Matthei a toujours choisi dans sa vie la voie de la réussite. Lorsqu’il était enfant, ses parents le poussaient vers cette voie, et en grandissant il l’emprunta sans se poser de questions. Faire les bons choix devint pour lui une seconde nature, et c’est en accord avec cette nature qu’il devint avocat. La voie de la réussite le menait vers un avenir prospère, il gagnait très bien sa vie, mais quelque chose manquait encore. Il lui manquait une famille, heureusement pour lui sur le chemin de la réussite on trouve tout ce qu’il nous faut dans la vie, tout ce que nous désirons le plus.
Il avait alors 28 ans, jeune avocat récemment marié, lorsque le plus bel évènement de sa vie arriva. Sa plus belle réussite, son fils. Il avait le teint et les cheveux clairs de sa mère, les fines ondulations de ses cheveux, mais aussi le regard vif de Mattei, et le bleu de ses yeux. Ils l’appelèrent Layne. Même s’il travaillait beaucoup pour subvenir aux besoins financiers de sa famille, Matthei trouvait toujours le temps de jouer avec son fils, de s’occuper de lui, refusant catégoriquement de rater les plus belles années de la vie de son fils en bossant trop, en poursuivant des quêtes de succès, d’ascension, etc. Il savait garder le cap de sa vie dans le même chemin, toujours, mais sans oublier l’essentiel.

Ainsi, ils vécurent paisiblement durant plusieurs années. Malheureusement, alors qu’ils vieillissaient ensembles, s’étant mariés très jeunes, Matthei et sa femme s’éloignaient peu à peu. Elle perdait de sa fougue de jeunesse, se rangeant encore plus qu’elle ne l’était déjà, et l’homme au contraire réclamait plus d’aventure dans sa vie. Le chemin de la réussite est aussi un chemin très paisible, droit et sans bosses (c’est pas une route Québécoise ça). Les crises, les colères vinrent alors s’immiscer dans leur petite vie si parfaite, dérangeant leur quotidien de mille façons. C’était souvent des bêtises, des broutilles, Mattei qui voulait faire telle ou telle chose, sa femme qui le trouvait insensé, ou alors ils se prenaient la tête sur si Layne devait avoir, ou non, tel ou tel jouet. Mais les colères se firent plus présentes, à mesure que le temps avançait, et leur fils se retrouvait souvent comme entre les deux.

C’est donc pour le meilleur qu’ils divorcèrent, Mattei avait à l’époque 35 ans et, étant un très bon avocat, il se défendit assez bien pour réussir à obtenir de sa femme la garde partagée également de leur fils. Elle vivait dans la même ville, alors une semaine sur deux Layne était chez son père, et l’autre semaine chez sa mère. Évidemment, pendant cette seconde semaine, Mattei se retrouvait seul chez lui. C’est durant ces moments de solitude qu’il en profitait pour s’amuser un peu, oser quelques aventures. Il ne voulait pas s’encombrer d’une nouvelle femme pour le moment en tout cas.

C’est deux années plus tard qu’il fit la rencontre de cette jeune femme. Il lui arrivait souvent de sortir le soir, lorsqu’il n’avait pas son fils chez lui, pour aller dans les bars, boire doucement et profiter de la vue des jolies femmes. Rien de bien méchant, direz-vous, mais étant devenu habitué d’un certain bar, il y fit la rencontre de cette femme. Ariadne, qui à l’époque jurait évidemment être majeure. Elle travaillait dans ce bar, mais bien vite leur relation se développa et devint plus que ça. Ce n’était pas une gamine comme les autres, elle était insolente et elle manquait de gêne, de tact. Lui était un expert des mots, toujours dans son costard le soir, sa cravate défaite, il faisait bien l’homme important qui en a mal aux fesses de sa journée.
Une fois même, Matthei s’en souviendra toujours, il était rentré chez lui et l’avait trouvée sur le canapé, tout à fait normalement, comme si elle était chez elle. En guise d’explication, elle lui avait dit avoir trouvé la clef sous le paillasson, ce qui n’était évidemment pas la cachette la plus discrète, surtout venant d’un homme aussi intelligent. On aurait pu espérer mieux, mais bon. L’avoir chez lui était une petite libération en soi, elle débordait d’énergie, elle était jeune et belle, mais surtout elle avait la fougue, le désir de liberté dans ses yeux. Elle lui plaisait, tout bonnement, et leur relation dura tout au plus un an. Rien de bien concret, des soirées passées ensembles, des nuits à s’enlacer, mais jamais de complications… Sauf quand elle lui laissa un mot, disant simplement qu’elle partait. Pas vraiment d’explications, de nouvelles, il se dit qu’en effet, tout ce qui est bon est aussi souvent éphémère.

Il n’aurait pas cru si bien dire, mais cette vérité englobait alors toute l’existence humaine.

Ce qui est bon ne dure jamais, c’est à peine plus d’un an plus tard que l’humanité le comprit réellement. C’était l’invasion, du jour au lendemain, c’était le bordel. Le chemin de la réussite, il n’avait pas prévu ce genre de merde, et franchement, personne n’aurait pu le prévoir. Il n’y avait pas de livre qu’on puisse lire pour apprendre à se sortir de cette situation, pas de manuel d’instruction en cas d’invasion extraterrestre, pas de bonne manière de réagir.
L’humanité était en perte, et les envahisseurs avaient une manière plus qu’horrible de prendre leur place sur la terre. Ils prenaient possession des humains, implantant leur esprit dans si l’on peut dire cette coquille, ce corps vidé. C’est ce qui arriva à l’ex-femme de Matthei, mais ça il ne le savait pas encore, elle vint et réclama de prendre Layne avec elle. Évidemment, l’host avait pour but de l’emmener pour qu’il soit implanté, mais Matthei ne laissa pas cela se faire. Il voulut protéger son fils, en comprenant que sa femme n’était pas vraiment elle-même, mais tout cela dérapa. Il reçut une charge qui l’engourdit, et voyait alors son fils se faire enlever. Il n’en était pas question. Par la force de sa volonté, il prit son arme qu’il gardait toujours dans le tiroir de son bureau, et la pointa sur cette femme qui avait été la sienne, tirant sans hésiter.
Malheureusement pour lui, sa précision dans cet état, et surtout avec son peu d’entraînement, fit qu’il tira certes très bien l’host, mais aussi son jeune fils. La balle traversa et il fut aussi touché. Tout ça, c’était la faute de ces envahisseurs, de ces monstres qui prenaient d’assaut leur paisible petit monde, et qui venaient de détruire tout ce qu’il avait construit en presque quarante ans de vie. Il venait de prendre la vie de son fils, de sa plus grande fierté, en voulant le sauver d’eux.

C’est ainsi que la haine naquis dans son cœur, grandissant plus vite que n’importe quel autre sentiment elle envahit bien vite tout son être. Il avait tout perdu, on lui avait pris tout ce qu’il possédait de plus cher à son cœur, alors il prit la fuite, s’éloignant de la ville, s’éloignant de cette vie, partant ne vadrouille avec la colère dans son cœur. Il passa maître dans l’art de la survie, mais aussi dans l’art de tuer. Les hosts qui croisent son chemin ne méritent pas de vivre.
En le voyant aujourd’hui, on aurait du mal à croire qu’il a déjà porté un costume cravate, qu’il a déjà eu une femme, un enfant, une vie bien rangée. C’est loin tout ça, en seulement six mois toute sa vie a changé. Il a quitté la route de la réussite, le petit chemin de vie tranquille, pour s’engouffrer dans l’autoroute de la haine, la pente de la vengeance. Rien à perdre, c’est sa devise maitnenant.

Je suis venue ici grâce à un message divin qui m'est apparu sous la forme d'une charade qui me disais d'appeler Fanta car sinon le monde risquait sa perte. J'ai donc suivit mon instinct et appelé ma chère amie qui, aussitôt entendant cette histoire de charade comprit que c'était son devoir de déesse suprême de me mener ici, sur Invaders. Ainsi, moi CA, presque 18 ans, vint m'inscrire en tant que 69eme membre, ce qui évidemment était aussi un signe du destin. Par le fait même j'eus abandonné mes activités habituelles, le dessin, le graphisme et le codage, dans le but de m'inscrire sur mon xième rp en 6 ans. Ce moment... restera à tout jamais gravé dans les anals. Mon dieu. J'aime ce mot. Anal....