mieux. Pas dans ce monde cependant. Dans ce monde on vous demande de survivre, d’être fort, de courir, de vous battre. Toi tout ce que tu peux faire c’est te cacher. Comme un rat. Ceci dit faut voir le bon côté des choses. Un rat c’est extrêmement intelligent. Les rats ont une société hiérarchisée comparable à la société humaine. Qui fonctionne même mieux. Les rats font partie des trois espèces potentielles à succéder à l’homme au sommet de la chaîne naturelle. Avec les dauphins et les calamars. Ne riez pas. C’est très intelligent un calamar. En plus c’est bon en beignets. Quoi ? C’est vrai ! T’imagines l’intelligence d’un calamar géant ? Mine de rien, ça doit pas être du pipeau. Bah, de toute façon c’est pas ton trip les calamars, quant à rêver de créatures, autant rêver de licornes, c’est plus glamour. Même si bon, dans les lignes abandonnées, il y a pas grand chose de glamour dans tous les cas. Juste des fils, des tuyaux et les rails. Il doit y avoir des rats. Mais tout ce que tu vois c’est l’obscurité et le faisceau blafard de ta lampe. Seul le bruit de tes pas résonne dans le silence, comme une espèce de glas peu rassurant. Tu t’en fous, tu marches sur des rails. Rêve de petite fille, fantasme d’adolescente. Certes, tu t’imaginais plus les rails de train en extérieur, avec un magnifique paysage mais... it’s something !

C’est quelque chose ouais mais tu frissonnes malgré ton pull. Tu as l’impression qu’il fait froid... Tu as mal aussi. Mal partout, comme si tu avais fait trois heures de gymnastique sans t’être échauffée. Inutile de dire que ça n’a pas été le cas. Pas vu ta flemme et pas vu tout le boulot qu’il y a à l’infirmerie. Non, ça, c’est la faute de cette foutue grippe. T’as l’impression que tout le monde va y passer. Du coup ils t’ont dispensée de rester à aider. Un médecin malade ce n’est pas ce qu’il y a de plus utile. Au lieu de rester couchée avec l’impression que tu allais mourir, tu as décidé d’aller prendre la chance de mourir pour de vrai en te baladant seule dans le métro. Ah... Les divagations d’un cerveau fiévreux... T’es trop conne en fait. Tu restes là, à vagabonder sur les rails métalliques comme une âme en perdition, explorant des endroits qui sont tous les mêmes. Il ne faut pas s’attendre à une grande diversité dans une ligne de métro ceci dit. Tu ne t’es pas rendue compte que tu ne te souviens même plus d’où tu viens. Un sens de l’orientation ? Bah, c’est pour les tapettes ! Toi t’es bien au-dessus de tout ça. Dire que t’es toujours en vie... Comment t’as fait ? C’est un mystère divin. Merci Jésus-Marie-Joseph, je sais pas pourquoi vous la sauvez tout le temps mais c’est bien. Ca te fait penser que t’es pas allée dans une église depuis une éternité. Pas depuis... Le mariage. Ce n’est pas grave. Ta lampe grésille. Marche saloperie. Elle s’éteint. Tu pousses un petit cri de dépit intérieur. C’est pas juste. Tu la tapotes. Elle se rallume et tu souris. Always look on the bright side of life. Tu as envie de chantonner mais pour une raison évidente tu ne peux pas, alors tu continues de gambader en essayant de ne pas te casser la gueule parce que tu ne fais pas assez attention à l’endroit où tu marches. Tu essaies de tousser en silence pour que personne ne passant par là te repère. Ce qui est débile. Tu as une lampe torche, si quelqu’un passe par là, il va de toute façon te repérer, à moins d’être aveugle. Et s’il est aveugle, je vois pas ce qu’il foutrait dans le métro où le sol est si peu plat que même en faisant gaffe il faut posséder une dextérité digne de Koh-Lanta pour ne pas tomber. Simple question de logique. Bah, entre ton cerveau malade et la logique c’est pas une grande histoire d’amour. Tes doigts restent crispés sur la lampe, glacés. Au moins tu ne meurs pas de chaud. Certes, tu trembles, et certes, tu transpires mais think positive. Tu marches sur des rails ! Oui d’accord, c’est le seul truc positif de la situation que j’ai réussi à trouver, mais en même temps, qu’est-ce que tu fous là ? Tu trébuches d’un coup et ta lampe fait un vol plané parfait suivant une parabole irréprochable. Evidemment, elle s’éteint. Après l’avoir malmenée comme ça, je vois pas ce qu’elle aurait pu faire d’autre de toute façon. Tu es dans le noir. A quatre pattes. Malade. A la recherche de ta lampe. Génial. Fuck. Tu mériterais l’oscar de la stupidité. Tu tâtonnes et mets enfin la main dessus. T’as de la chance dans ta poisse. Tu essaies de rallumer l’objet qui grésille lamentablement, produisant autant de lumière qu’un ver luisant. Et tu entends des bruits. Des bruits de pas. Ton sang se glace et tu te précipites - à quatre pattes c’est pas très facile de se précipiter mais tu ne penses pas à te relever - vers un recoin de mur. Tu éteins ta lampe et fermes les yeux, comme si cela pouvait faire partir l’étranger. Peut-être qu’il passera devant toi sans te voir. Tu l’espères vivement. Evidemment, c’est sans compter sur cette putain de grippe et tes accès de toux. Des fois, c’est dur de think positive.

made by pandora.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité

Invité



i should be home (duke) Empty
MessageSujet: Re: i should be home (duke)   i should be home (duke) EmptySam 2 Mar 2013 - 12:18

Une. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six. Six balles dans mon chargeur. J'enfile le tout à l'intérieur de mon arme, qui émet le son je suis prêt à tuer. J'enlève le cran de sécurité et je le remets, plusieurs fois de suite, dans un cliquetis frénétique qui résonne dans le tunnel. N'importe qui assistant à ce spectacle me prendrait pour un psychopathe qui s'amuse avec quelque chose qui donne la mort. A force, je vois les choses différemment. Ce n'est qu'un outil. Je ne suis qu'un outil. Des objets facilement manipulables et très rapidement remplaçables. Personne n'est indispensable, ici. Pourtant, dans la cohorte, je me plais à penser, certaines fois, que je suis un élément important. J'ai peut-être un rôle à jouer. Un grand rôle. Mais je ne socialise pas. Comme je le fais actuellement, je passe le plus clair de mon temps, lorsque je suis dans notre repaire, assis seul dans un coin, nettoyant mes armes. Hier, j'ai désassemblé mon arme de précision puis rassembler chaque pièces du puzzle en me chronométrant, comme j'avais l'habitude le faire au sein de l'armée. Les vieilles habitudes ne disparaissent jamais. Maintenant, je vérifie mon chargeur pour la vingtième fois de la journée. Les jambes étendues sur le sol, perpendiculairement à mon tronc, il n'y a que le son mécanique de l'arme qui dérange mon calme. Je reviens de missions. Et avec les maladies, la tempête, je ne peux pas vraiment abandonner les gens, dans les souterrains. Pourquoi glandouiller, là, en jouant avec un pistolet usé plutôt que d'aider avec les inondations ? Bonne question. « Hé, Major, t'as vu la p'tite muette ? Elle doit prendre des médocs. » Je lève la tête pour observer un homme de la cohorte, plutôt jeune qui se tient debout, arme à l'épaule. Je remarque rapidement le bas de son pantalon totalement mouillé, il vient certainement du centre du quartier général, là où les inondations sont particulièrement fortes. La muette. Il doit parler de Velvet. Qui d'autre ? C’est toujours elle que l’on cherche. C’est toujours moi qu’on vient voir. Après tout, c’est en suivant mes pas, effrayée, qu’elle est arrivée ici. Je ne sais toujours pas pourquoi je l’ai laissé me suivre en dehors de cette église, la première fois. Je me sentais peut-être coupable de l’avoir arrachée à son monde d’innocence. Je la revois encore, cloitrée dans son confessionnal, dans une église tâchée de sang de mes victimes. Ma mission était d’éliminer les Hosts. Mais tout s’était enchainé si vite que la famille de Velvet avait payé le prix de mon intervention. J’ai attendu, après mes coups de feu. Attendu que tout se calme. Quand je suis allé sur place, un silence de mort. Un silence. Une simple respiration m’avait indiqué le confessionnal. Et silencieuse, elle était là. Depuis, elle est comme mon ombre, lorsque je suis ici. Quand elle ne s’improvise pas aventurière. Je ne suis pas pour autant très sociale avec elle. Elle me dérange. Même si j'apprécie le calme, ne jamais savoir à quoi elle pense, du fait de son mutisme est une torture, pour quelqu'un comme moi, qui se plait à analyser chaque personne. « Velvet. » Ton cassant, regard qui en dit long pour le jeune. Je préfère qu’on l’appelle par son prénom. « Elle doit être cachée sous une table, fouille mieux. » Sec, je l'envoi implicitement se promener pour retrouver mon silence. Mon tendre silence. Je recommence à tripoter mon arme.

Merde. Maintenant, au fond de moi, je sais qu'elle manque à l'appel. Et qu'elle est malade, en plus. Ça ne m'étonne pas vu l'épidémie de grippe. Elle fout quoi exactement ? C'est ce que je me demande, en soupirant et en rangeant mon arme dans son étui, à ma ceinture. Cette gosse me tuera, un jour. Je n'ai rien demandé mais dès que je l'ai croisée, elle a été placée sous ma responsabilité. Comme ça, pouf. Velvet, sa maladresse, son innocence, son visage qui me fait regretter d'avoir tué tant de gens dans ma vie. Je la vois, je vois les petites filles que j'ai privées de pères, de mères, de frères. Elle me renvoie mes défauts comme un boomrang et pourtant, jamais je ne lui ai dis de me laisser tranquille. Je soupire. Je me plains. Mais jamais, je ne l'ai chassé lorsqu'elle est à mes côtés. Elle a une influence. Je ne sais pas. C'est idiot, en même temps. Elle ne parle pas mais elle a un impact sur moi. Sur ma personnalité. Quand je suis avec elle, je me remets en question. Et si c’est moi, la cause de son silence ? Si je n’étais pas intervenu ce jour, des sons sortiraient peut-être de sa bouche. Mais elle serait une host. Bon dieu, un casse-tête sans queue, ni tête. Je me lève d'un seul coup, dépoussiérant mon pantalon, complétement recouvert de saletés. En même temps, vivre dans des souterrains et espérer rester propre, c'est n'est pas possible. Ca ne me dérange pas. J'ai l'habitude de trainer dans la boue. Dans les missions, je restais des heures dans des endroits puants pour attendre ma cible. C'est ça, d'être tireur d'élite. Velvet. Un seul nom dans mon esprit, qui fait de l’écho. Velvet.

J'attrape la lampe torche qui gît au sol, à côté de mon pied, et je l'allume en direction du fond. Le tunnel où je me trouve actuellement n'est pas très éloigné de la station centrale, les lumières électriques précaires de la cohorte m'éclairent encore suffisamment. Connaissant l'animal, se mettant dans des situations toujours pas possible, je m'éloigne de l'endroit le plus sûr et commence à entrer dans l'obscurité d'un tunnel peu rassurant. Ayant le sens de l'orientation et une bonne mémoire, je retiens chaque virage que j'entreprends, comme un fucking robot. Gauche. Gauche. Droite. Droite. Gauche.

Cette fois-ci, ma lampe torche est ma seule source de lumière. Je ne vois pas à un mètre devant moi, alors je baisse les yeux et fixe le sol, tout en marchant. Je pense être sur une ligne désaffectée, au vue des rails de métros que j'escalade plusieurs fois. Comment être sûr que je suis sur la bonne piste ? Aucune idée. C'est juste mon instinct et une bonne dose d’optimisme, qui me fait souvent défaut, d'habitude. Ce que je ferai pas pour la gosse. Je l'imagine dans un endroit comme celui-ci, totalement apeurée, seule. C'est pour ça que mon pas s'accélère. Seriously, Duke. J'entends un bruit, immédiatement, je tourne ma caboche vers la droite. J'éclaire l'endroit d'où provient le bruit. Doucement, doucement, j'avance. « Gamine ? » Je n'espère pas une réponse de sa part. J'entends tousser. Je fronce les sourcils et lève ma lampe en direction du mur, pour y découvrir une silhouette. « Qu'est-ce que tu fais là, dans le noir ? » La question à un million. Je remarque la lampe entre ses mains, mains abîmées et sales, comme ses vêtements. Ça ne m'étonne pas de la voire dans cet état-là. Velvet serait dans une pièce avec du papier-bulle partout comme protection, elle trouverait un moyen de se faire mal. En se fracturant la cheville, par exemple. Elle tremble. Je soupire. « Je demande pas comment tu t'es retrouvée ici. Mais t'as de la chance que j'ai une sorte de sixième sens pour te trouver. » Et je te trouverai toujours. Des paroles cachées.

Je m'avance et m'agenouille devant elle, posant avant la lampe à terre, de manière à ce qu'elle éclaire suffisamment notre coin. Même dans cette obscurité, un peu de lumière et de chaleur humaine, elle ne devrait pas avoir peur. J'enlève ma veste et je l'enveloppe avec. Je ne sais pas réellement si elle a froid mais je préfère prendre de l'avance. Après tout, les degrés ne volent pas haut, ici. « Tes mains. » J'entoure ses mains de mes paluches usées. « Ça va aller ? » Ce ne sont pas de grosses égratignures. Elle a juste du tomber, les mains en avant. Mais je ne peux m'empêcher de lui poser ce genre de questions. Bien attentionné, pour un militaire sans cœur. C'est l'effet Velvet.


Dernière édition par Duke Walsh le Sam 9 Mar 2013 - 17:07, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Velvet D. Bishop
Velvet D. Bishop

" CIVILIANS "
people of the crowd

avatar : Astrid Berges-Frisbey
messages : 52
date d'inscription : 27/01/2013

points rp : 20
localisation : cincinnati's red line
rôle/occupation : civile, aide-soignante
humeur : optimiste


WHO I AM ?
▲ statut : célibataire/en couple/marié(e)
▲ inventaire:
▲ relationships :

i should be home (duke) Empty
MessageSujet: Re: i should be home (duke)   i should be home (duke) EmptySam 9 Mar 2013 - 16:35

Il y a des moments dans la vie dans lesquels on peut honnêtement se dire "Well, I'm fucked." Ce sont des occasions diverses et variées qui conduisent à cette conclusion, généralement plus ou moins fondées. Se retrouver coincée dans une ligne de métro désaffectée, dans le noir, perdue, malade, par terre, en train de tousser alors qu'une personne inconnue arrive et qu'on est en plein milieu d'une apocalypse alien semble être une raison fondée de parvenir à cette affirmation. Velvet, je te le dis donc : you're fucked. C'est rassurant comme constat n'est-ce pas ? Je sais, je sais, ne me remercie pas, il n'y a pas meilleure que moi pour remonter le moral des gens qui sont dans la merde. J'aurais dû faire psychologue. A la place j'ai fait conscience. Psy vingt-quatre sur vingt-quatre tout en étant un peu moins optimiste que les vrais psys se doivent d'être. Ou de faire semblant d'être. Non, moi je suis franche. C'est une qualité la franchise. Et j'ai la franchise de te dire que tu es conne. Vraiment. Certaines personnes se retrouvent dans la merde à cause de leur malchance, plus ou moins légendaire. D'accord, tu es la fière détentrice d'une malchance légendaire, cela encore, je ne peux le nier. Néanmoins, il est évident que si tu te retrouves dans cette situation périlleuse c'est par ta seule faute. Ta grippe a peut-être un peu à voir avec ça, mais je ne m'avancerais pas à le certifier. Je pense que c'est juste ton idiotie chronique et ton manque naturel de bon sens qui t'ont menée jusqu'ici. Like a boss. Ou plutôt like a boulette. Le résultat n'en reste pas moins le même. Tu es de la merde. Et ce n'est pas moi qui vais te plaindre puisque tous ces événements découlent de ta responsabilité, pas de la mienne. Je t'avais bien dit que c'était stupide mais tu n'as pas voulu me croire alors à présent, hors de question de me faire porter le chapeau. T'assumes. En silence si possible. Quoi ? Il est évident que je parlais de ta toux, pas de tes mots, je ne suis pas encore stupide et ma mémoire fonctionne encore suffisamment pour retenir ce détail - ce serait malheureux. Pour le coup cependant, tu n'y es pour rien et ne peux rien faire pour empêcher ce problème. Juste espérer ne pas être entendue, ou que tes accès de toux ne disparaissent miraculeusement, au moins le temps que l'inconnu passe. Tu entends ses pas précipités, là où toi-même vadrouillais quelques instants auparavant. Tu n'étais pas animée de mauvaises intentions mais rien ne dit que cette personne ne le sera pas. Ce pourrait être n'importe qui dans cet endroit reculé, du meilleur au pire. Du super-héros au méchant de film, du membre de la Cohorte le plus inoffensif à l’Host le plus vindicatif, de Batman au Joker... Mais tu ne le sauras pas tant que celui à qui appartiennent ces pas ne se sera pas montré. Finalement, savoir, c’est un peu surfait, tu t’en passeras bien si le futur veut bien t’en dispenser. Le futur est une bitch n’est-ce pas ? Et tu tousses, et tu tousses, crachant ta maladie comme tu cracherais des insultes qui se refusent à passer la barrière de sa gorge. Il faut donc que le silence plombe tous ces moments où tu n’as d’autre désir que de parler, et qu’il se refuse à rester avec toi lorsqu’enfin tu as besoin de sa compagnie. Et tu trembles, et tu trembles, à l’idée que tous tes efforts pour te cacher seront vains. Tu as beau te cacher, quelqu’un te trouve toujours. Pourtant, quand t’étais petite, tu ne perdais jamais à cache-cache. Ils fouillaient partout, mais jamais ils n’arrivaient à mettre la main sur toi. Les temps ont changé. Les pas se rapprochent, résonnant comme un glas annonçant ta fin. Tu as l’impression d’y être à nouveau, dans ce confessionnal. Il n’y a cette fois nulle porte à ouvrir pour te découvrir, mais tu encours autant de danger. Tu fermes les yeux, priant silencieusement. Eh Dieu, écoute-moi. Je sais que ça fait longtemps que j’ai pas fait mes prières et tout mais tu sais que je crois en toi, alors s’il te plaît aide-moi, merci. Une voix s’élève dans l’obscurité.

« Gamine ? » Amen. Tu la connais cette fois. Il semblerait que quelque part, Petit Papa dans ses nuages t’ait à la bonne. Oui, ça aurait pu être n’importe qui. Superman ou le Bouffon Vert. Darth Vader ou Obi-Wan. T’as mieux que ça. Tu clignes des yeux, aveuglée par le faisceau lumineux qu’il braque sur ton visage. « Qu'est-ce que tu fais là, dans le noir ? » Et lui ? Qu’est-ce qu’il fait là ? C’est pas comme si ça grouillait de monde ces souterrains. En fait, tu n’y as même pas vu de rats. Ils doivent se faire discrets, surtout vu les inondations récentes. Tu aimerais lui répondre mais même si ta voix était disponible, tu n’aurais probablement rien à lui dire. Qu’est-ce que tu fous là ? C’est ton manque flagrant d’instinct de survie qui t’a menée dans ce merdier je suppose. Tu n’as aucune raison de te trouver ici, tu ne devrais pas y être. C’est peut-être bien la raison pour laquelle tu y es. L’air misérable, tu lèves la tête vers lui, avec la tête d’une gamine prise en faute. « Je demande pas comment tu t'es retrouvée ici. Mais t'as de la chance que j'aie une sorte de sixième sens pour te trouver. » Ouais. S’il avait joué à cache-cache avec vous quand tu étais petite, tu aurais invariablement perdu, j’en suis intimement persuadée. Pourtant, hors de cette dimension, dans ce monde, c’est rassurant de se dire que quelqu’un nous trouvera. Tu as l’impression que, quoi qu’il se passe, Duke arrivera juste à temps, comme la cavalerie, et qu’il te tirera des emmerdes dans lesquelles tu as l’habitude de t’enfoncer jusqu’au cou. Comme une constante, un port où tu peux t’attacher. Tu ne pourras pas sombrer si il peut t’aider, non ? Tu lui souris. Il s’agenouille face à toi et tu vacilles quand il pose sa veste sur tes épaules. Elle est trop grande, lourde, mais chaude. Tu épelles en silence pour qu’il puisse lire sur tes lèvres. Merci. Tu ne t’étais pas rendu compte que tu avais froid en vérité. Tu étais plus concentrée sur la pensée ‘‘ne tousse pas abrutie’’. Quelque part, t’as une chance de cocue. Le mieux, c’est que tu n’es pas en couple, donc tu as la chance sans être cocue. C’est pas beau la vie ? Si, hein ? « Tes mains. » Sans hésiter tu les lui tends, confiante. Il les entoure de ses doigts râpeux. Des mains usées, des mains de soldats. Il a les mains chaudes aussi. Mains chaudes, coeur froid. C’est ce qu’on dit souvent. Tu n’as pas l’impression que ça s’applique. Mais tu es naïve. « Ça va aller ? » Tu lui souris, riant presque. Evidemment que ça va aller. Bon, en même temps tu es malade, tu as une certaine tendance à l’euphorie. Plus que d’habitude s’entend. tu hoches la tête pour répondre à sa question. Il est là, ça ira. Tu glisses tes doigts hors des siens et commences à fouiller dans tes poches, quoiqu’un peu gênée par sa veste. En espérant que ton stylo n’aura pas glissé par terre quand tu es tombée. Tu le déniches enfin, avec cette impression d’avoir trouvé le Saint Graal. Tu griffonnes sur ton bloc-notes en plissant les yeux sous la lumière de la lampe torche un peu faible, puis tu lui tends le papier. "Et toi, ça va aller ?" Politesse, politesse. Question stupide. Mais polie.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé




i should be home (duke) Empty
MessageSujet: Re: i should be home (duke)   i should be home (duke) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

i should be home (duke)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Home, sweet home - Intrigue n°4
» war is a drug | duke
» People die all the time. Why not me ? | Duke
» take me home before the storm + (velvet)
» dawnter › you are lost, you can never go home

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Invaders :: Hors jeux have fun here :: Archives :: Archives rp :: épisode 2-
NAVIGATION
MÉTÉO
-9°C
FÉVRIER 2014
PUB
TOP