Je m’appelle Jenny Alice Sheppard, j’ai 24 ans, et on peut dire que j’ai eu deux naissances. Peu banal ? Je sais, laissez-moi vous raconter.

Tout commença avec deux familles. La première ; Monsieur Sheppard, Américain et Madame Sheppard Italienne, vivant en Amérique, désirent un enfant par-dessus tout, n'arrivant pas à en avoir un, chacun rejette la faute sur l'autre, se disputant constamment, lorsqu'un jour, le mari proposa à sa femme tendrement endormie, la réveillant avec douceur, posant son journal, qu'il valait mieux adopter, ce serait tout de même leur enfant. Le lendemain, les riches parents se renseignèrent sur l'adoption, et le dossier fut fait en un temps record. Dans sept mois, ils allaient avoir leur enfant, et allaient pouvoir enfin vivre heureux. Et c'est ainsi qu’ils firent l’acquisition d’une petite fille, Jenny. L'enfant portait déjà son prénom, mais ils décidèrent toute fois de lui en attribuer un second, Alice,  elle avait déjà un passé derrière elle bien qu'elle soit de bas âge, et les parents de la petite ne cherchèrent pas vraiment à savoir ce qu'il en était. Cette enfant, c’est moi. Les années passèrent, ma mère faisait partie de l'élite de la mode, et mon père était à la tête d'une grande chaine d'entreprise mondialement connue. Plus les années passaient, plus je prenais ma nounou pour ma mère, c'est pour vous dire à quel point mes parents s’occupaient de moi.

Jusqu’au jour, vers mes 14 ans, il me semble, déjà jeune rebelle ne faisant que du bordel aux alentours, ma mère décida, curieusement d'en savoir plus sur ce fameux passé qu’était le miens, peut être que mon caractère si perturbé venait d'avant... Et voici ce qu'elle apprit. "Jenny Alice Sheppard née Evans. Sa mère est décédée peu de temps après l'accouchement, le père devenu alcoolique à la suite de ce décès ne s’occupa pas du nouveau-né et le laissa totalement à l’abandon, ce sont les assistantes sociales qui enlevèrent la petite des bras de son père lorsqu’elle avait 3 ans avant de la placer dans un orphelinat ». Prise de remords du fait qu’elle ne s’occupait pas assez de moi, ma mère décida de travailler de chez elle afin de garder un œil sur moi et de peut-être réussir à m’apaiser. Rien n’y faisait, je me sentais morte de l’intérieure, deux fois j’avais été désirée, et par deux fois je me sentais abandonnée. Je voulais leur faire payer à tous de ne pas savoir tenir leurs responsabilités. Quand on veut un gosse on l’assume, et ce, jusqu’au bout, il ne vous permet pas juste de toucher les alloc’.

Plusieurs fois je fus renvoyée de mon lycée, trainant dans les rues, faisant des rencontres peu recommandables. Bienvenue à New York City, l’élite côtoyait de près les racailles de la pire espèce et tout ça dans la joie et la bonne humeur. Tss laissez-moi rire. D’après mon père je leur faisais honte, je les déshonorais totalement. Mais j’avais rien demandé moi, ils avaient qu’à m’y laisser dans cet orphelinat s’ils ne voulaient pas m’avoir dans les pattes. J’aurais surement été mieux traitée, aurait reçue beaucoup plus d’attention que l’on ne m’en donnait dans cette « famille ». Beaucoup de mes amis ne comprenaient pas pourquoi je ne me sentais pas bien, ma famille était riche, j’avais tout pour être heureuse, ce qu’ils ne savaient pas, c’est que l’argent ne fait pas le bonheur comme on peut le croire.

Un jour, ma nourrice, pour me calmer, joua au piano un air de Chopin, cet air je ne l’oublierais jamais « Nocturne ». Cette musique me transporta littéralement, semblait apaiser mes maux me faisant voyager au-delà de mes sens. C’est à partir de ce jour que j’eus envie d’apprendre le piano. Cependant je préférais de loin le clavecin, malheureusement cela ne s’apprenait plus et dut m’en tenir au piano à queue. Pour une fois que je trouvais de l’avantage à ce que ma famille possède de l’argent… J’avais enfin trouvé un moyen de me canaliser, lorsque je sentais la colère monter en moi je descendais dans le salon jouer du piano, peu importe l’heure du jour ou de la nuit. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, agaçant mes parents ils m’interdirent de jouer passé une certaine heure… 16h. Ils trouvèrent cependant une parade au cas où j’aurais besoin de me défouler en pleine nuit, ils m’achetèrent une sorte de baladeur cassette sur laquelle était enregistrée les plus belles sonates de Scarlatti, des pièces de Clavecin magnifique vous transportant ailleurs. J’eus le droit à beaucoup de moqueries de mes amis suite à cette passion que je me découvrais, et bientôt, je me retrouvais seule.

Bientôt mes parents eurent marre du fait que je ne fichais strictement rien de mes journées mis à part écouter du Mozart. Ils posèrent alors un ultimatum, si je ne trouvais pas d’ici la fin du semestre ce que je voulais faire de mon avenir, ils n’hésiteraient pas à me mettre à la porte. J’avais alors 18 ans. C’est alors que je décidais d’entrer au conservatoire de musique, je ne savais faire que ça e toute façon, tout se passait bien, je réussissais enfin dans quelque chose et je pouvais désormais lire la satisfaction dans les yeux de mes parents et non plus de la déception. Mais au fond de moi je voulais voir plus grand, plus grand que toute cette poudre aux yeux que l’on vous jette quand vous êtes dans ce milieu, je voulais être face à la vraie vie et non pas me cantonner à reproduire des œuvres que des milliers de personnes avant moi et après moi vont jouer. Un jour, une prise de bec importante avec mon professeur de musique me value une exclusion définitive du conservatoire… Et de mon chez-moi. Mes parents ne supportèrent pas la honte que je leur faisais subir. Ils me jetèrent à la rue sans argent. J’avais vingt ans.

Na sachant que faire, où aller, je décidais de faire du stop décidant que je ne m’arrêterais que lorsque mes pieds n’en pourront plus. C’est là que j’ai fait la connaissance d’un homme. Alors que j’étais sur une vieille route toute cabossée menant à Atlanta, il s’arrêta à ma hauteur et me fit monter dans sa voiture. Pendant près de trois ans nous ne nous sommes jamais quittés. L’un veillant sur l’autre. Il m’a tout appris, tout en écumant les vieux hôtels des quartiers sud, nous avions une relation particulière, être en couple sans l’être, du sexe entre amis si vous préférez. Seulement voilà, à force on s’attache, on s’empoisonne la vie, à vivre trop l’un sur l’autre on se déteste, on se haïe. On en venait souvent aux mains mais au final on se pardonnait toujours. J’étais réellement accrochée à ce garçon et c’est ce qui nous a perdus. Tenant trop à lui je ne voyais plus ses méthodes pour se faire du fric d’un très bon œil, essayant de le convaincre de reprendre une voie plus légale, plusieurs disputes ont éclatées sur ce sujet. Pourtant lorsque je lui parlais de mes projets d’avenir il était le premier à me soutenir, à croire en moi, quelle déception. Et puis, un soir, la goutte d’eau fit déborder le vase et remplir ma valise pour claquer définitivement la porte sur mon dernier passage. On s’était tellement engueulé ce soir-là, je ne voulais plus jamais te revoir, je te détestais tellement d’être ce que tu étais.

Ce soir-là j’avais atterri en ville, je m’étais installée sur un banc, les yeux rouges d’avoir trop pleuré. C’est une patrouille de police qui m’emmena passer la nuit au poste, au chaud. C’est alors que j’ai vu qu’on m’offrait une seconde chance, quelque chose me permettant de revivre, de tout recommencer à zéro. Dès le lendemain je m’inscris pour passer le concours d’entrée en tant qu’agent au sein de la police d’Atlanta. Après plusieurs échecs j’obtins enfin mon accréditation et ma plaque. Je dois bien avouer qu'avant de l'obtenir j'ai bien ramé, j'écumais les petits boulots de courte durée. Je suis passée de barman à caissière, en passant par danseuse sans oublier équipière dans un fast-food. Mais lorsque j'ai enfin obtenu ma plaque, je me suis sentie revivre. J’avais maintenant un salaire fixe, un petit appartement dans le quartier sud qui faisait office de petit nid douillet, je dois aussi dire que je me démerdais pas mal dans mon boulot et m’étais fait aussi pas mal d’amis dans mes collègues. J’avais redémarré une nouvelle vie. Cependant je n’arrivais pas à oublier au fond de moi cet homme. J’avais vécu deux ans de ma vie avec lui et je ne savais pas ce qu’il faisait aujourd’hui…


Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin et la vie paisible que je menais alors à Atlanta bascula du jour au lendemain.  Je m’en souviens comme si c’était hier.
Je commençais tôt ce jour-là et personne n’était encore arrivé au bureau. J’avais fini par fignoler mon article et n’avait plus qu’à attendre l’arrivée de mon patron, après avoir pris un chocolat chaud j’entendais enfin la porte s’ouvrir et mes premiers collègues arriver. La voix de mon supérieur résonna dans les locaux et je savais qu’il était l’heure pour moi de lui montrer mon papier. Une fois en entretien  je posais ma tasse sur son bureau, m’asseyant en face de lui, le regardant analyser mon article.  C’est alors que mon regard se posa sur ma tasse, le liquide à l’intérieur semblait trembler,  ainsi que plusieurs petits trophées à l’intérieur de la vitrine sur ma droite.  Des cris se firent entendre à l’extérieur nous faisant sursauter. Je m’approchais lentement de la fenêtre encore calfeutrée par son store à lamelles lorsqu’un de mes collègues fit irruption dans la salle en hurlant de regarder ce qu’il se passait dehors. Ni une ni deux j’ouvris le store et la scène qui se déroulait sous mes yeux était à peine croyable.  Ma main se porta instinctivement à mon visage, couvrant ma bouche dont plus aucun son ne sortait. La peur m’avait complètement envahie. Je ne pouvais y croire. Atlanta était en train de se faire réduire en cendre par… des vaisseaux spatiaux. Les Aliens existent-ils vraiment ou s’agit-il d’un attentat perpétré par les Russes ou Al Qaida ? Je tremble, recule et trébuche sur la chaise de mon directeur, complètement abasourdi ce qui me ramène à la réalité. Mon téléphone, je le saisi et compose le numéro de mon meilleur ami, ma moitié, mon frère, mon tout.


Je sais qu’à partir d’aujourd’hui, nous allons devoir nous cacher.


J’ai d’abord pensé comme tout le monde, ils viennent nous exterminer pour prendre nos ressources, comme dans les films. Mais il semblerait que leur dessein soit tout autre. Ils se servent de nous comme de pantin, des marionnettes, une seconde peau qui leur permet de vivre sur Terre.  C’est grâce aux talents de Mael que nous avons réussi à trouver la cohorte, je voulais aider du mieux que je pouvais mais l’organisation au départ était sommaire. Ce n’est qu’avec les semaines passant que la machine commence à être bien rodée. Je ne dirais pas que je suis détestée, ni que je sois populaire, il n’est pas question de ça ici et je pense que le principal est que nous soyons capable de veiller les uns sur les autres.

Veiller les uns sur les autres, c’est ce que nous avons dut faire encore plus que d’habitude lors de l’attaque dernièrement. Chose que je n’ai pas su bien faire. J’y ai perdu mon pilier central, celui qui me faisait encore tenir debout,  mon seul rayon de soleil dans toute cette noirceur et cette vie de peur. J’y ai perdu Mael, j’ai perdu mon meilleur ami, poignardé, enlevé. Je n’ai plus de doutes concernant son sort. A l’heure qu’il est, il doit être mort. Depuis deux semaines j’ai perdu mon sourire en toutes circonstances légendaire. Je les hais, encore plus, je les exterminerais jusqu’au dernier. Avec la Cohorte jusqu'au bout !

Bon et bien je pense que je ne vais pas faire dans l'originalité... C'est Emy, 20 ans, française vivant dans un petit patelin paumé dans les bois (si si pour de vrai) vous me verrez souvent balancer des trucs incompréhensibles (faut pas s'inquiéter), tel que "rhubarbe", "je suis un gâteau de riz" et d'autres. Ça fait déjà quelques années que je fais du rp et si je suis arrivée ici c'est grâce à Mael que je connais presque depuis mes débuts. J'ai tout de suite accroché au design, au contexte, et aux membres qui ont tout simplement été géniaux dès mon arrivé.
Je vous embrasse sur la fesse gauche !