Une pluie torrentielle s’est abattue, sans prévenir tout comme cette invasion que l’on subit depuis plusieurs mois déjà. Des mois à sillonner le pays sans but si ce n’est survivre à l’apocalypse, la destruction massive de notre planète. Des villes entières détruites, rendues à l’état de ruine. Une espèce humaine presque anéantie, les survivants tâchant de subsister par tous les moyens. Fuyant sans cesse, vadrouillant dans les recoins les plus lugubres là où ces monstres ne peuvent pas nous trouver. Devenant limite paranoïaque on en vient à douter de la véritable appartenance des autres. Après tout on ne sait pas vraiment qui peut se cacher derrière un visage, il pourrait être l’un d’entre eux. Un de ces foutus Alien. On en vient à douter en permanence, à perdre confiance dans le genre humain, et à s’enfoncer dans la solitude comme dans des sables mouvants, plus l’on résiste plus on est attiré vers le fond. Malgré diverses rencontres en chemin, j’avais fini par m’habituer à survivre seul. Nomade et solitaire, ma socialisation semble s’évanouir au fil du temps. Bordel, je ne sais même plus ce c’est que d’avoir une discussion normale avec quelqu’un, d’apprécier la compagnie d’une tierce personne. Je n’en ai même plus l’envie. Tout ce que je désire là en ce moment c’est de les anéantir. Les tuer un par un et sans prendre de pincette. Les exterminés jusqu’au dernier et peu importe les dommages causés. Peu importe que des humains en payent le prix, il y a parfois des dommages collatéraux. La seule chose que je désire à l’heure actuelle c’est de le venger, lui. Mon frère. Même si au fond l’espoir de trouver un remède, une façon de les exorciser est bien présent et que je souhaite plus que tout lui rendre son corps son existence, je ne peux tout simplement pas m’empêcher d’en tuer un chaque fois que l’occasion se présente. C’est instinctif, impulsif, incontrôlable. Ouai je sais, chacun de ces Host pourraient servir à la science pour trouver une solution, si seulement je ne les tuais pas.

Pour l’heure j’avais décidé de déposer mon campement au beau milieu de la nature, là où il n’y a pas âmes qui vivent avec à perte de vue des champs. Je commençais d’ailleurs à regretter ce choix, avec ce torrent qui se déversait sur moi j’aurais dû finalement opter pour l’abri d’une maison malgré la prise de risque de se réfugier dans une ville. Couvert au maximum pour réchauffer mes os gelés par le froid et cette pluie glacée, je me pelotonnais du mieux que je pouvais sous l’abri de fortune que quelques arbustes pouvaient m’offrir. La visibilité était nulle sous cette nuit noire, tout comme le bruit. Avec cette pluie battante il n’y avait pas moyen de détecter le moindre bruit suspect. La tension se faisait ressentir dans chacun de mes membres s’engourdissant au fil du temps sous l’épuisement et le froid. Pas moyen de trouver le sommeil avec ce vacarme, de plus je devais rester aux aguets car on n’est jamais à l’abri d’un guet-apens. Armé, le flingue pressé contre mon torse alors que je scrutais les quelques mètres de visibilité que cette tempête m’offrait. Bon sang, toute cette cavale finissait par me peser, la fatigue se faisait de plus en plus présente et cette source de stress finirait par me faire faire un infarctus.  Me passant les mains dans les cheveux je décidais alors de me dégourdir les jambes pour permettre à mon sang de mieux circuler et de me réchauffer de quelques manières possibles. Sous le déluge glacial j’arpentais le chemin de terre en faisant des petites foulées tentant de vidée mon esprit et d’insuffler un peu de chaleur à mon corps gelé jusqu’à la moelle. Cela faisait à peine cinq minutes que j’avais entamé mon petit footing lorsqu’un bruit attira mon attention. J’avais du mal à cerner la provenance et même ce que pouvait exactement être ce bruit. Tendant l’oreille j’avais pourtant l’impression qu’il s’agissait d’un aboiement. Un chien ? L’arme au point j’avançais dans la direction que me dictait mon intuition. Il semblerait que je n’étais pas seul à me planquer dans les parages, et certainement un autre humain. Car quel host serait assez stupide pour se trimbaler avec la seule chose pouvant signaler leur présence, un chien. Et puis soudainement j’étais aveuglé. Des phares m’éblouissaient, perturbant un instant mes sens. Protégeant mes iris en relevant ma main sur mon front, mon regard s’attardait sur un véhicule dont un certain nombre d’hommes en sortaient. Cinq ou six à tout casser. L’un était armé. Indécis je ne savais pas trop quoi faire sur le moment mais reprenant mon sang froid je braquais mon flingue sur eux, et plus précisément sur celui qui détenait aussi une arme. La pluie se calmait m’offrant alors une vue plus dégagé sur ce qui m’entourait. Et c’est là que je la vis, une femme à côté de ce qui semble être un abri de fortune, et un chien. Un chien qui s’égosillait en aboyant sur le groupe d’homme. « Merde » C’est le seul mot qui sortait de ma bouche alors que je pressais la gâchette, tirant alors une balle dans le crâne de l’autre mec. Des putains Host. Et le carnage ne faisait que commencer.