« Tu n’a toujours pas trouvé la cohorte? Comment on peut ne pas trouver une horde d'humains se baladant dans un monde en ruines?... » En disant ses mots Bo semblait à bout de nerfs, perdu entre une fatigue extrême et une colère démesuré, elle n’avait qu’une envie, c’était frappé à mort cet idiot qui lui servait de larbin, malheureusement elle ne se sentait même pas la force de lui hurler dessus. Elle lui fit donc simplement un signe de main nonchalant pour lui faire comprendre qu’il devait déguerpir au plus vite, puis elle laissa échapper un soupir d’agacement. Trouver la cohorte, c’était devenue une obsession chez elle, elle devait trouver ses humains résistants, ils étaient le pilier central de son plan, sans eux elle ne pourrait rien faire, sans eux, elle ne survivrait pas longtemps. Car oui, malgré l’espèce d’amour qu’elle ressentait pour les siens, la belle Host avait trop étudié l’Histoire Humaine pour croire en la réussite de leur invasion sur le long terme. Oui, ils avaient l’avantage du nombre, ils avaient même eu l’avantage de la surprise ce qui leur avait permis de s’ancrer si profondément chez les humains, toutefois, elle le savait, tout cela, ce n’était que des chiffres, que des faits, et les Hommes reculaient rarement devant ce genre de chose. Bo était persuadé d’une chose : Un jour ou l’autre, ils arriveraient à reprendre le dessus et alors, elle n’aurait plus sa place dans ce monde, un monde qu’elle avait apprit à apprécier, plus qu’elle n’aimait sa race, surement trop envahit par des sentiments humains dont elle ignorait l’existence il y a plusieurs décennies : L’avarice et l’orgueil. « Il faut à tout prix les trouver… » C’est à sa sœur qu’elle adressait ses mots, une autre Host qu’elle côtoyait depuis son arrivée sur terre, en réalité, elles étaient arrivés presque en même temps, se retrouvant implanté dans le corps de deux cousines, riches héritières, belles et sulfureuses, dont-elles ont profité sans retenue. Elles ont fait fructifier l’entreprise familiale, jusqu’à atteindre les hautes sphères de la hiérarchie humaines : Pouvoir et influence, voilà ce qu’elles ont récoltés après moult années de dure labeur et aujourd’hui, elles se refusaient à tout perdre et à ne plus profiter des plaisirs qu’offrait leur condition humaine. A présent elles n’étaient plus simple cousine, mais bel et bien sœurs, étrangement c’est dans les descendantes directes de leurs premiers hôtes qu’elles ont été implantées il y a plus de dix-huit ans, mais si vous voulez mon avis il s’agit là de tout, sauf d’une coïncidence.

Sybil : « On devrait laisser tomber et se concentrer sur notre job... Après tout… T’a peut-être tort… Peut-être que les humains finiront simplement par se laisser prendre, sans nous causer trop d’ennuis… »
Bo : « Tu as étudié biologiquement l’humain, moi j’ai étudié son histoire et croit moi, si il y a une chose qui se répète sans cesse dans l’Histoire de l’humanité, c’est le fait que le plus faible finit par faire tomber le plus fort et que les empire finissent tous pas s‘écrouler, sans exception… On vit ici depuis assez longtemps pour avoir vu le futur se transformer en faste passé, en souvenir…. Un jour ou l’autre, les humains survivant trouveront leur Spartacus, peut-être même que c’est déjà le cas, il les conduira à se battre pour leur planète et peu importe notre nombre et notre armement, ils finiront par gagner, par ce qu’ils sont animés par des sentiments que la majorité d’entre nous ne connaissent pas… Et c’est toujours les sentiments qui mènent les humains à la victoire…. C'est stupide et j'ai même franchement du mal à l'imaginer, mais c'est pourtant vrai, leur histoire le prouve assez... »

Croisant les bras, elle s’avança jusqu’à l’une des grandes fenêtres ornant son bureau, son manoir se trouvait aux abords de New-York, loin des buildings, protégé par une armada d’Hosts armés… C’était son truc, elle aimait le calme et les vieux bâtiments humains, alors elle s’était débrouillé pour récupérer les plus belles maisons à travers presque tous les Etats-Unis, d’immense manoir ou maison d’époque, assez grande pour accueillir une flaupé d’humains et assez à l’écart des nouveaux quartiers aliens pour y faire ce qu’elle voulait… Dehors, un spectacle des plus morbides se jouait : Des Hosts rentraient « à la maison », accompagnés de quelques humains capturés et dont Bo devrait s’occuper plus tard. Que de réjouissance en perspective, et non, contrairement à ce que vous pensez, ce n’est pas de l’ironie.

Bo : « On a peut-être l’avantage du nombre, mais plus de la moitié de notre armée est constitué de jeunes Hosts, incapable de ressentir les émotions humaines, incapable de comprendre les humains comme nous… Je veux être là lorsqu’ils nous auront mit dehors à coup de pied au cul et qu’ils reconstruiront, mais pour ça il faut les aider maintenant, tout en vaillant à rester crédible aux yeux des notre, il est hors de question que je passe pour un traitre… pas tant que l’Hommes n’aura pas reprit sa place… Et même si je me trompe, je préfère assurer mes arrières et prévoir un plan B plutôt que de me reposer sur mes lauriers comme semble le faire la majorité d'entre nous… » Elle n’aimait pas les humains outre-mesure, dire qu’elle les déteste serait un mensonge, mais leur survit, au fond, ne la touchait pas plus que cela… Pourtant, elle voulait les aider, les voir paradoxalement vivre, parce qu’elle sentait qu’un jour ou l’autre, il gagnerait cette guerre, bercé par les histoires qu’elle avait lu, par les héros dont elle avait apprit les noms et qu’elle ne cessait d’utiliser pour expliquer son geste. Peut-être était-ce folie, peut-être était-ce utopique de croire en la futur victoire des humains, cependant, Bo ne pouvait s’empêcher d’y prêter foi, tout du moins une partie d‘elle-même se refusait à mettre au placard cette éventualité… Si elle s‘aimait à outrance et n‘avait aucun doute sur ses talents, elle ne montrait pas une telle confiance envers l‘avenir de la situation actuelle…

Agacée, mais faussement souriante en passant devant ses chers amis Hosts sous ses ordres, la belle se rendit dans une espèce d’immense salon très chic, là-bas l’attendait les quelques humains capturés par ses hommes… pas de quoi fouetter un chat si vous voulez mon avis et entre nous, les responsables de tout ça allait prendre cher. « Six? Seulement six? » Elle jeta un regard blasé au « leader » du groupe qu’elle avait envoyé, et malgré sa carrure il semblait presque terrorisé à l’idée d’avoir contrarié sa supérieur… Il faut dire qu’elle dégageait ce terrain là depuis son arrivée sur terre. Elle aimait avoir des gens sous ses ordres, autant par plaisir que par pragmatisme, elle avait besoin de sécurité et savoir que quelques hosts bien entrainés s’occupaient de veiller à ses miches, ben mine de rien ça la rassurait. Alors dès son arrivée sur terre, Bo avait formé ses troupes, plus que de simple Host qu’elle avait en quelque sorte « élevé » dès leur implantation, ils étaient devenue des espèces de zombies voués à sa cause, un peu comme une secte vous voyez et le gourou, c’était Bo. Ils étaient prêt à mourir pour elle et suivait ses ordres aveuglément. Évidemment, elle n’avait pas des centaines de milliers de soldats sous sa coupe, faut pas non plus poussée mémé dans les orties, mais elle disposait tout de même d'une certaine petite armée, pas si surprenant quand on y pense, elle avait commencé à les rassembler il y a presque cinquante ans, alors forcément… « Ils sont de plus en plus difficile à débusquer, beaucoup on rejoint cette "résistance" et les rares qui ne l’ont pas fait se balade seule… Difficile de les repérer comme ça… Et il y a rarement des enfants avec eux… » Oui, les enfants, c’était ce qui intéressait le plus la belle… pour les implanter? Bien sur, mais pas tous, en vérité, elle cachait dans ses sous-sols aménagés pas mal d’enfants, lorsqu’on lui en rapportait, elle en gardait « la moitié », afin d’avoir un bon argument à offrir aux humains qui voudrait sa perte… Ben oui, n’importe qui hésiterait à la descendre et écouterait ce qu’elle a dire si elle balançait « Regardez comme je suis gentille, j’ai caché et aidé plein de petits n’enfants innocents… » …. Oui, elle prévoyait vraiment beaucoup de chose dans sa petite tête, un peu trop d'ailleurs. « Je le sais très bien et c’est pour ça que je t’ai donné plus d’hommes et plus de moyens… Regarde moi ça, une fausseblonde de cinquante ans refaite de A à Z, un travello qui a pas jugé bon de revoir son look malgré le « léger » problème que subit sa planète, un obèse et … » Son regard se porta sur le quatrième membre du groupe humains, il était plutôt peu effrayé, mais surtout il ne semblait pas souffrir de la faim ou même de la déshydratation… Il était en forme en somme, contrairement aux autres… Elle l'observa attentivement pendant un moment puis elle fit un mouvement de main et son « lieutenant » comprit qu’il devait sortir avec ses hommes, l’inconnu resta seul avec Bo, ne baissant pas le regard malgré sa mauvaise posture, un soldat sans doute, ils ont souvent tendance à jouer les Rambo ceux-là. « Tu fais partie de cette résistance n’est-ce pas? Tu n’a pas l’air d’avoir trainer ses derniers mois seul dans un monde en ruine… » Évidemment, il ne répondit rien… Un silence s'installa durant plusieurs minutes avant que la jeune femme ne finisse par reprendre. « Je comprends ta position, je suis une Host, tu es un humain … Mais tu sais… je suis arrivée ici il y a longtemps et j’ai apprit à aimer votre race et à aimer ma vie… » « Et la fille que vous possédez, elle en dit quoi? » … Touché, coulé. Ce problème de possession de corps reviendrait toujours sur le tapis, peu importe ses efforts, elle le savait, elle ne fut donc pas surprise par cette pique bien mérité. « Je ne vais pas me lancer dans un discours là-dessus… Tout ce que tu dois savoir, c’est que nous ne sommes pas tous des monstres avides de vous voir disparaitre, peu d'entre nous le sont en fait… Je peux vous aider… Plus que tu ne peux l‘imaginer… » Sur ses mots elle détacha son « invité », le laissant à présent libre de ses mouvements. « Sort d’ici, passe par derrière et suit le chemin dans les bois, il n’y aucun garde de ce côté-là… » Il n’hésita pas une seule seconde et profita de cette ouverture pour s’enfuir, ne regardant pas derrière lui. Au même moment un homme armé fit son apparition dans la pièce, peu surpris de ne plus y voir le prisonnier, habitué à ce genre de petite scène depuis le temps.

SOLDAT : « Et si vous aviez tort? S’il ne faisait pas partie de cette cohorte? »
BO : « Alors ça voudrait dire qu’il a sut survivre tous ses mois tout seul et qu’un jour ou l’autre il tombera sur eux… Je lance des bouteilles à la mer de ce genre depuis des semaines, peu importe si ils font partie de la cohorte à l'instant où je les libère, le principal, c'est qu'il soit assez résistant pour avoir une chance d'y arriver plus tard... Alors j’espère bien qu’au moins une de ses bouteilles à la mer arrivera un jour à destination… » Elle afficha un sourire avant de reprendre, l’air de rien. « Faite des tests médicaux sur le travesti et la quinquagénaire et débarrassez-vous des autres… » Au moins, elle était clair, net et précise. Bo quitta la pièce, un sourire sur le visage, satisfaite de ce qu’elle venait de faire, à présent il ne lui restait plus qu’une chose à faire : Attendre de voir évoluer la situation, en sa faveur ou pas, elle réagirait en conséquence, en attendant, elle jouerait son rôle d’Host à sa façon, par plaisir, par devoir, par dépit, parce que c'était ainsi, parce qu'ELLE était ainsi.