« In constant sorrooooow through his dayyys ! » Vitres ouvertes, pares-soleil baissés, la station radio avait annoncée quelques instants auparavant la célèbre chanson du film O'Brother, A man of constant sorrow. Comme une promesse faite aux personnes écoutant cette station, le prélude débuta. Il était parfaitement audible malgré les bruits d'airs causés par la vitesse du pick-up familiale. Il faut dire que là où l'on a été éduqué, on connaît cette chanson comme un religieux connaît la prière pour son dieu. Et c'est naturellement qu'Evan et moi avons débuté les premières notes. « Ohhh, i'm a meeeeen of constant sorroow, i've seen trouble all my day. I bid farewell to old Kentuckyyy. The place where i was bornn and raiisseeed ». Alors qu'on chantait un peu comme des pieds ces paroles, on a réussi comme d'habitude à reprendre la dernière phrase, plus aiguë, comme de vrais gonzesses. « The place where i was born and raiiiiiiiiised ! ».

La chanson a continué sur les mêmes sonorités. En revanche, mon grand frère et moi-même avons gardé le silence. Un silence qui nous faisait sourire. On pensait probablement à la même chose – bien que je ne sois pas dans la tête d'Evan ceci-dit. Richmond, dans le Kentucky. Je vous explique. Quand j'ai eut cinq ans, mon père a été réquisitionné pour partir dans les états arabes. Je ne savais pas pourquoi il nous laissait. Déjà que depuis un accident d'avion, ma mère était portée disparue, personne ne pouvait plus s'occuper des deux rejetons Dawes. Personne si ce n'est notre oncle Billy qui vivait devinez où ? Richmond. Le sourire sur nos lèvres n'aurait évidemment pas lieu d'être dans un tel contexte. Sauf qu'après quelques semaines à déprimer, on s'est vite rendu compte que les moments passés avec cet oncle inconnu, dans sa ville inconnue, avec des inconnus... Et bien toute cette période – jusqu'à mon entrée à Bekerley, retour aux sources, c'est l'un des meilleurs passages de ma vie.

Evan et moi étions au même bahut. Il était plus âgé de deux ans, mais c'était le plus bête de nous deux. Donc il a repiqué. Deux fois. On était plus si différent après ça pas vrai ? A l'époque, notre dernière année d'High School, j'ai pu l'aider à l'avoir. Il était toujours plus bête que moi mais il compensait par un physique plaisant. Sans honte de le dire, oui, mon frère était plus sexy, plus beau, plus musclé que moi. Lèvres charnues, nez imposant, joues creuses. Seuls mes yeux azurs valaient le coup, et encore. J'avais une gueule là où les autres avaient un visage d'ange. Vous savez, un visage comme on trouve dans les séries américaines pour adolescentes ? Beh moi, je n'en avais pas un. Ni même encore maintenant d'ailleurs. Et pourtant, malgré le succès plus important de mon frangin au niveau des filles, j'avais le sourire. Car les belles années, les beaux souvenirs, c'est là-bas que je les avais eut.

Le silence, hormis la chanson, fut rompu par l'aboiement d'un chien. Puis par Evan Dawes. « Il commence à avoir faim sûrement. » Ce à quoi je répondis avec sarcasme : « Tu crois ? Ca fait que six heures qu'on roule nigaud ! » « Ferme là Cobb', c'est toi qui a voulu l'emmener. Maintenant, à chaque fois qu'on s'arrête dans un parc, il chasse les lapins ton foutu clébard. » Double aboiement. « Arrête de parler de lui comme ça, il va finir par te bouffer les bijoux de familles. Et tu sais qu'il en est capable. » La chanson était sur sa fin. Evan abdiqua d'un soupir, et s'arrêta sur la chaussée. On était quelque part vers Boston, sur la côte atlantique. « Suite aux informations concernant les attaques des grandes villes dont Paris, nous avons de graves nouvelles concernant les chiffres... » Des grésillements survinrent. On a eut vent des attaques un peu plus tôt dans la soirée, sans plus d'informations. Nouveaux aboiements. Cette fois-ci, Leon, notre berger belge malinois ne s'arrêta pas, hurlant à la rage en regardant vers les étoiles. « Leon ! Zitten ! ». Un ordre en néérlandais. Peu commun, mais ça a ses avantages. Sauf qu'il ne s'arrêta pas, continuant à réveiller le voisinage. « Zitten, Leon ! » Pas plus d'effet. De toute manière, chacun des habitants de Boston n'allait pas tarder à se réveiller. Des explosions eurent lieu un peu plus au nord, vers le centre de la ville.


Cela fait maintenant deux mois qu'Evan a été tué par ce que l'on considérait comme une amie. Deux mois que je suis seul avec Leon à sillonner les routes désertiques de ce qui reste des Etats-Unis d'Amérique. La solitude. Une émotion que je n'avais jamais connu jusqu'à présent. Bien que mon fidèle malinois soit toujours présent, je n'ose imaginer ce que deviendrait ma vie sans lui. Il est ma seule attache depuis l'attaque des envahisseurs, depuis la traîtrise des notre. Pourtant, j'ai eu l'occasion d'intégrer un groupe de survivants peu après les premières attaques. En vain. Je crois que c'est Sara, ou plutôt la chose en elle, qui a fait capoté l'affaire. J'entends sans cesse ses dernières paroles envers Evan et moi... « Vous ferez de bons hôtes... Puissants et forts... ». Elle avait l'air contente, cette blonde en qui on avait tout les deux confiance. Mais c'était avant que Leon ne lui fasse perdre contenance, et que mon frangin et moi n'essayons de la mettre K.O. Malgré sa force, nous sommes parvenus à en venir à bout. Mais le prix à payer était bien trop élevé à mon goût...

J'observai ce qui ressemblait à un groupe d'homme situé à plusieurs kilomètres dans la vallée. Perdu dans mes pensées, il fallut le tonnerre et la montée du vent pour me faire reprendre mes esprits. Néanmoins trop tard, car la tempête s'est facilement retrouvée au dessus de Leon et moi. Furtivement et rapidement, j'ai gagné la vallée et la ville déserte qui s'y trouvait. Mon chien à mes basques, j'ai risqué un regard en arrière pour voir l'approche d'une mini-tornade au dessus de la plaine. J'ai survécu. Mais pas indemne. En pénétrant dans la cave d'une des nombreuses maisons, j'ai été percuté par un morceau de bois que le vent avait emporté. Si je n'avais pas vu le ciel sombre approchant, j'aurai certainement pesté contre le sort. Sauf que j'étais chanceux. Je savais que le gros de la tempête ne serait au-dessus de ma tête que dans quelques heures.

A tâtons, j'ai cherché un interrupteur. Peut-être que l'électricité fonctionnait encore par ici, qui sais ?  Un gémissement dans les parages se fit entendre. Un encouragement probablement. « Je sais, je sais, moi non plus je n'aime pas le noir... » Je répondais à Leon. Avec de la chance, j'ai réussi à allumer la seule ampoule qui faisait office de lumière. Sans attendre, j'ai naturellement cherché autour de moi quelque chose qui pourrait m'être utile. Pas de pot. Des étagères vides, des étagères vides et ho... des étagères vides. « Génial. » Nouveau gémissement. Je savais pourquoi cette fois-ci. Je ne sais pas pour quelles raisons, mais je comprend parfaitement le moindre son qui sort du museau de mon chien. Ou alors j'imagine que c'est ce dont il s'agit. Là, c'était certainement le sang qui commençait à couler le long de ma main. Le morceau de bois, toujours fiché dans l'épaule, laissait le liquide grenat quitter son lieu d'origine. Vous avez des passes-temps pour attendre qu'une tempête passe, je n'en doute pas une seconde. Un jeu de société, ou une partie de carte sûrement. Moi non. J'ai passé les trois prochaines heures à souffrir en enlevant le corps inconnu de mon épaule, et à me recoudre avec le fil fin de mon pull-over. Ah, et j'ai aussi cru mourir plusieurs fois lorsque l'orage a éclaté dans les environs. Chacun son truc, me direz-vous.


Cincinnati aurait pu faire partie de mon top 5 des villes les plus intéressantes de mon circuit étasunien. Une belle université, un musée d'art, des dizaines de parcs sillonnant la région et surtout, de grandes arènes pour les confrontations sportives ! Football américain, base-ball, tennis, il me semble même avoir lu quelques parts que Spielberg en était originaire. Pour dire qu'elle aurait pu m'intéresser, c'est que ça aurait vraiment pu être le cas. Mais au son de ma voix, vous imaginez bien que la vérité est toute autre.

Leon aboyait dans la pièce à côté. J'ignorai ce qu'ils avaient fait de lui. A vrai dire, j'ignorai qui ils étaient et pourquoi j'étais toujours en vie. Paraît que les pirates de la route ne laissent pas de survivants. Paraît même qu'ils sont devenus anthropophages par manque de nourriture. J'ai de la chance, on ne m'a pas encore grignoter le bras. Enfin, de la chance... Tout est relatif, puisque je suis ligoté comme un jambon sur une chaise, avec pour seul lumière une petite ampoule qui tournicote au-dessus de ma tête. Mains liées dans le dos, pieds attachés, on peut dire que ma situation n'est pas très enviable. Le pire, c'est que ses idiots ne se doutent pas une seule seconde de la raison qui pousse Leon a s'exciter de l'autre côté du mur.

La porte face à moi, seul moyen d'entrée et de sortie, s'ouvrit devant moi. Ils sont malins. J'ai à peine le temps de jeter un œil derrière eux que la porte est déjà close à nouveau. Ils n'ont inévitablement pas envie de me donner d'indication quant à ce lieu. Mais je ne suis pas dupe. Il fait froid. Il n'y a pas de fenêtres. La ventilation marche à peine. Je peux affirmer à 99% qu'on ne se trouve pas au dernier étage d'un gratte-ciel. « Ca fait trois jours qu'on te garde ici, et on ne sait toujours pas qui tu es, ni ce que tu fais ici. » La voix d'un homme, une voix assurée, engagea la conversation. De toute évidence, il était l'un de ceux qui était en charge dans le coin. J'ai essayé de le regarder, de voir ce à quoi il ressemblait. Sans succès. Niveau sécurité, je dois avouer que c'était pas mal. « J'ai vu de la lumière. Je me suis dit qu'on ferait une petite raclette entre hommes. »

Provocation pure. Je m'en suis mangé une. J'avais oublié de vous dire que ces gars là ne veulent pas rire. Mon visage en est la preuve. J'en suis pourtant venu à me demander ce que je faisais encore en vie. Car de toute évidence, je ne suis pas dans un garde-manger. Finalement, ce n'était peut-être pas des pirates. « Qu'est-ce que voulez de moi au juste ? Pourquoi je suis là ? » Pas de réponses, on m'a juste claqué le beignet une nouvelle fois. Cette fois-ci, c'est injuste, je ne l'ai pas mérité. Les autres fois je dis pas, je l'ai cherché, mais là... « C'est moi qui pose les questions ici ! » Manquez plus que ça, un mégalo des ordres. J'avais comme l'impression que si je répliquai, ce gars me ferait pire encore que de simples coups au visage. « On veut savoir ce que tu fais dans les parages. » Tiens, ça c'était nouveau. Une voix féminine qui s'élève de derrière l'armoire à glace qui me cogne. Le gars s'est retourné immédiatement. Je l'imagine bien avoir envie de la cogner elle-aussi. Faut dire qu'elle a interrompu son interrogatoire, elle l'a donc mérité.

« Ah... » J'ai souris. J'ai souris encore plus largement. Puis j'ai ris. L'autre s'est retourné et a levé sa main. J'ai grimacé d'avance, mais quelque chose l'a interrompu. Quelque chose que l'on a tous entendu : des cris. De l'agitation s'élevait quelque part dans les environs. Leon aboyait encore. Y'avait intrusion. Et pas que des gentils si vous voyez ce que je veux dire. Rapidement, je me suis retrouvé seul dans la pièce. Au loin, j'ai entendu des paroles fortes me faisant frissonner. Des ordres étaient donnés, et parmi eux un « … et faites moi taire ce foutu chien ! ». Inutile de vous dire que j'ai arrêté de sourire et que j'ai imaginé mes mains serrant la gorge de cet enfoiré. La porte de ma chambre de luxe s'est alors ouverte. « Si vous tuez mon chien, je vous bute tous. » Des menaces, et pas en l'air. Il suffisait de voir mon regard meurtrier pour s'en rendre compte. « Ne t'en fais pas. Tout va bien se passer. »

Le 20 août 2013, je déclare officiellement que Cincinnati ne figurera pas dans mes destinations de vacances du prochain été.

Donc, bah, moi ça sera *thurthur (c'pas mal comme surnom, n'en nez pas d'autre en tête), nez suis un mec, pi j'ai entre 20 et 30 ans hihi, pi j'ai longtemps fait du rp, pi j'ai longtemps arrêté. Pi de mon temps (l'ancêtre que je suis -_-'), j'ai toujours cherché un forum de ce genre, qui fonctionne, mais sans succès. Alors quand j'ai voulu regardé ce qui se faisait un peu de nos jours comme forum, je suis tombé sur Invaders, et j'ai liké. Donc me voilà, et j'espère que vous m'en voudrez pas si mes petits écrits sont un peu nullos au début... Faut dire que j'suis rouillé !! ♥

Maintenant que ta fiche a été validée, le staff va se charger de te donner ta couleur et ton rang. Ton avatar sera recensé dans les plus bref délais. A présent tu peux t'occuper de ta fiche de liens ici et de ton almanach des rp ici. Pour toute question le staff est à ta disposition par mp ou sur la box si l'un de nous est connecté.

On te souhaite un bon amusement sur le forum ! À très bientôt !