« Il y a des jours où il vaut mieux rester chez soi. » C’était la dernière pensée de Rosa Lucci, le jour de l’invasion avant qu’elle ne se fasse capturer et implanter par les hosts. En même temps si on lui avait dit que les aliens envahiraient le monde cette année-là en attaquant les capitales, elle aurait continué son cursus de journalisme dans un trou paumé de la campagne Italienne plutôt qu’à New York. Les hosts sont d’une impolitesse détestable ne même pas avoir eu la décence de leur laisser une petite note « Yop ! On arrivera le 21 juin 2012, gros bisous à bientôt ! »

L’ancienne Rosa Lucci n’existait plus désormais, Rosa Lucci était désormais une host, une traqueuse d’humain. Froide, dure, cynique, elle n’avait plus rien en commun avec la jeune femme pleine de vie et de naïveté qu’elle avait implanté. Il ne faut pas non plus croire qu’elle était dépressive, elle était juste antisociale et réaliste sur la mission qu’elle menait, elle ne prenait pas particulièrement de plaisir à coloniser une planète en réduisant ses habitants en simple cocons pour les hosts, elle faisait simplement ce qui devait être fait. Rosa n’avait pas non plus de pitié ou d’état d’âme pour les humains, c’était la loi de la jungle, ils étaient les seuls responsable de leur extinction.

L’host aimait bien le corps de Rosa, souple, agile et discret, tout ce qui lui fallait pour traquer des humains. Vous noterez que par « souple, agile et discret » je n’entendais pas du tout « robuste et endurant », sous entendant que l’agressivité n’est absolument pas le fort de Rosa, qui tient bien trop à la vie pour risquer son corps en attaquant des humains sans être sûr d’avoir un avantage certain.

Malgré son rôle qui l’obligeait à vagabonder un peu partout dans la nature, elle se rendait environ tous les deux mois à New York pour faire un rapport et se refaire une teinture de cheveux. C’était l’un des plaisirs coquets assez étrange pour une host de Rosa, elle aimait avoir les cheveux teints comme la Rosa d’origine.