Les clapotis de l'eau se faisaient entendre sans cesse sous mes pas. Je connaissais par coeur ces tunnels. L'odeur de pourriture et de rats m'était familière, si bien qu'elle ne m'incommodait plus autant qu'avant. À quel âge mon père m'avait il emmené pour la première fois dans des tunnels comme ceux-ci ? Dix, onze ans ? Je n'avais déjà plus ma mère à cet âge là, et ce n'était pas un mal si terrible. À chaque fois que je repensais à elle, un tic incontrôlable prenait le dessus et faisait que je frôlais la base de ma nuque marquée de cicatrices dont la couleur et la forme ne s'estomperaient surement jamais. Elle ne me manquait pas, et je ne parlais jamais d'elle. Pas plus que de ces cicatrices qui auraient pu faire croire depuis la grande invasion que je suis un Host. Ce que je ne suis pas. Ces cicatrices remontent à beaucoup plus loin, touchent à des actes beaucoup plus terre à terre. Beaucoup plus cruels aussi. Je chassais la pensée de ma mère de mon esprit, et remettait ma main droite dans ma poche où se trouvait toujours un petit canif ainsi qu'un briquet. J'avais toujours les deux sur moi, ils semblaient m'habiller plus que mes propres vêtements. Je sortis le briquet et produisit une petite flamme pour vérifier que je ne m'étais pas trompé de chemin. Non, c'était bon, j'étais sur la bonne voie. Il fallait avouer que ces tunnels étaient parfaits. Ils permettaient de se déplacer sous tout Cincinnati sans problèmes, comme ils avaient permis de rejoindre les labos de méthamphétamine assez rapidement dans ma Nouvelle-Orléans natale. Avec le temps, les trafiquants avaient compris qu'un labo en souterrain était bien plus pratique qu'une production en surface : moins détectable, plus facile à faire disparaître en cas de prise de connaissance par la police de l'existence de celui-ci. Mon père faisait dans ce business. Il était chimiste, et il avait contribuer à la fortune de M. Skylers. En effet, il produisait la marchandise la plus pure du comté, et même si elle était un peu plus chère que le reste de la came qu'on trouvait dans les rues, elle était plus prisée que n'importe quelle autre. Elle rapportait donc beaucoup plus. Plus la dope est bonne, plus elle plait, plus elle fait d'argent, c'est mathématique. Et c'était le business de mon père, avant qu'il ne se fasse arrêter à la veille de ma majorité. Maintenant, les tunnels étaient le moyen les plus surs pour se déplacer sans tomber sur des Hosts. C'était aussi mon moyen de reposer mon esprit quelques instants loin de la cohorte.

Au début, son instruction des tunnels était son moyen de m'apprendre la géographie, de me montrer qu'il y a une infinité de lecture d'une carte, et qu'on peut y déceler ce qu'on veut. Il avait bien vu que la chimie ce n'était pas pour moi, alors il avait décidé de me transmettre son autre don, celui de véritablement lire les cartes. Pourquoi pas la chimie ? Parce que le chrystal meth était ce qui avait entrainé ma mère aux enfers, et une partie de mon corps sur le terrain douloureux des mutilations quand elle était en plein trip. Je n'ai donc jamais touché à cette saloperie, jamais touché non plus à quoi que ce soit d'autre excepté pour la nicotine et les alcools forts. Chacun doit trouver ses démons. Mais chacun doit aussi apprendre à les exorciser. Pour ma part, ce fut la violence, envers un punching-ball, mais aussi envers des petites-frappes de mon quartier, qui m'ont aidé à canaliser la rancoeur, la haine, la rage que j'avais à l'encontre de ma figure maternelle. Et puis, cette violence est devenue un talent bien développé, celui de savoir se battre, de penser, de réagir, de comprendre tout plus vite que les autres surtout lorsque l'adrénaline se répand dans mes veines. Lors que mon père est entré en prison, Skylers m'a proposé de rejoindre son «  association ». Imaginez un gamin d'un peu moins de vingt ans qui n'a jamais rien connu autour de lui comme modèle de travail légal.  Evidemment qu'il accepte cette proposition. Comme moi. Au début, j'assurais la sécurité de certains dealers, ensuite de certaines expéditions. J'étais doué, peut être même trop pour ne me cantonner qu'à cela. J'avais toujours une longueur d'avance sur les ennemis de Skylers, et jamais son taux de perte n'avait été aussi bas. Alors il décida de me confier sa mission la plus précieuse, sa fille.

Ma surprise avait été grande. Du Baby-sitting sur une gamine de quinze ans alors que je m'approchais des vingt-deux ? Je pensais mériter mieux. Mais elle était la prunelle de ses yeux, et il nous le faisait aussi bien comprendre verbalement que financièrement. Nous ? Oui, je n'étais pas seul pour m'occuper de celle que j'appris vite à considérer comme une gamine. Il y avait avec moi Moses. Si au final cette gamine est devenue ma plus grande révélation, Moses fut quant à lui ma déception la plus cruelle. Ce que je pensais être un ami, une personne de confiance, loyale, avec laquelle j'avait partagé beaucoup de mes pensées, n'était qu'un Host infiltré depuis le début. Un Host qui n'attendait qu'une chose, enlever la fille Skylers. Un Host que j'ai laissé pour mort dans une ruelle sombre avant de m'enfuir en laissant derrière moi une jolie piste à base de gouttes de sang. J'en garde aujourd'hui une cicatrice assez longue de l'abdomen au torse, que je chéris plus que toutes les autres. Les Hosts nous ont gâché l'existence. À croire que la Terre leur appartient, d’après une logique que je ne comprend toujours pas. Trop de gens sont morts à cause d'eux, mon père, Skylers, ce que j'avais comme amis les plus proches. Au final, il n'est plus resté que cette gamine et moi. Berivan et moi. J'avais fait une promesse à son père, celle de la protéger. Quoi qu'il arrive, je m'y tiendrais.

C'est pour cela que je traine aujourd'hui dans ces tunnels. Pour tenter de gagner une zone où il y a moins d'Hosts car souterraine. Une zone où Berivan aurait pu allée hier soir, lors de l'attaque,si elle s'était volontairement sauvée de la Cohorte, ce dont je doute. Intimement, je suis convaincu qu'elle s'est fait prendre par les Aliens, et je pense que je m'en voudrais à vie pour cela. J'aurais du bouger plus rapidement, j'aurais du me retourner plus souvent pour voir si elle était toujours là, malgré le chaos qui régnait. Je m'étais fait la promesse de ne pas la laisser, et cette nuit, j'y avais failli. Depuis des années, nos relations avaient évoluées. Elle était passée du statut de gamine fuyarde et capricieuse à jeune adulte complètement perdue à laquelle je me devais d'apporter mon aide en toutes circonstances. J'étais certes débarrassé de mon contrat avec son père, mais pour rien au monde je ne l'aurais abandonnée à son sort pour sauver ma peau. Bien au contraire, j'aurais certes pu mourir pour la Cohorte, mais surtout pour elle. Difficile d'expliquer ce que l'on ressent pour quelqu'un quand vous réalisez la puissance de ces sentiments une fois seulement qu'elle a disparue, et c'était ce que je me prenais de pleine face ce matin là. La chasser de mon esprit fut compliqué, mais en tournant une dernière fois à droite, je tombais sur une cache que j'avais aménagée depuis mon arrivée à Cincinnati avec elle. Une cache où j'avais déposé des armes que j'avais récoltées durant nos pérégrinations. Des armes dont je ne savais pas encore le but qu'elles allaient servir. M'aider à retrouver seul, et coûte que coûte Beri, ou alors les garder avec moi et continuer à faire partie de la Cohorte qui était en train de bouger. Ma décision n'était pas prise, et la concentration se faisait de plus en plus difficile et de plus en plus rare. J'avais toujours été un soldat efficace mais depuis cette nuit, j'avais perdu cette flamme que j'avais toujours refusé de voir briller, cette flamme qui faisait que je combattais sans cesse. Combattrais-je toujours autant maintenant qu'elle n'est plus là?

Me mettre des oeillères a toujours été une spécialité depuis mon enfance : il était normal que ma mère me pose sa pipe à crack brulante dans le cou, il était normal qu'en sortant de l'école je rejoigne mon père dans les souterrains de la Nouvelle-Orléans après l'école, il était normal que je devienne un coureur de jupons émérite pour ne pas penser au fait que Beri s'attachait à moi et que la réciproque ne pouvait pas marcher. Elle méritait quelqu'un de mieux. Quelqu'un de plus normal. Certes quelqu'un qui se batte pour maintenir l'humanité en vie, mais quelqu'un qui ne soit pas brisé mentalement, quelqu'un qui n'a pas besoin de voir que les autres obéissent à ses règles pour pouvoir leur faire confiance, quelqu'un qui n'a pas besoin de mettre des distances pour ne pas s'attacher, de peur d'être déçu. Elle mérite clairement mieux que moi, même si je dois l'admettre: elle a disparue depuis 24h et déjà elle me manque. Si je quitte la Cohorte, si je ne les suis pas dans leur mouvement, ils perdront un soldat efficace, quelqu'un de dévoué à la cause et qui s'y connait en combat et en stratégie. Mais l'inquiétude me ronge, je me sens différent depuis cette nuit. J'ai besoin d'elle, j'ai besoin de la retrouver, de la savoir en sécurité. Mais tout en moi me souffle qu'elle est loin de l'être, et ça me ronge littéralement de l'intérieur. Je chasse ces pensées noires de ma tête, emportant le petit stock d'armes et de munitions dans un sac à dos. Je refais le chemin en sens inverse. Partir pour tenter coûte que coûte de la retrouver, ou rester avec la Cohorte, et laisser peut être Beri dans une mauvaise position ? Le doute est le plus mauvais des moteurs, et j'ai la funeste impression qu'elle s'est fait prendre par les Hosts. Que cette maladresse que je trouvais si touchante l'avait livrée à nos ennemis. Pour éviter de la croiser dans les environs, je pris le parti de partir avec la Cohorte, de faire ce dont j'étais doué pour : protéger les autres. Il ne me restait plus qu'à me convaincre que je ne l'abandonnais pas, puisqu'elle n'était surement déjà plus là...

...

Ceci est la pensée de Caleb quelques heures apres la disparition de Beri. Il a déjà vu suffisament de gens disparaitre pour savoir que l'espoir est traitre aujourd'hui. Il décide de suivre la Cohorte dans son déplacement, de se dire que Beri est morte. Mais une large partie de lui ne veut pas croire à cette hypothèse. Il se promet de rester protéger les membres de la Cohorte, mais déjà dans son esprit germe l'idée de tout tenter pour la retrouver, apres s'être préparé pour le faire.

Hello. Good Morning, Good Evening, ça dépent sur quel fuseau horaire vous êtes. Alors moi c'est Marine, et j'habite en région parisienne. J'ai 21 ans, et deux dents de sagesse. Je travaille le week end et suis à la fac la semaine, mais le rp me manquait trop. Vraiment trop. J'y pensais en cours, au taff, en conduisant, bref, il fallait que je le reprenne. Et là, que vois je sur Bazzart ? Votre forum. Inutile de dire qu'il m'a complétement tapé dans l'oeil des le début, il est whaou ! Et ce PV ! Que dire d'autre que j'ai l'impression d'avoir trouvé la perle rare, et que cela me ravi énormément !
Je suis en général là tous les soirs, je m'arrange pour toujours me connecter et répondre vite à mes rps en cours – je n'aime pas laisser trainer des choses, c'est le meilleur moyen pour les oublier-. Je voue un culte à Morphée, je me baigne dans le Nutella, je rêve de surfeurs blonds à la peau dorée, j'ai une vague passion pour la lecture – de tout, de rien, mais surtout de ce qui est trouvable en pdf sur ce bon vieux google-.
Je parle souvent pour ne rien dire, je cite souvent des séries que pas grand monde ne connait, et sinon quand je suis à la piscine j'adore essayer de nager comme une sirène même si je finis toujours au fond du grand-bain. Voila, vous savez tout.
Ha, oui. Je vous aime déjà !