❝They took me the only thing I lived for❞

Un soupir s'échappa d'entre les lèvres du soldier. La dernière fois qu'il était venu patrouiller dans cet endroit, oui, les maisons étaient déjà plus ou moins en mauvais état. Mais cette fois, depuis l'ouragan, c'était pire. Des morceaux de tuiles de toiture traînaient par-ci, par-là. Des branches d'arbres, grosses comme petites, gisaient ça et là. C'en faisait pitié quand tu avais connu l'état d'Ohio sous toute sa splendeur avant ça... Hamlet se souvenait être souvent allé en Ohio avec Dean, avant que tout s'écroule. Après tout, ses beaux parents, ceux de Dean, vivaient là-bas, avant. Ils étaient donc souvent allés leur rendre visite. Une belle grande maison... coquette... accueillante... Qui aujourd'hui n'avait plus rien de charmant. Asylum y faisait face à l'instant même. Tout était terni, des feuilles traînaient un peu partout sur le balcon, chose que monsieur Turner n'aurait jamais accepté, lui qui était un maniaque de la propreté ! Sans parler qu'une épaisse couche de poussière s'était emparé de la transparence des vitres. Imaginer monsieur Turner nettoyer ces vitres en ronchonnant permis à un sourire d'étirer les commissures des lèvres du Britannique. Mais tout de même, celui-ci sentait son coeur le pincer atrocement en repensant à tous les souvenirs de cette maison. Cette simple maison qui se dressait devant lui. Des souvenirs qui ne reviendraient jamais... Des souvenirs qui s'étaient sauvés avec la disparition de Dean... Le grand brun porta la main à son cou et tira sur une chainette qu'il sortit de sous son t-shirt. Chainette dont il ne se séparait jamais puisque sa bague de fiançailles y était attachée afin de ne pas la perdre. Le médecin fixa l'anneau, se perdant dans ses pensées, pendant un certain temps. Puis il poussa un nouveau soupir avant de relever ses prunelles en direction de la maison.

Une maison si vide, dénuée de toute la vie qu'il y avait déjà eu un jour. Quoi que... Elle ne semblait pas si vide que ça, au final. Alors qu'Hamlet s’apprêtait à aller jeter un petit coup d'oeil, voir s'il ne pouvait pas retrouver quelques petits souvenirs de famille ainsi que, tant qu'à y être, de la nourriture qu'il pourrait rapporter pour la cohorte, il crut voir une ombre passer devant une des fenêtres. Il y aurait donc quelqu'un ? Quelqu'un aurait prit abris dans cette vieille maison. Et comme par pur hasard, il fallait que ce soit une maison familière pour le soldier ! Fronçant les sourcils, Asylum perdit son sourire et le premier réflexe qu'il eut fut de poser la main sur son pistolet qu'il avait de camouflé à sa ceinture, sous son t-shirt derrière son dos. Mais il ne bougea pas tout de suite. Il continua plutôt de fixer la fenêtre en question, sans faire un seul bruit ni l'ombre d'un mouvement. Même pas un battement de cil.

HAMLET ▬ Calm down, Hamlet... Don't be silly... Ça peut être n'importe quoi...

En effet, avec toute la poussière dans ces vitres, ça aurait put être vraiment n'importe quoi. La réflexion d'un oiseau qui venait de passer pas loin ? Ou même d'une feuille qui flottait par le vent ? Peut-être même que ses yeux ne faisaient que lui jouer des tours... Il était épuisé, après tout. Mais aussi... C'était un peu normal qu'il panique. Depuis l'invasion, on ne sait jamais sur qui ou quoi on peut tomber...
C'est lentement mais sûrement qu'Hamlet se rapproche du balcon. Il monta les trois-quatres petites marches puis tenta de regarder par le hublot de la porte d'entrée s'il n'y avait pas quelqu'un au rez-de-chaussée. Mais par cette minuscule fenêtre poussiéreuse, il était difficile à dire... Il posa la main sur la poignée de la porte, la tourna puis entre-ouvrit la porte.

HAMLET ▬ Come on, twit. C'est pas la première fois que tu fais ce genre de truc... , se dit-il intérieurement.

Non, ce n'était pas la première fois qu'il sortait patrouiller les alentours. Mais c'était la première fois qu'il tombait sur quelqu'un lors de ses patrouilles depuis son arrivée à la cohorte. Au moins, il avait déjà été confronté à des situations de la sorte du temps qu'il faisait parti d'un groupe de police scientifique à New York, bien qu'il n'ait été que leur médecin légiste. Comme à chaque fois, il prit une grande inspiration et poussa dans la porte afin que le panneau de bois pivote et s'ouvre. La suite se passa rapidement; un coup d'oeil furtif, il vit une silhouette qui le fit sursauter. Il avait donc eu bien raison. Ainsi, par réflexe, il recula de quelques pas, voyant qu'il était armé.

HAMLET ▬ Woh ! Doucement ! Je ne viens pas en mal !

Sentant le bout du balcon derrière ses pieds, Hamlet cessa de reculer et fixa la personne devant lui. C'était un homme. À peu près la même taille que lui... Mais largement plus bâtit ▬Au fond, qui n'est pas plus baraqué qu'Hamlet... Blimey▬ Si jamais le Britannique devait se défendre contre lui, il serait plutôt mal... Mieux valait essayer de ne pas créer trop d'hostilité. Présentant chaleureusement une main, il se présenta.

HAMLET ▬ Je m'appelle Hamlet... Hm... Enchanté... ? Vous parlez bien anglais ? Ou peut-être français ? Pero en espanol ? Deutsch ?

Oui... Bien qu'ils se trouvaient aux États-Unis, avec les temps actuels assez bordéliques, on ne savait jamais vraiment d'où venaient les autres. Beaucoup d'immigrants avaient essayé de changer de pays pour plus de sécurités, avant de réaliser que peu importe où ils allaient, ce serait le désastre. Bref, Hamlet se comptait chanceux d'être multilingue, ce qui lui facilitait la tache quand il rencontrait de nouvelles personnes...

❝They took me the only thing I lived for❞

Bien sûr, son premier réflexe lorsqu'il vit l'homme armé d'un couteau de chasse fut de reculer de quelques pas, son pistolet sorti, mais pointé vers le ciel. La première chose qu'il dit fut, bien sûr, qu'il n'était pas là pour aucune hostilité. Puis, il attendit quelques secondes, l'arme toujours levée, bien en main, juste au cas où, par simple précaution. Il attendit une réaction de son vis-à-vis qui restait, jusqu'à maintenant, immobile et silencieux. Puis voyant que l'autre homme décida finalement de ranger sa lame, Hamlet fit de même avec son pistolet qu'il glissait à nouveau son pistolet sous son t-shirt au bas de son dos avant de s'avancer afin de tendre la main tout en se présentant. L'homme sembla méfiant à cette main que lui avait présenté le médecin. Chose qu'Hamlet comprit fort bien. À présent, il était dur de faire confiance aux inconnus. Ça avait été un geste assez dangereux que lui même faisait-là... Qui sait, cet homme pouvait avoir été implanté et s'il découvrait que lui, membre de la cohorte, était toujours humain, la situation pouvait se corser.

« Enchanté… Hamlet. Moi c’est Robin… Vous êtes seul ? », répondit le prénommé Robin en serrant finalement la main du British. Par contre, la question laissa Asylum perplexe. S'il répondait qu'il était seul, son vis-à-vis allait peut-être en prendre l'avantage. Mais s'il lui révélait l'inverse soit il allait prendre peur ou encore que s'il apprenait plus tard qu'il lui avait menti, ça pourrait mal tourner.
Le grand brun ouvrit la bouche, mais rien n'en sortit pour l'instant. Il se balança sur ses pieds tout en passant sa langue machinalement sur sa lèvre, un de ses nombreux tics nerveux. Il fallait peser le pour et le contre...

HAMLET ▬ Robin... right... Noté !

Avant qu'Hamlet ne puisse répondre, un petit garçon fit son apparition afin d'aller rejoindre le dénommé Robin, ce qui le surprit. Arquant les sourcils, il observa l'autre homme soulever le bambin dans ses bras alors que celui-ci demandait si le médecin était humain. Une autre question qui laissa le trentenaire hésitant sur sa réponse. Mais comment pourrait-il mentir devant l'innocence d'un enfant, si celui-ci faisait toujours parti des siens...
Ainsi, le petit garçon s'appelait Sasha. Et il était bel et bien le fils de Robin. Du moins, c'est ce qu'il disait. Un sourire s'étira sur les lèvres d'Hamlet alors qu'il voyait le bonhomme le détailler de la tête aux pieds de ses grands yeux.

HAMLET ▬ Salut Sasha ▬ Le médecin marqua une pause afin de saluer le petit en agitant les doigts. Puis, il reprit. ▬ Il est vraiment mignon. Et oui, je suis seul. Que moi et ma vieille carcasse. Et vous. Vous n'êtes que vous deux ?

Non, il n'avait pas pu mentir sur sa présence solitaire devant l'enfant. Mais il avait simplement décidé de ne pas répondre à sa question, par simple précaution. Simplement l'ignorer. Faire comme s'il n'avait rien entendu. En espérant seulement que Sasha ne lui redemanderait pas une seconde fois... Il avait remplacé sa réponse à ce sujet en leur renvoyant la question. Après tout. S'il y avait un petit garçon qui était arrivé plus tard, peut-être que cela voulait dire qu'il y avait plus de monde ailleurs dans la maison. Et peut-être pas seulement un autre enfant... Inquiet, il jeta un coup d'oeil furtif vers les escaliers et ce qu'il pouvait voir des autres pièces à partir de sa place. Ramenant ses prunelles vers Robin et son fils, Asylum fronça les sourcils.

HAMLET ▬ Je suppose que vous êtes venus ici pour vous trouver un endroit pour vous abriter. Si vous êtes armés... Vous devez fuir quelqu'un ? Je me trompe ?

C'était aussi le minimum à demander... S'ils se cachaient, cela voulait sûrement dire qu'ils étaient humains...

HS: C'est pas mon meilleur non plus, je vais me rattraper à mon prochain poste. Je ferai quelque chose de plus potable