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 just a bullet away (Cassandra)

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MessageSujet: just a bullet away (Cassandra)   just a bullet away (Cassandra) EmptySam 22 Déc 2012 - 2:06

La nuit tombe de plus en plus depuis que je suis sortie de la zone sûre. Je me demande combien de kilomètres j’ai marché pour arriver jusqu’ici. Mes ranger noirs sont couverts de boues car la pluie n’a cessé de noyer le sol depuis deux jours. Je marche lentement, toujours avec précaution. Je me méfie. Je me méfie de tout. De l’animal sur un arbre, aux bruits des feuilles qui s’envolent au grès d’une brise. Comme à mon habitude, j’ai toujours un arsenal sur moi. En tout cas, de quoi me défendre. Mon équipement militaire de base, certains vous diront. J’ai même l’habit qui l’accompagne. On me croirait en partance pour une nouvelle guerre. Je suis en mission. Je dois rapporter de la nourriture, du lait en poudre en particulier, pour un nourrisson de deux jours. Évidemment, mon choix de destination se porte immédiatement sur les centaines de baraquements abandonnées qui jonchent l’entrée de la ville de Cincinnati. Je suis parti seul. C’est dangereux, je le sais. Mais cette escapade nocturne a un autre but. Inavoué. Moi-même, j’ai du mal à réaliser que je prends de tels risques. Comme la dernière fois, je dois la retrouver dans un endroit lugubre, en ruine, pour m’assurer qu’aucun de ses dégénérés nous tombent dessus. On pourrait croire que je parle d’une amante interdite, mais ce n’est pas tout à fait ça. Pas du tout ça. J’arrive enfin aux maisonnées qui semblent abandonnées depuis des siècles alors que ça ne fait que quelques mois que nous sommes envahis. Rien que d’y penser, mon cœur se serre et je me mordille la lèvre inférieure de rage. Une rage qui monte de jour en jour.  Je dégaine mon arme de poing en gardant toujours en ligne de mire un maximum de choses. Si un host ne se cache pas dans ses décombres, qui sait ce qu’ils peuvent réserver comme mauvaise surprise. Les craquements de feuilles mortes attirent mon attention à ma droite, je pivote immédiatement en allumant ma lampe torche accrochée à la lanière de mon sac à dos. Il fait nuit noire dans cet endroit perdu.

Cassandra. Est-ce elle ? La principale raison de ma venue ici. Nous nous sommes rencontrés il y a quelques semaines alors que je m’étais aventuré assez loin de la base générale avec mon équipe de reconnaissance. Vers New-York, pour être plus précis. Nous avions besoin de vérifier l’ampleur de l’invasion dans les grandes villes. Et nous l’avons malheureusement vérifié avec brio. C’est en repartant faire notre rapport avec de longues heures de voyages que je suis tombé sur un hôpital abandonné. Comme tout survivant lambda, je suis allé trouver des choses utiles à ramener. Et je suis tombé sur un chien blessé et sa propriétaire. Ce genre de donzelles qui t'impressionnes de par son courage et sa détermination mais qui est désespérément sous-armée et sous-entraînée.  Certes, elle n’est pas des nôtres. Mais chacun à son libre-arbitre. Si nous commençons à obliger les gens à rejoindre la cohorte, serions-nous différents de ces envahisseurs ? Je l’ai aidée, contre l’avis des autres membres de l’expédition qui restèrent dans le pick-up. Pourquoi n’aurait-elle pas autant de chances que moi, un homme entrainé, de survivre à ce désastre ? C’est ce que je me disais en éclatant la vitre des antibiotiques et des bandages avec la crosse de mon arme, qu’elle puisse soigner son animal.

Et puis j’en suis là. A parcourir des kilomètres à pied dans le froid pour un bébé et une femme à entrainer. Car ce n’est pas un diner aux chandelles dans les ruines qui nous attend, mais un entrainement aux tirs. Mon sac est lourd, j’ai pris des munitions à l’abri des regards. Certains diraient que ce n’est pas sage. Nous faisons ça depuis peu, c’est la deuxième fois. Depuis que nos conversations sur rien ne mènent à rien. New-York étant trop dangereux pour moi, je lui ai donnez-vous, la dernière fois, dans une bourgade assez proche. Puis maintenant, ici.  Peut-être que cet entrainement suffira et que nous ne reverrons plus.

Je marche à pas de velours, un pied après l’autre, soumettant mon ouïe à une écoute attentive aux moindres bruits.

Un aboiement. Je ferme les yeux en poussant un soupir de soulagement lorsque je ressens le reniflement intensif d’un clébard sur mes chevilles, puis mes cuisses et… « Hé, doucement Médor. » Je m’écarte et je me retourne pour faire face-à-face au malpoli et à sa maitresse qui n’est jamais bien loin. « J’ai failli vous tirer dessus.  Tu devrais mettre un silencieux à ton clebs. » J’ai toujours du tact pour saluer mes amis. Car oui, c’est ce qu’elle est. Et ce n’est pas l’obscurité qui m’empêche de découvrir sa silhouette avec la lumière qui sort de mon épaule. Je m’approche sans plus attendre de la porte d’une immense maison, qui s’apparenterait plus à une villa abandonnée. « Je présume que t'as toujours pas trouvé ton petit copain alien ? » Dieu que cette pensée me donne un ulcère à l'estomac. Imaginer Cassandra courir sur la plage avec cette aberration extraterrestre me donne envie de vomir. Alors mon regard se veut plus tranchant qu'un rasoir pour homme. « Moi, je dois trouver de la nourriture, alors ne perdons pas de temps pour ton entrainement. » D’un coup sec, je défonce la porte d’un coup de pied bien placé. Le bruit est important mais cela confirme notre tranquillité dans cet endroit. La maison est sombre. J’ai pensé à prendre des lampes électriques assez puissantes pour nous éclairer au mieux.  J’en pose une à terre, dès mon entrée puis je dépose mes affaires à côté. Je fais craquer ma nuque, engourdie, et quelques os suite à ma longue marche. « T'as apporté ton arme, j'imagine ? Autre que ton chien. » J'essuie la boue sur ma joue avec la manche de ma veste. Une douche ne serait pas de refus, enfin j'ai l'habitude de trainer dans la saleté, en tant que soldat.

J’espère qu’elle ne me tirera pas dessus, je suis déjà bien abîmé par le temps.
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MessageSujet: Re: just a bullet away (Cassandra)   just a bullet away (Cassandra) EmptySam 22 Déc 2012 - 18:01


Tapie dans l'ombre, j'ai l'impression d'être là depuis des heures. En tous cas, il faisait encore jour lorsque je suis arrivée. J'ai rapidement fait le tour des environs, avec Joy. Elle n'a pas détecté le moindre signe de présence suspecte et je fais confiance à son flair plus que je n'ai jamais eu confiance en quiconque. Sauf peut-être... je me force à chasser rapidement Kellian de mes pensées. Parce que ça ne sert à rien de sans cesse penser à lui et me raccrocher à ce que nous avons vécu. Si je suis là, c'est pour le retrouver et aller de l'avant. Pas pour vivre dans le passé.

Un craquement. Joy allongée près de moi se redresse brusquement. Elle est anxieuse et stressée en ce moment, c'est mauvais pour son cœur. Elle ne dort pas assez, et moi non plus. Il nous faudrait quelques jours tranquilles, à l'abri. Je pourrais rejoindre la Cohorte, mais j'ai trop peur. Peur de perdre ma liberté si je me joins à eux. Nous sommes trop peu de survivants, ceux qui restent prennent soin les uns des autres et... j'ai besoin de garder une totale liberté de mes mouvements. Si quiconque apprenait que je cherche un Host, et pire, si quiconque savait pourquoi je le cherche, je serais lapidée comme une traître. Ou sans doute pas, mais je ne pourrais affronter les regards accusateurs, je le sais.

Joy se lève et court vers l'étranger qui vient troubler notre tranquillité. Mon cœur s'accélère jusqu'à ce que, dans la demi-pénombre qui s'est abattue autour de nous, je reconnaisse Duke. Joy lui fait fête. C'est un grand danois qui impose par sa carrure et sa présence, un vrai chien d'attaque. Mais avec Duke, Joy est un amour. Elle sait qu'il a aidé à la sauver. Les chiens ont cette fidélité que les hommes n'auront jamais. Et jamais aucun chien ne sera capable de tuer trois milliards de personnes en appuyant sur un bouton.

Duke lève la tête vers moi. J'essaye de ne pas avoir l'air blessé par sa remarque sur mon « petit ami alien ». Il ne comprend pas. Mais si j'ai l'air faible, je crois qu'il me laissera tomber. On ne peut pas aider toutes les personnes égarées dans ce putain de monde.

Toujours aussi charmant, Duke.

Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment, mais il ne nous a pas fallu plus de quelques heures passées ensembles pour ressentir la complicité et l'aisance que d'autres ne ressentent pas avant plusieurs années. J'ai confiance en cet homme, aussi dur et distant soit-il. Aussi haineux puissent être ses sentiments pour les Hosts. Au fond de son regard torturé par tout ce qu'il a dû voir en si peu de temps, je vois du courage et peut-être aussi, de l'espoir.

Pour ce qui est de la nourriture, je suis passée devant plusieurs panneaux qui indiquaient une école, un peu plus loin vers l'ouest. S'il y avait une cantine, il y aura sûrement encore des stocks de vivres.

J'entre à la suite de Duke dans le bâtiment qu'il a ouvert en défonçant la porte. D'un geste sûr, précis. Féroce. Sa force me fait peur, mais elle me rassure aussi. J'ai été seule avec Joy depuis tellement longtemps... J'aurais pu rester à Détroit avec mon frère et ses ex-taulards d'amis, mais il fallait que je bouge, il fallait que je sache pour Kellian. Parfois pourtant, je regrette d'être partie, et de m'être aventurée seule jusqu'ici. Je crois n'avais jamais autant aimé les gens depuis qu'ils se font s'y rares ! Moi qui ait toujours eu beaucoup de mal à m'attacher et à entretenir une relation avec des personnes normales...

Merci de... d'être venu pour moi. Maladroite...On s'y met ?

J'essaye d'avoir l'ai enjoué mais en réalité, je n'en mène vraiment pas large. La dernière fois, je ne me suis pas montrée très douée avec l'arme dans les mains. Je crois que le bruit me fait peur. En tous cas il me fait sursauter si fort que je ratais ma cible presque à chaque fois. Je sors l'arme que Duke m'a confié la dernière fois, pour assurer ma protection, et me retourne vers lui avec un sourire forcé.

Je me sens en forme ! Je sens que je vais toutes les avoir, montre-moi une cible. Menteuse...

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MessageSujet: Re: just a bullet away (Cassandra)   just a bullet away (Cassandra) EmptyDim 23 Déc 2012 - 18:11

Charmant, ce mot me fait sourire alors que mon visage est déjà hors de son champ de vision. Je ne suis pas doué pour les relations avec les êtres humains. Je préfère passer mon temps à m'occuper de mon fusil de précision plutôt que de discuter inutilement avec un individu qui n'aurait rien à m'apprendre. Je suis comme cela depuis toujours. Mais il y a quelques têtus qui arrivent à me coller suffisamment les basques pour passer ma barrière anti-social et ils deviennent des amis proches. Ces gens, plus encore que par devoir mais par envie, je les veux protéger. C'est le cas pour cette femme. Qu'on ne me croit pas, il ne m'a fallût qu'une courte discussion avec elle pour me comporter comme si je la connaissais depuis le jardin d'enfants. Je ne sais pas pourquoi. Elle aussi, elle doit avoir confiance en moi et je ne peux encore moins l'expliquer. Sous les airs de dure à cuir qu'elle essaye de montrer, je sens bien une âme fragile, blessée par la vie et peut-être désespérée. Peut-être est-ce mon expérience sur le terrain qui me permet de cerner les personnes mais je ne peux pas l'abandonner. Elle me fait penser à une femme Irakienne que j'ai connu, il y a quelques années. Même regard, même désarroi.

De savoir qu'il y a une école proche d'ici me rassure. Je n'ai pas fait tous ces kilomètres pour les beaux yeux d'une rescapée, uniquement. Avec un peu de chances, comme elle dit, il devrait y avoir des vivres et peut-être de quoi faire vivre ce nourrisson. Lorsque je pense aux cris du nouveau-né qui résonnent dans les tunnels de notre réseau souterrain, mon cœur se serre à nouveau. Privé de parents dès son arrivée dans ce monde. Grandir dans la déchéance de l'être humain, tu parles d'une vie. Avec le peu de médecine moderne à laquelle nous avons accès, la mère est morte en couche. Malgré les infirmières, les médecins dont nous disposons. Les complications médicales ne sont pas permises.

Peut-être que ce nouveau drame est celui de trop pour moi. Pourtant ce n'est rien comparé à ce que j'ai pu voir au cours de ces trente dernières années. Et c'est bien ça qui me fait perdre le peu d'espoir que j'ai. Alors je fais face. Mon visage ne semble pas refléter, comme à son habitude, ma profonde tristesse. Cassandra ne doit pas le voir. Personne ne doit le voir. Je ferme mon cœur et mon esprit. Si je dois jouer un rôle, jouons celui du soldat sans état d'âme. Elle me suit dans la maison abandonnée dont je viens de fracasser la porte. Le salon poussiéreux s'ouvre à nous. Un vieux canapé usé par le temps. Plus de télé ou d'objets de valeurs, les pillards sont toujours présents pendant les guerres. Cet endroit est parfait, étant donné la taille gargantuesque de la pièce principale, presque entièrement vidée. Une ou deux lampes électriques posées aléatoirement, dans le but de nous fournir une visibilité suffisante dans la nuit noire et je commence une inspection rapide de l'endroit, le regard dans le vide. Cassandra me tire des songes.

« Pas de quoi me remercier. Essaye juste de ne pas gâcher des balles. » Ma voix grave résonne dans la maison alors que j'inspecte les pièces aux alentours, sortant mon arme et ma lampe torche. « C'est sûr, ici, pour l'instant. » Je redescends les escaliers que j'ai gravé quelques secondes auparavant et je pose ma main sur la caboche du chien qui se place à ma gauche. Quand on disait que la présence de ces animaux pouvait apaiser l'âme, c'était peut-être vrai. Ces yeux noisettes et sa grande gueule me font sourire. Avec une telle bête, elle est sûre d'être en sécurité. « C'est quoi son nom déjà ? » Histoire que j'arrête de l'appeler Médor ou le chien.

Je m'écarte du chien pour me retrouver face-à-face avec sa maitresse. Une mine fatiguée et inquiète. Elle sort l'arme de poing que je lui ais confié à notre dernière rencontre. Au moins, elle l'a toujours. Son sourire est faux. Je peux le dire facilement. Le même visage que la dernière fois, alors qu'elle ratait toutes les cibles que j'avais installées. Beaucoup de gens sont comme ça, effrayés par le bruit, le recule de l'arme et les conséquences qu'un tire peu avoir. Ma main rejoint son épaule gauche, geste se voulant rassurant. Ce n'est pas vraiment dans mon habitude, mais comme je l'ai dit, j'ai confiance en elle alors je peux bien agir comme un ami.

« Tu sais, on ne devient pas tireur d'élite après un seul entrainement. La première fois que j'ai tiré, j'ai visé le pied de mon superviseur à l'armée. » J'enlève ma main, avec un petit sourire, pouffant légèrement de rire. « J'peux te dire qu'il a pas apprécié ! »

Je me retourne complétement et marche en direction du sac que j'ai laissé vers la porte d'entrée. Je l'ouvre et attrape quelques canettes et vieilles bouteilles en verres que j'ai trouvé le long de ma route. Le b.a.-ba des cibles de tirs pour débutants. Cinq cibles, cinq essais. Je retourne vers le centre de la pièce et les pose une par une, avec un équilibre douteux, sur le dossier du canapé en cuir. J'estime qu'elle est à une distance raisonnable pour commencer et je me place à nouveau à ses côtés. « Vérifie ton chargeur, si la sécurité est enlevée. Tu respires doucement, tu vises et tu tires quand tu te sens prête » Je déballe ça comme si je récite la liste de mes courses, avec une nonchalance déconcertante. Le chien se pose encore une fois vers moi. L'entrainement ne doit pas s'éterniser. J'ai dit aux autres résistants que je ne mettrai pas plus de deux jours pour trouver ce que je cherche.

Même si j’accomplis une bonne action en aidant Cassandra, les minutes, les heures s'écoulent rapidement.
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MessageSujet: Re: just a bullet away (Cassandra)   just a bullet away (Cassandra) EmptyVen 18 Jan 2013 - 19:04



Spoiler:


Ne gâche pas les balles, me dit-il. Mon coeur se serre. Je prends un peu plus conscience, à chaque heure qui passe, de notre situation. Ne rien jeter, ne rien gaspiller, tout peut être utilisé. Et en même temps, bouger sans cesse, avec le strict minimum sur le dos, seulement ce que l'on peut porter. Seulement ce que l'on peut sauver. Quelques biens, et peut-être ainsi, espérer s'en sortir. Je ne m'y ferais jamais. J'ai l'air comme ça, d'accepter et de faire bonne figure, mais seul le souvenir de Kellian, mon fiancé, m'aide à avancer. Et parfois, une rencontre, comme Duke, me donne de l'espoir. Même dans les heures les plus sombres, l'Homme garde en lui une part d'humanité. Il vient en aide à ses frères, il ne laisse tomber personne au bord du chemin. C'est dans ces moments-là que je suis fière d'être humaine.

Joy. Elle s'appelle Joy.

Et parce que ce sont nos souvenirs, ces petits instants de bonheur gravés à jamais dans nos esprits, qui font de nous des êtres humains, j'ajoute :

C'était le prénom de ma meilleure amie au collège. On s'est perdues de vue il y a longtemps, bien avant cette... guerre.

Quiconque me connaîtrait mal, pourrait penser que ce n'est pas une marque de respect d'appeler un chien comme son amie d'enfance. Mais pour moi, qui aime les animaux plus encore que les hommes, ce n'est pas pour rien que je suis devenue vétérinaire, donner ce prénom à ma chienne était une grande preuve d'affection. Mais assez de nostalgie. Je me mets littéralement sous les ordres de Duke. A lui de me guider. Je le laisse m'expliquer l'exercice, attentive à ces paroles. Il essaye de me détendre par une anecdote amusante. J'ai du mal à croire que cela puisse être vrai ! Il a tiré sur son supérieur ?! Même si c'est faux, cela me fait chaud au coeur qu'il prenne cette peine pour moi. Sa main sur mon épaule était presque un contact agréable, ou plus que cela ? Mon esprit est tellement accaparé par Killian que j'ai l'impression d'être fermée à tout ce qui m'entoure, d'une certaine façon. Peut-être... peut-être que je plais à Duke, et qu'il est là pour cette raison. Je ne sais pas. Si c'était le cas, qu'en penserais-je ? Comment agirais-je ? Je serais flattée, moi qui n'ai jamais été très à l'aise dans ce genre de relations. Il n'y a pas de hasard, si le seul véritable amour que j'ai connu était un Host.

Je me concentre sur l'arme que j'ai en main. J'ai un éclat de mort entre les doigts. J'effectue les vérifications que m'a demandé Duke, puis je vise. J'ai l'impression d'entendre la détonation avant d'appuyer sur la détente, mais ce n'est que mon corps qui se prépare au bruit. Je tire. A coté. Je ne touche aucune des cibles installées par Duke. Une grande inspiration, un second tir. Le goulot d'une bouteille en verre explose, faisant tomber la bouteille sous le choc de l'impact. Je ne suis pas fière, il s'en est fallu de peu pour que je la manque. Tout comme je manque le troisième coup. Le quatrième fait mouche. Le cinquième est loupé. J'ai les oreilles qui bourdonnent. Joy me regarde de son air triste, elle n'aime pas plus les armes que moi.

Deux cibles sur cinq, seulement, mais tu es encore entier ! je ne peux m'empêcher de jubiler, en référence à sa plaisanterie sur son instructeur. Cela m'aurait fait mal de ne pas réussir au moins une cible, et de décevoir Duke. Je ne sais pas ce que je ressens pour lui, hormis une profonde reconnaissance pour le temps passé à m'entraîner.

Je chancèle un peu, encore sonnée par les coups de feu. Une idée germe dans mon esprit, je n'ose pas imaginer ce qu'il va en penser alors, au lieu de réfléchir, je me lance :

Je crois que je préférerais que tu m'apprennes à me servir d'une lame. Je... je suis... Avant que tu ne me traites de folle, et que tu ne me dises que je ne suis pas en assez bonne condition physique pour un combat rapproché, je veux que tu saches que j'ai fais quatorze ans de gymnastique. Je ne suis pas aussi forte qu'un militaire de ta trempe, Duke, mais je suis vive, agile, j'ai des réflexes et l'estomac bien accroché. J'ai vu des morts, rarement en bon état. Et je suis vétérinaire, je ne dis pas qu'ouvrir un homme en deux sera plus facile pour moi, mais je m'accommode mieux du sang que du... bruit des coups de feu. Je saurais où planter un couteau pour qu'un seul coup soit fatal.

Je termine mon plaidoyer en baissant les yeux. Je me doute qu'il n'est pas facile de me prendre au sérieux. Quand les gens entraient dans mon cabinet avec leur animal, ils s'adressaient à moi comme si j'étais la secrétaire, pas le vétérinaire. Un homme dans un bar, m'a une fois traitée de "jolie petit ange". Est-ce cela ? Mes cheveux blonds, ma peau diaphane, mon corps amaigrit par ses derniers mois difficiles. Personne ne serait prêt à me confier sa vie. Mais je n'en demande pas tant. Tout ce que je souhaite, c'est que l'on me donne la chance de faire mes preuves. Parce que quelque chose me dit que Duke à un fond protecteur en lui. S'il ne me sent pas capable de me débrouiller seule, il voudra me faire rejoindre la Cohorte, j'en suis certaine, pour ma propre sécurité. D'une certaine manière, j'aimerais qu'il veille sur moi comme Killian ne l'a pas fait.



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MessageSujet: Re: just a bullet away (Cassandra)   just a bullet away (Cassandra) EmptyVen 1 Mar 2013 - 20:41

En réalité, je n'ai jamais aimé les animaux. Les chiens, les chats. N'importe quelle chose qui marche, rampe, perds ses poils ou me dérange. Certains diraient que je n'aime pas les êtres humains, aussi. Faux. J'aime la solitude. J'aime être en paix avec moi-même. Les autres, il faut s'en occuper. Comme les animaux. Il faut prendre des décisions pour eux, des responsabilités naissent. Pourtant, je pourrais totalement devenir éleveur. Je donne des ordres avec une facilité déconcertante. Dans la cohorte, on me déteste pour ça. Dans l'armée, on m'admirait pour ça. Et maintenant, aux côtés de Cassandra, va-t-elle m'aimer pour ça ? Je ne pense pas. Je ne sais pas communiquer avec autrui sans placer un ordre quelque part. Il y a toujours quelque chose que je peux ordonner. Fais taire ton chien. Ne perdons pas de temps. Apporte ton arme. Des paroles déguisées. Je n'essaye même pas de les dissimuler. Ça fait partie de moi. C'est pour ça que le chien ne me lâche pas, peut-être. Je l'ai sauvé, la dernière fois. Je suis devenu son maître par procuration ? Non. Il tient à Cassandra, ça peut se voir. Si je lui donne un ordre, obéira-t-il ? Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir. J'en ai marre, d'être rongée par ça. La guerre ne me quitte pas. Mes habitudes ne me quitte pas.

Ne gâche pas de balles. Elle semble troublée. Ma voix est aussi festive qu'un mur. Ne rien gâcher. C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Ma seule présence dans cette maison abandonnée est un gâchis. J'ai pris plus de munitions que d'habitude, j'ai gaspillé de l'énergie alors que très sincèrement, j'aurai pu trouver de la nourriture dans un endroit beaucoup plus proche de notre antre. Je suis ici juste pour cette fille. A cette pensée, mon regard se fixe sur elle. Pourquoi ? Pourquoi. C'est la seule vraie question qui reste imprimée dans mon esprit. J'en ai aidé d'autres, des voyageurs égarés, dans le pétrin. Mais jamais, jamais, je n'ai pris la peine de les former. De les revoir. Est-ce qu'elle m'a ensorcelé, dans cet hôpital ? Est-ce moi qui ait, tout compte fait, réellement besoin d'elle ? Humanise-moi. Fais sortir cette ivresse du combat qui me ronge à chaque instant. A chaque instant, je me retiens. Un host arrive en plein milieu de notre entrainement ? Je ne paniquerai pas. Je dégainerai mon arme et lui tirerai une balle entre les deux yeux. Alors que mon regard est figée sur sa chevelure blonde, elle m'apprend le nom de son chien. De sa chienne, en fait. Joy. Ironique. Les instants de joies sont bien derrière nous. Je fixe l'animal, avec un léger rictus sur les lèvres. Quelques secondes après, Cassandra se remémore un souvenir. « C'est un beau prénom. » Plein d'espoirs. Plein de vies. Mais je garde mes analyses pour moi. Ne cassons pas mon image de déprimé du bocal, ça serait bête.

Mon anecdote destinée à la détendre marche. Je la vois amusée. Ce moment d'allégresse atteint mon coeur, qui bat légèrement plus vite que d'habitude, au moment où j'aperçois son sourire. Ma main rejoint son épaule. Je suis son professeur passagé et saccagé, mais je suis son ami. Je ne connais pas bien son passé. Seulement qu'elle cherche son petit-ami. Son ancien petit-ami. Je n'ai pas bien écouté, lorsqu'elle me l'a confiée, la dernière fois, en toute sincérité. J'ai arrêté d'être attentif lorsqu'elle a mentionné l'état de son âme sœur. Un monstre. Je pense, qu'avec n'importe qui d'autre, je ne l'aurai pas aidée, juste pour cette raison. Mais Cassandra m'a touchée. Et je l'aide malgré cet énorme problème. Je ne supporte pas l'idée qu'elle soit encore attacher à un tel être. Je ne le conçois pas. Même en étant calme. Je chasse ses pensées nocives de mon esprit en secouant légèrement la tête de droite à gauche et je lui dicte la marche à suivre, après avoir installé les cibles. Cet exercice me parait tellement simple, pour moi. La distance est très courte, je pourrai toucher les canettes et les bouteilles en verre les yeux fermés, avec une arme à courte portée. Elle exécute mes ordres alors que je croise mes bras. Comme un instructeur avisé, je suis content qu'elle suive mes demandes à la lettre. Je ne lui hurlerai pas dessus si cela n'avait pas été le cas, évidemment. Et je ne demande pas un Major, oui Major, à la fin de chaque réponse. J'observe son arme. J'observe ses mains tremblées. Ses lèvres qui se pincent. Premier tire. Elle rate. « Ne te déconcentre pas. » Elle inspire une nouvelle fois et tire. La bouteille explose, dans un bruit fort, qui résonne dans la maison.

Heureusement que le coin est vide. Mais par précaution, je recule d'un ou deux pas, la tête en avant pour jeter un rapide coup d'oeil aux alentours. Je n'entends rien, je ne vois rien. Elle enchaine les trois autres tires plus rapidement, avant que je n'ai le temps de reprendre ma place à ses côtés. Trois bouteilles sont encore là. La chienne est agitée, la queue retranchée entre les pattes arrières. Je pose ma main sur sa caboche canine et je lui ébouriffe légèrement les poils crâniens. Cassandra déconne. Elle sourit. « Ouais, mais t'en as raté trois. Trois potentiels ennemis qui aurait pu te faire du mal. » Ok, je ne suis pas très optimiste comme gars. Ma voix et mon visage sont très sérieux. Je suis protecteur et mes paroles peuvent paraître insensible mais la réalité est là. On a pas le temps pour se réjouir des bonnes choses. Il faut se concentrer sur les mauvaises pour corriger l'tire. C'est le cas de le dire. Trois hosts auraient pu la capturer. Trois vagabonds auraient pu la tuer pour lui prendre ses vivres. J'ai encore une dizaine de scénarios qui m'arrivent en tête. Elle n'est pas prête pour survivre. Comment a-t-elle fait pour survivre jusque là ? « Tu peux pas te reposer sur deux coups de chance. » J'insinues que ce n'est pas son talent mais juste un miracle. « Il ne faut pas en rater. » Je ne serai pas toujours là. C'est peut-être la dernière fois que je la vois, que je l'entraîne. Autant que mes derniers conseils soient efficaces. Elle semble gênée par le bruit des coups de feu. Moi, je me sens comme chez moi. En plein champs de bataille. Dans la guerre. Dans le sang. Les explosions. Les rafales. Mon ouïe est immunisée contre tout ça.

Elle se tourne vers moi, j'ôte la main du crâne de Joy et je ne dis pas un mot. Écoutant Cassandra me demander de l'entraîner à l'arme blanche. Elle déballe ses qualités physiques, selon elle, suffisante pour être efficace au corps à corps, sans manquer de caresse mon égo en félicitant mon habilité au combat. Trente ans que je tue. N'importe qui d'autres seraient fort dans un domaine qu'il pratique depuis autant d'années. Moi, c'est la guerre. L'affrontement. « Je ne doute pas de tes compétences pour planter là où il faut. » Je lui prends l'arme à feu des mains pour l'essuyer avec un bout de mon tee-shirt kaki, sous ma veste. Il faut toujours que je sois chelou sur quelque chose. « Mais ça. » Je mets à l'évidence à l'arme, dans la paume de ma main droite. « Ça, ça te sauvera dans ce monde. » Je lui rends. « Planter un couteau, c'est facile. Mais le planter au bon endroit, alors que tu te fais attaquer ? Assez profondément ? Avec assez de force ? » Calme. Concis. Je n'épargne aucune de mes pensées. « Étant donné ta condition physique. Si ton adversaire est un homme, tu pars avec un désavantage, n'étant pas entrainée. » Je connaissais des femmes soldats, probablement mortes, qui mettaient facilement la pétée à n'importe quel mâle ayant un excès de confiance. Mais Cassandra est vétérinaire. Je ne doute pas de son aisance avec un scalpel pour ouvrir une bête, mais un être humain, qui se défend ? « Dans des moments comme ceux qui t'attendent » Je serre le poing. Arrête de parler, Duke. « Tu n'as pas le temps de réfléchir. » Je me penche en avant, légèrement, courbant ma colonne vertebrale pour aller chercher le couteau rangé dans la poche accrochée par une lanière de cuir à ma cuisse. Un couteau à dent, militaire, qui fait terriblement souffrir une fois qu'on perce la chair. Il l'arrache. « Cassandra, tu penses pouvoir tuer... je veux dire, te défendre avec ça ? » J'en doute. J'enlève ma veste et je la balance sur le canapé où repose encore les trois bouteilles et cannettes qu'elle a manqué. Ça les renverse, au passage. Mes bras nus apparaissent. Cicatrices, usures. Rien ne m'a épargné. Le tatouage de mon infanterie apparait. US Marine un jour, US Marine toujours. « Mais si tu veux, je t'apprendrai. » Je lui tends le pommeau du couteau, Joy allant se positionner à l'écart, vers le mur délabré.

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