... Bon. Je passe mon propre examen psychologique. Je tiens à dire que ça fait vraiment bizarre de se retrouver de l'autre côté du burreau mais bon. Alors... Comment je me sens ? Un peu comme tout le monde dans la cohorte. A vrai dire, le moral est pas au bon fixe, mais bon c'est un peu normal. On arrive pas à se trouver des cigarettes, ni même une petite bouteille d'alcool dans ce foutu monde. On arrive pas à se soigner, des gens meurent tout les jours, on se sent coupable de sourire donc on sourit même plus. Pour être honnête, le fait que personne ne soit souriant, ça aide personne. Mais après c'est comment moi je me sens.


Aujourd'hui on est le 21.12.13. Le premier anniversaire de sa mort. Donc non forcément, je me sens pas bien. Ça fait tout juste un an, et ça me fait toujours aussi mal. Qui aurait cru qu'une simple histoire de cul, finisse en histoire d'amour comme la notre et me fasse toujours aussi mal au bout d'une putain d'année. Je parle d'elle à personne, je garde ça enfouie donc forcément t'as des jours où ça me pèse et mon humeur en pâtit. Y'a un an on est encore dans notre petit lit douillet dans son quotidien. Je me souviens encore qu'elle m'avait annoncé sa promotion comme n'importe quelle blonde le 20. Elle était devenue avocate et c'était son premier jour au tribunal pour une affaire de disparition. Moi j'étais encore le mec qui s'occupait des blessures des malades mentaux à l'hôpital Merkoff de San Fransisco. Je me voyais déjà psychologue à inventer des techniques pour soigner les malades, pour les guérir... Et d'un seul coup tout s'est effondré. On s'est fait attaquer, c'était la grosse merde, on comprenait rien. On entendait des cris partout, on voyait des immeubles s'effondrer... Tout le monde s'est enfuie, ont laisser les malades dans leur cage à leur triste sort. Seul moi et Marc on a eu les couilles pour aller ouvrir les cellules et nous leur avons laisser les clefs parce qu'on hésitait entre une guerre mondiale et la fin du monde. On s'est échappé de l'hopital avec quelques fous qui nous suivait parce qu'ils étaient complètement paniqués. Et on a vu des trucs comme extra-terrestres. Le genre de truc comme Independance Day avec Will Smith. Le genre de truc qu'on ne voit qu'au ciné. Marc et moi on s'est séparé, je l'ai plus jamais revu. Moi je suis allé au tribunal, c'était pas très loin. Je voulais la retrouver, m'assurer qu'elle était saine et sauve. Une moitié du bâtiment c'était effondré. Je l'ai cherché partout et j'ai fini par la retrouver.


Je l'ai soulevé et j'ai senti qu'elle était plus lourde que d'habitude. Et quand j'ai passé ma main sur son ventre j'ai compris qu'elle était pas indemne. Elle avait dû se faire transpercer le ventre ou un truc du genre ou j'en sais rien, tout était qu'elle saignait du ventre et que c'était ouvert. J'entendais des cris dehors, elle était totalement paniquée. Elle en oubliait même la douleur. On s'est barré en laissant des cadavres derrières nous et on a pris une voiture et on s'est barré. On songeait à la campagne comme bon endroit, on se disait que c'était que les grandes villes. Je ne savais même pas ce qu'il se passait, si c'était une guerre, des aliens ou même des zombies, j'en savais rien du tout. La seule chose au quelle je pensais c'était à elle qui se vidait de son sang. Le siège en devenait rouge. Je sais pas si d'autres personnes ont connu ça, mais... on se sent tellement impuissant, on avait beau appuyer dessus, ça ne lui faisait que mal, ça ne stoppait rien du tout. On a fini par s'arrêter dans une maison. Elle saignait beaucoup trop, faillait absolument la soigner, ça tombe bien je suis infirmier. La maison était vide, les proprios s'était sûrement barrés avec la panique ambiante. Ils avaient sûrement tenté leur chance ailleurs, comme nous nous tentions notre change dans les campagnes. J'avoue sur le coup je pense même pas à vérifier qu'il y a quelqu'un, la porte est ouverte je rentre, je monte je cherche la salle de bain, je la trouve, je fouille je fais tout les placards, je trouve des bandages, du désinfectant, ça devrait le faire. Je retourne à la voiture, je lui fais un bandage, je lui désinfecte la plaie. Et... Je comprend que c'est pas l'estomac qui est touché, c'est pas l'appendicite, rien de tout ça... C'est le foie. La plaie était situé au niveau du foie. En médecine on apprend que le foie, s'il est touché, c'est mortel. On peut vivre avec une petit parti, mais pas sans. Alors je prend la voiture après l'avoir bandé, et je file vers un hopital. Je m'en fous de savoir s'il est détruit, si y'a plus de médecins à l'intérieur, si y'a des gens dans ma situation, je veux juste qu'une chose : c'est qu'elle survive.  



Sauf que quand j'arrive, y'a plus de médecins, ils se sont tous barrés. J'en rigole nerveusement, t'imagines. J'ai fouillé le moindre recoin à la recherche d'un putain de médecin, d'un chirurgien, je m'en fout d'un mec qui s'y connaît en anatomie et en opération... Mais y'a vraiment pas un chat, à part quelques personnes qui elles fouillent les placards pour des médicaments et qui me regardent avec des yeux tristes. J'avais qu'une envie c'était de leur faire bouffer. Elle s'était évanouie dans mes bras et moi je l'a trimballait comme ça de droite à gauche à chercher un abruti compétent... J'ai compris que y'avait plus d'espoir d'en trouver un quand on m'a tendu de la morphine. La fille qui me tendit ça me dit que ça l'empêcherait de souffrir et qu'une opération pour ça, c'était du luxe dans ces conditions. En moins de 24 heures, on avait perdu San Fransisco et ses alentours, New York, Washington, Miami, Los Angeles... Toutes les grandes villes. Les gens avaient fuis en à peine une dizaine d'heures. Alors la seule chose que j'ai fait c'est lui injecter assez de morphine pour endormir un taureau. En gros, bien assez pour la tuer. Au bout d'une dizaine d'heures, j'ai fini par la laisser sur un brancard et je me suis barré.


Au bout de quelques jours de marche nocturne, je sortait pas le jour avec ce qu'il se passait dehors, j'ai fini par tomber sur un groupe de survivants que j'ai limite agresser à la batte de baseball, et au fil des mois, on a rejoint un autre groupe qu'on nomme la cohorte. Et voila. C'est comme ça que je suis arrivé ici, que j'ai été accueillit par une inspection à la limite du viol physique et que je me retrouve à entendre les gens parler de leur malheur en plein coup dur... Putain. Faut vraiment qu'on trouve d'autres anti-dépresseur. J'crois qu'on en aurait tous bien besoin en ce jour-ci.

Je m'appelle Failara, je vais avoir 18 ans le 12 avril, je dessine, j'écris des scénarios et je rp depuis mes 12 ans ! Je suis fan de film surtout dans le genre du forum et je suis aussi fan du contexte de ce forum, je vous aime déjà tous d'avance - PS: je suis l'ancienne Désirée, qui est aussi l'ancienne Elle Lörh (qui a dû vous quitter pour l'école sans prévenir... ET JE SUIS TERRIBLEMENT DÉSOLÉE.) Bisous Bisou ♥

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