Gabriel B. Colt
Je choisis le package de départ n°8 (spécial host) :
➔ une tente
➔ un taser à distance
➔ un couteau suisse
➔ un briquet
➔ une boussole
➔ une lampe torche
➔ des vivres
Comme ça vous aurez des tas de choses à lui chourer
17 août 2013, l'attaque du métro de Cincinnati
C’est avec douceur qu’il releva le visage de la jeune femme qui se trouvait face à lui en prenant soin de placer sa main sous son menton. Il profita de ce moment pour essuyer quelques larmes qui s’étaient échappées de ses grands yeux de biches avant de lui faire un petit sourire chaleureux :
«Hé…Tout va bien se passer mon amour. Fais-moi confiance tout va finir par s’arranger. Nous avons pu leur échapper pendant près d’un an et regarde où nous en sommes aujourd’hui, ce que les survivants on réussi à accomplir. Nous sommes entourés de gens de confiance, de soldats…Mais également d’amis. Il n’y a aucune raison pour que les choses basculent mal d’un seul coup d’accord ? On vous protégera, je te protégerai. Je t’aime. » Sans plus attendre Gabriel déposa un doux baisé sur le front de l’être qu’il chérissait le plus au monde. Combien de fois avait-il pu se pavaner le buste bombé en vantant les mérites de son épouse ? La plus belle et la plus génialissime de toutes les femmes à ses yeux, mais ça c’était avant. Avant que tout ne bascule...Malheureusement, les belles paroles de Gabriel ne pouvait pas toutes se réaliser, tout bonheur à une fin et ça ils l’avaient tous bien compris. Alors qu’une bonne partie des Soldats s’était absentée de la cohorte l’enfer frappa aussi violemment que la peste. Un premier coup de feu, puis un hurlement à glacer le sang, un seul mot : Hosts. Mais il n’en fallait pas plus pour comprendre ce qui allait se passer, plaquant une arme contre la poitrine de sa femme, il l’embrassa une dernière fois avant de la pousser à s’enfuir le plus rapidement possible si les choses dérapaient. Gabriel comptait honorer sa promesse, du moins l’une de ses promesses, quitte à y rester. Mieux valait-il lui que elle.
***
La vue troublée par les larmes causées par les grenades lacrymogènes, Gabriel savait d’ores et déjà que son sort était scellé et pourtant il continuait d’y croire ou du moins de se battre. Car plus longtemps il luttait, plus sa femme et d'autres survivants auraient une chance de sortir vivants de ces tunnels qui ne renfermaient à présent que la mort. Tant de questions s’entrechoquaient dans son esprit, avait-elle réussi à s’échapper ? Était-elle blessée ? Rampant avec difficulté vers son fusil qui était tombé un peu plus loin après avoir encaissé un violent coup dans le crâne, il cru sentir la mort l’enlacer au moment même où une personne donna un coup de pied dans l’arme qui était à porté de ses doigts. Augmentant ainsi considérablement la distance entre lui et son seul moyen de défense.
« Mais quel charmant jeune homme que voici. Quoi qu'en piteux état. ». Avant même qu’il n’ait eu le temps identifier son agresseur, il se fit plaquer au mur sans ménagement, déclenchant un mal de crâne terrible qui l’empêchait de faire que ce soit d’autres que lâcher un gémissement de douleur. Il s’agissait d’une femme, d’une host et de toute évidence de la garce qui allait le condamner à devenir un légume au service des Aliens pour le restant de ses jours.
« Voilà pour toi mon mignon ». Aussi tôt dit, aussitôt fait, la transperçant d'un regard noir comme pour imprimer son visage dans son esprit, Gabriel ne la lâcha pas une seule seconde de vue. Mais plus les secondes passaient et plus ses forces semblaient le quitter, la dernière vision qu’il réussi à enregistrer étant celle de la seringue profondément piquée dans son bras. Marquant par la même occasion la fin de son existence humaine.
Deux jours après l'implantation
Assit dans un fauteuil roulant au bord de la fenêtre de sa chambre d’hôpital, Gabriel observait d’un regard à la fois vide et vitreux le ciel étoilé qui brillait de mille feux au-dessus de New York. Il avait attendu si longtemps et finalement le temps était enfin arrivé pour lui. Il allait pouvoir aider ses frères et sœurs à étendre leur puissance sur tout le pays, car même s’il arrivait après la guerre, il restait encore beaucoup de choses à reconstruire pour atteindre l’apogée de leur société. Sa contribution n’aillait certes pas être aussi « radicale » que celle des traqueurs, qu’il ne portait d’ailleurs pas dans son cœur à cause de leur arrogance, mais indirectement, il allait permettre aux Hosts d’augmenter le nombre de leurs hôtes et ainsi d’assurer l’avenir des générations futures.
« Comment se porte-t-il ? » « Et bien, il a subi une lésion du lobe de l’insula lors sa capture à Cincinnati…La liste est encore longue derrière son nom, nous ne pouvons pas nous permettre de jeter cet Hôte à cause d’un léger dysfonctionnement comme celui-ci. Disons juste qu’il ne sera pas fait pour n’importe quel type de vie, passer sa journée à courir derrière un Humain, est peu conseillé pour lui. Mais ce poste lui ira à merveille. » « Très bien. Nous nous chargerons de lui transmettre les ordres une fois qu’il commencera à s’adapter à son nouveau corps ». Avec lenteur, l’homme venu poser sa main sur l’épaule de Gabriel qui ne bougea pas d’un poil, hormis peut-être un petit affaissement de l’épaule sous le poids de la main de son interlocuteur.
« Bienvenue parmi nous, Gabriel ». Détournant finalement son regard du ciel pour venir le poser sur le visage de l’homme. Gabriel aurait voulu répondre, le remercier, malheureusement il en était tout bonnement incapable. Il se contenta de le fixer d’un regard pénétrant pendant plusieurs longues secondes avant de reporter son attention sur la beauté du ciel, comme s’il espérait pouvoir y trouver les réponses aux questions que lui même ignorait.