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Dawn E. Ambrose
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MessageSujet: Between Heaven and Earth △   Between Heaven and Earth △ EmptyMer 24 Avr 2013 - 16:27




Between Heaven and Earth
Cobalte & Dawn





Le métal était devenu aussi froid que la neige, brûlant mes doigts rougis tout en se peignant des marques de ma peau contre l'acier. La buée avait prit le dessus sur l'écran miroitant de la montre, les aiguilles laissant défiler les heures tout en se cachant derrière cette fenêtre épaisse. Je les regardaient tristement, étreignant l'objet dans ma paume comme s'il était prêt à se briser. La vérité c'était qu'il se mourait peu à peu, victime du froid et du temps qui passait. Les secondes devenaient parfois plus lentes, avançant maladroitement sur le cadran et ne parvenant plus à suivre la course du soleil. L'heure affichée n'était sans doute plus exacte et cette simple idée venait peu à peu me faire perdre mes moyens. J'avais prit l'habitude de ne plus la regarder, de m'en échapper quand il m'en était possible pour ne pas devenir prisonnière de la mélancolie qui suivait l'écoulement de ses secondes dans ce vaste chaos. Pour autant cette montre était devenu un de mes derniers liens avec le reste du monde. Parce qu'elle m'avait permit de rattraper le temps lorsque celui ci cherchait à m'échapper, mais aussi parce qu'elle m'avait été offerte par Lucas avant son départ. Un symbole enfantin de notre amitié et de son souvenir, de mes souvenirs. Je refermais mes doigts sur l'objet avant d'éteindre ma lampe torche. La nuit m’engouffra presque aussitôt de sa glaciale obscurité. Inutile de préciser que je marchais une nouvelle fois sans savoir où aller. Mon passage à Détroit m'avait permit de récupérer des vivres et de profiter de l'acquisition de ces dernières pour m'éloigner à nouveau de la « civilisation ». La tempête avait laissée derrière elle un tel désastre qu'il m'avait été facile de disparaître comme j'étais apparue. Étrangement avoir retrouvés quelques jours les paysages urbains et les fantômes de l'humanité m'avait laissé un sentiment de mal être surpassant la mélancolie que j'avais éprouvée. A croire que dormir à la belle étoile sous des températures atteignant parfois les 0° m'avait manqué. Heureusement le calme qui avait suivit la tempête avait amené avec lui un temps plus clément et des températures presque agréables après les dernières vécues pendant l'hiver. Mais même ce détail ne venait pas à bout de l'atmosphère menaçante qui régnait depuis des jours dans la forêt.

Les paysages étaient vastes mais les bruits étrangers étaient devenus plus présents, des silhouettes semblant parfois rompre l'horizon. Je restais un peu plus sur mes gardes, tentant de me faire discrète tout en fuyant les présences fantômes qui avaient élu domicile dans les lieux. Extra terrestres ou humains, l'activité presque incroyable qui sommeillait dans les forêts était bien trop suspecte pour que je tente de m'y frotter. J'avais de toute façon assez de provisions pour jouer les solitaires quelques temps. Mes pas se firent un peu plus rapide alors que je m'habituais progressivement à l'obscurité, distinguant avec plus de facilité les ombres massives des arbres. Inutile de gaspiller les piles de ma lampe torche pour rien, sans compter qu'une fois la nuit apprivoisée, il devenait plus facile de repérer les potentiels dangers et de se fondre dans la masse au besoin. Du moins ça l'était plus qu'en émettant un faisceau de lumière en pleine nuit dans une forêt dénuée ouverte à tous. J'aurais sans doute dû arrêter de marcher vers l'inconnu et m'assoupir quelques heures, seulement même si mon corps tout entier était victime de l'épuisement accumulé, je n'avais quant à moi aucune envie de m'abandonner là maintenant. Il n'y avait peut être rien de plus où j'avançais, mais marcher devenait une occupation contre l'ennui et un moyen de lutter contre la tristesse qui m'envahissait alors que je repensais à cette fichue montre.

Mon corps s'immobilisa alors, mon regard hypnotisé par le point lumineux qui venait d'apparaître devant moi. Le spectre dansait docilement entre les arbres, disparaissant pour réapparaître sur une surface un peu plus loin. Mon esprit resta dénué de toute pensée pendant un instant. Je soupçonnais la présence d'autres personnes dans la montagne depuis des jours mais c'était la première fois que je me retrouvais en face à face avec l'une d'entre elles. Moi qui avait pensée leur échapper en me dirigeant à leur opposé, j'avais peut être sous estimé le nombre de personnes qui côtoyaient les sentiers du Michigan. Je me décalais lentement derrière un arbre, tentant de discerner la source de lumière sans y parvenir. J'étais incapable d'évaluer la distance qui m'en séparait. La solution aurait été de contourner l'obstacle en observant dans quel direction il se dirigeait, mais ne connaissant pas la forêt assez bien et ne parvenant pas à deviner le chemin que prenait l'inconnu je me retrouvais perplexe face à la scène. Je détestais pourtant une chose, celle de devoir rebrousser chemin, comme si avancer allait me permettre de trouver une forme de rédemption. De plus la curiosité pratiquement malsaine que j'avais pour les présences mystérieuses qui hantaient la forêt faisait naître en moi l'envie de mettre un visage sur cette lumière dansante. Une forme d'adrénaline qui valait tout mon manque de courage et qui serait probablement la cause de ma perte future. Sans attendre plus je m'engageais en silence entre les arbres, descendant à l'opposé de la lumière tout en cherchant à m'en approcher.

La source du faisceau lumineux apparut très vite devant mes yeux, dessinant la forme d'une lampe torche. Quel personne censée aurait l'idée d'afficher ainsi sa présence en plein de milieu de nulle part ? Je m'appuyais contre un tronc, me concentrant sur la silhouette qui suivait la lampe. Celle-ci était de petite taille et paraissait s'assimiler à celle d'une femme. Avec insouciance ma peur s'apaisa un peu face aux caractéristiques physiques qu'arboraient l'inconnue. Sans parvenir à la voir nettement je me mit à m'approcher un peu plus, suivant ses pas de loin sans vraiment comprendre ce qui me prenait de faire ça. J'étais consciente qu'en dépit des événements croire qu'une simple femme ne représentait pas une menace était inconscient de ma part, mais sans doute était ce le soulagement de croiser une autre fille dans ce chaos qui me poussait à vouloir l'accoster. Gardant une certaine méfiance j'arrêtais ma course à quelques mètres d'elle avant de me dissimuler à nouveau derrière une cachette de fortune et de m'exclamer pour signaler ma présence.


« Tu ne devrais pas laisser ta lampe torche allumée. »


Dernière édition par Dawn E. Ambrose le Jeu 15 Aoû 2013 - 13:52, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Between Heaven and Earth △   Between Heaven and Earth △ EmptyMer 1 Mai 2013 - 10:23

J'avais été naze.
Rectification: Je suis une idiote, doublée d'une naze incapable d'un peu de manipulation lorsqu'il s'agissait de Ryan. Évidemment, ça pouvait n'être qu'un sale coup de Zachary, il n'y a que lui qui est assez perspicace pour avoir tout deviné à la minute où j'ai du poser un regard énamouré sur le chanteur. Ridicule. Le genre d'ineptie que l'on raconte aux humains. Quel abruti...
Comme moi, à ce moment, quoi.
Franchement, il n'y a pas idée de faire un pari, d'être sure à 100% de gagner et voir déjà les prémices de sa victoire se dessinaient, et d'être ensuite pousser, tombant ainsi d'une manière grotesque sur le sol alors que l'autre remportait encore une fois tous les lauriers.
Quel idée stupide j'avais eu de jouer à la Wii, aussi. Croire que mes talents à la basse pouvaient compenser mon inexpérience dans ce jeu était une réelle erreur. Croire que Ryan ne passait pas son temps à y jouer en était une encore plus belle.
Une erreur qui me coûterait au moins un rhume. Si ce n'est pas une pneumonie.
Si j'survis à ça, qu'ils crèvent pour que je vienne les aider à arranger la prochaine chanson. Ou pour faire un bijou pour Ambre. Ou pour Zachary. Encore une fois, aucun de moyen de pression pour le principal intéressé.
Éternuant, je ravalais mes soupirs et détaillais le paysage aux alentour. Des montagnes, évidemment. Ah et des arbres aussi. N'oublions pas les arbres multiples qui semblaient toujours être sur mon passage. En d'autres circonstances, j'aurai été ravie d'être ici: rien de mieux qu'un feu de camps entre amis. Mais là... C'était de la pure trahison. Et cela faisait déjà des heures que je cherchais cette grotte où nous avions passé la nuit il y a deux mois.Oh bien-sûr, il faisait au moins 15°C de plus. Au moins. Resserrant le manteau contre ma poitrine, je continuais de balayer le paysage de ma lampe torche. Il me fallait un coin où dormir. Et vite. Je me voyais ma dormir à même le sol. A la merci de tous.
Des humains.
Et des animaux. Surtout les animaux. Soudainement inquiète, j'agitai le faisceau lumineux tout autour de moi, vérifiant que j'étais bien le seul être vivant aux alentours. Être mangée par des loups serait une mauvaise pub pour le groupe, c'est sur. Je sursautai alors qu'une forme passait au loin dans la lumière.
Il y avait quelqu'un, ou quelque chose. Prenant la lampe dans mon autre main, j'attrapais mon téléphone dans la seconde et sentit presque immédiatement une vague de chaleur rassurante. Non, il ne se passerait rien. J'avais pris les couteaux, n'est-ce pas ? Enfin, il me semblait. Un doute s’immisça en moi. J'étais certaine d'avoir vu Ambre fouiller dans mon sac avant que je ne parte pour la forêt. Elle n'aurait pas fait ça...
Glissant le sac d'une des épaules, je calai la lampe sous un bras et le portable dans ma bouche alors que mes doigts, frigorifiés, tentaient d'attraper la fermeture éclair.
Bande de sadiques. Et ça s'appelle des amis. Je vais finir geler, m...

« Tu ne devrais pas laisser ta lampe torche allumée. »

Alertée par la voix inconnu alors que je relevai brusquement la tête, le téléphone quitta la barrière de mes lèvres pour aller rencontrer le sol. Non, il ne fallait pas que je me laisse envahir par la peur. Cela pouvait être un campeur, comme moi. Non ? Un campeur qui me conseille d'éteindre ma lampe ? Pour quelle raison, alors ? Pour ne pas être vu par les humains ? Oui, ça se tient. Mais pourquoi lui -Ou elle, il me semblait que c'était la voix d'une femme- serait elle aussi dans la montagne à cette heure de la nuit ? Ou alors... Peut-être que c'était un patrouilleur, un traqueur qui cherche des humains dans la montagne. Et je n'ai aucun moyen de prouver mon identité. Mis à part ma célébrité. Mais je n'ai jamais été implantée... Il va croire que je suis une humaine, une espion ou un truc dans ce genre. Affolée, mes mains se crispaient autour de mon sac. Essayant résolument de me calmer, je repris la lampe entre es doigts et cria la phrase la plus sensée qui me vint à l'esprit:

« Ce n'est pas moi ! J'vous jure ! »


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Between Heaven and Earth △   Between Heaven and Earth △ EmptySam 11 Mai 2013 - 12:04




Je venais de rompre le silence de la forêt, ma voix se portant encore une fraction de seconde dans un écho imperceptible. J'avais signalé ma présence, me mettant à nue devant un danger potentiel sans pour autant baisser ma garde. Mon courage n'était pas assez grand pour que je sorte de ma cachette et détruise la seule barrière qui me protégeait encore de mon insouciance. Ce n'était pas le prédateur tant redouté ne laissant entrevoir que son regard entre les fourrés qui se dissimulait dans la pénombre, mais la biche maladroite, la respiration haletante alors qu'elle appréhendait chacun de ses mouvements. Mes yeux se fermèrent, plongeant ma vision dans une obscurité profonde. Je sentais l'odeur du bois moisi mélangé à la tonalité des feuilles résistant au froid, cette simple sensation me donnant l'impression de disparaître dans le décor hivernal. J'eus à peine le temps de regretter d'avoir adressé la parole à l'étrangère qu'un bruit sourd accompagna mes mots. Celui d'un objet tombant au sol, comme prit de surprise. Je rouvrais lentement mes paupières, cherchant des yeux un changement quelconque. La lumière était encore là, moins distincte d'où je me tenais mais reflétant encore la présence de l'inconnue. Celle-ci se défendit soudain avec maladresse, niant tenir la lampe alors que le faisceau lumineux tournoyait encore autour de son ombre. Son intervention m'avait surprise avant de finalement me laisser perplexe et pensive. Je me brandit lentement sur la pointe des pieds, laissant dépasser le haut de ma tête au dessus de l'épais amas de feuilles et de branches dans l'espoir de la discerner un peu mieux. Elle ne semblait pas prête à éteindre sa torche. A croire que mon conseil lui était passé au dessus de la tête. Il était possible que ma paranoïa soit quelque peu excessif, mais je n'avais aucune envie de me faire remarquer par ici avec les présences et bruits mystérieux qui hantaient parfois les lieux. J'aurais pu tout simplement rebrousser chemin et la laisser ici, mais sans l'idée de vouloir jouer les bonnes samaritaines, j'avais peur de regretter mes actes si je décidais de disparaître et de la l'abandonner à son sort.

Sans attendre je glissais une main dans mon sac, attrapant la bouteille de déodorant qui était tombée dans le fond de la poche. Une arme de fortune qui m'avait été utile ces derniers temps même si le fait d'avoir une certaine expérience dans l'intimidation par le gaz aux senteurs florales ne devenait pas moins ridicule avec le temps. Je ne comptais de toute façon pas la menacer avec, préférant garder la bouteille dans une poche de mon manteau au cas où j'aurais besoin d'une arme improvisée. Je m'étais souvent dit qu'il me faudrait un jour trouver une arme, chargée ou déchargée, la chose étant beaucoup plus impressionnante qu'un anti transpirant. Mais je n'avais jamais osé en utiliser une, trouvant la chose encombrante et étant capable de tuer quelqu'un en tirant par accident. Le « chacun pour sois » avait des limites qui m'empêchaient encore de tuer une personne de sang froid. Je m'en étais pour le moment toujours bien sortit, même si je devais ma survie à quelques personnes qui étaient apparues au bon moment dans ma vie. Mais là n'était pas la question.

« Ne bouges pas. »

J'avais volontairement parlé moins fort tout en employant un ton ferme destiné à ne pas faire disparaître la peur que j'engendrais chez elle. Idiotie ? Folie ? Résignation ? Je ne savais pas quelle était la force ou la faiblesse qui venait de me pousser à me mettre à jour. Ma phrase n'avait finalement été qu'un moyen de signaler que j'allais entreprendre une approche ou du moins une action qu'elle ne devrait pas redouter. Elle était assez près de moi à cette distance et une fois debout face à ma cible je me rendis compte que les mètres qui nous séparaient étaient moins nombreux que je me l'était imaginé. Si ma vision était encore troublée par la lumière, elle ne m'empêcha pas de distinguer assez bien sa silhouette pour me diriger avec hâte jusqu'à elle. Une forme d'adrénaline monta en moi alors que je me rapprochais d'elle, sentant sa présence comme un malaise tout en gardant les pieds à terre. Je ne prit pas le temps de l'analyser et lui arrachait pratiquement la lampe torche des mains pour faire changer de trajectoire au chemin lumineux et le diriger sur le sol.

« Je t'ai dit de l'éteindre ! »

Mes doigts étaient crispés autour de l'objet tandis que mon agacement se mua en une expression neutre. Je me reculais d'un pas avant de pointer la torche sur son visage. Ma bouche s’entrouvrit, une douleur naissant alors dans ma poitrine. Ce visage m'était familier et me revint presque aussitôt en mémoire. Il n'était pas seulement l'image d'une musicienne qui s'était mélodieusement fait sa place dans la célébrité. Il était également le souvenir d'une soirée lointaine que j'avais passée avec Lucas et elle. Ce genre de souvenirs de jeunesses qui se résument à un groupe de rock, une bouteille d'alcool et une pizza. Des choses anodines que je venais à regretter en ce moment même. Je ne savais plus vraiment comment me comporter. J'avais fait connaissance avec elle sous l'effet de l'alcool et n'avait passée qu'une seule soirée en sa compagnie, pourtant je ne pouvais m'empêcher de ressentir de l'amitié pour cette fille. Encore sous le choc j'éteignais la lampe pour l'abaisser contre ma hanche, glissant dans un chuchotement surpris :

« Cobalte ?! Qu'est ce que tu fiches ici ? »
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MessageSujet: Re: Between Heaven and Earth △   Between Heaven and Earth △ EmptyVen 17 Mai 2013 - 11:40

Ma voix m'avait parue incroyablement aiguë.
Elle ne l'était que lorsque je multipliais les essais de chant, à la joie de mes meilleurs amis. Je peux vous apprendre que le Karaoké n'a jamais été notre activité préférée, quoi qu'on en dise.
J'ai horreur de ça. De ça et des intonations de ma voix quand elle n'est pas naturellement grave.
Pourtant alors que je me préoccupais davantage des modulations qu'avaient pu prendre mon cri, la peur qui m'avait fait frémir tantôt céda au doute lorsque mes oreilles me rappelèrent à l'ordre. Ou du moins, ne le firent pas. Il n'y avait aucun son, aucun réponse qui, dans le cas d'un traqueur conventionnel, aurait du me revenir. Je craignais presque de n'avoir rêvé, tout simplement et de n'avoir passé que trop de temps à l’extérieur. Dans le froid, rappelons-le, dans un paysage sombre, propice aux prédateurs où toute forme de courage semblait s'évanouir pour ne laisser que la couardise. Cela ne s'applique pas à moi, naturellement, je n'étais pas lâche. Dans la mesure du possible. Tant que je n'étais pas pourchassée. Que j'avais assez de vivres. Et d'eau. Et que je trouvais cette satanée grotte dans les 10 minutes qui suivraient.
Je me demande quelle dégrée de souffrance la guitare de Zachary peut-elle infliger avant de se casser ? Peut-être que j'arriverai à leur fracasser suffisamment leur crâne avant que le manche ne me reste dans la main ? Certainement. Un coup à faire.
Me blâmant pour réussir aussi facilement à détourner mon esprit des choses réellement essentielles, j'en revins à mon problème principal.
M'aggripant à la lampe torche telle une désespérée qui n'était en aucun cas terrassée par la peur, j'observais les alentours avec prudence. Au cas-où.
Les fourrages semblaient aussi pacifiques qu'un tigre aux dents limés. Le fait même qu'il n'existe pas, dans mes souvenirs, de tigres de cette allure ne me rassurait pas, bien au contraire. Les buissons étaient noirs. Comme le reste. Comme un puit de ténèbres prêt à avaler, à t'arracher de tes faibles moyens de défense avant de te faire disparaître dans les profondeurs de la nuit. Ou d'une gorge. Saisi d'une faible panique, je me maudis de ne pas avoir vérifié la faune des environs sur internet avant de m'y aventurer.
Surtout pour les tigres.
En plus, on est jamais à l'abri d'une fuite d'un zoo. Ou d'un cir...

« Ne bouges pas. »

Pour ne pas bouger, c'est sur que je ne bougeais pas. J'étais carrément tétanisée, fixé au sol. Même un tigre ne saurait pas me faire fuir. Même un tigre ne saurait presque pas me faire fuir. Mon courage avait ses limites et présentement, des crocs acérés étaient un facteur non négligeant et bien plus intimidants que tout ce qu'un homme -Et dans homme, j'entends autant les traqueurs que les autres idiots qui se baladent dans la forêt en espérant pouvoir nous échapper- pourrait brandir. Enfin, actuellement. Avec crainte, je vis sa silhouette s'approcher avant qu'elle ne m'arrache la lampe des mains:

« Je t'ai dit de l'éteindre ! »

Sous la surprise, je reculais. J'avais cru voir quelque chose, j'ai cru apercevoir son visage, mais ce fut si rapide que c'était déjà un souvenir flou. Je l'entendis reculer avant de redresser la lampe sur mon visage. Aveuglée, je plaquais mon bras droit sur mes yeux, incapable de voir quelque chose. Ce n'est que lorsque l'obscurité revint prendre ses doigts que je pris conscience de deux choses. La première, mon portable n'était plus coincé entre mes doigts et une panique sourde grondait dans ma poitrine alors que je prenais conscience de la seconde chose. Ce n'était pas un traqueur. Ni un host. Voilà la constatation que je pouvais faire maintenant que mes yeux s'étaient habitués à la pénombre. Non, c'était tout simplement un humain. Dont le visage ne m'était pas très distinct, mais qui semblait maigre. A tout point de vue. Ce n'est qu'après avoir fini de la dévisager, d'essayer de deviner ses traits que ses dernières paroles me revinrent en mémoire et que la stupeur de la situation me claqua au visage. Visage déjà bien assez allongé par la surprise.

« D'où connais-tu mon nom ? »

Si j'avais été prétentieuse, j'aurai pu répondre moi-même à sa question: à la télévision. A la radio. Dans des salles de concert. Mais peu habituée par ce succès fulgurant que nous avons eu dès que l'invasion a commencé, je savais que ce n'était pas de mots qui me viendraient normalement aux lèvres. Nous n'étions pas tant célèbres que ça avant que le 21 décembre, les chances mêmes que cette personne -cette femme- ne me connaisse de par nos concerts étaient quasi-nulles. Pourtant, alors que j'avais formulé cette question, j'avais l'impression d'associer la voix à cette inconnue à quelqu'un d'autre, quelqu'un de mes souvenirs, une des premières et des rares fois où je ne me suis pas attardée sur la nature même des personnes qui me faisaient face. Puis j'en revins à mon problème premier. Nous étions désormais l'espèce dominante, nous étions craints et avec raison: les humains étaient ceux que nous chassions. Et ceci était également notre territoire. Les humains, quelque soit, n'avaient aucun droit sur nos terres. D'ailleurs il n'en avait aucun nulle part. D'une voix plus agressive, je continuais:

« Qu'est-ce tu fous là, d'ailleurs ? »
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MessageSujet: Re: Between Heaven and Earth △   Between Heaven and Earth △ EmptyDim 19 Mai 2013 - 16:33




J'aurais sans doute dû me douter qu'elle ne se souviendrait pas de moi. Le temps passait si vite que nous n'avions plus aujourd'hui que des souvenirs flou de ce qu'était notre existence passée. Je me sentais encore idiote après l'avoir entendue s'adresser à moi comme si j'étais une étrangère alors que je venais de m'adresser à elle comme une amie de longue date. Cette froideur soudaine me mit mal à l'aise, me donnant l'impression que j'étais face à une étrangère. J'avais beau eu la tutoyer, l'entendre le faire pour moi devenait déstabilisant. Il restait également cette étrange impression qu'elle donnait, comme si elle était extérieur à ce qui se passait sur terre. Son insouciance était sans doute un masque. Elle avait toujours eu cet air enfantin et sage qui s'était révélé être une facette il y a quelques années. Il n'y avait qu'à voir l'agressivité qu'elle avait soudain exprimée aux travers de sa dernière question, m'envoyant l'idée que je n'avais rien à faire ici. Je ne savais pas comment réagir à ses mots, restant là les lèvres entrouvertes sans qu'aucun son ne sorte de ma bouche. L'obscurité dans laquelle je nous avais plongée devenait pesante. Je ne discernait plus ses gestes ni ses réactions, mes yeux se réhabituant lentement à la pénombre. C'était à moi de parler et de briser cette tension. Mais je ne savais pas réellement comment m'y prendre. Avec hésitation je rallumais la lampe torche, exposant ma main dessus pour en limiter l'étendu du faisceau lumineux. Je dirigeais l'objet vers mon visage pour accompagner mes mots.

« On s'est rencontrés il y a longtemps à un de tes concerts. Je m'appelle Dawn et j'étais accompagnée d'un ami appelé Lucas. »

J'éteignais à nouveau la lampe avant de la glisser dans ma poche. Sans l'intention de lui voler, j'avais la sensation de contrôler un peu plus la situation en détenant le seul objet qui était susceptible de nous faire réapparaître dans cette forêt sombre. J'espérais qu'en lui rafraîchissant la mémoire elle aurait une vague idée de qui j'étais et ne verrait plus en moi une étrangère.

« Et je pourrais te retourner la question. Tu n'as pas l'air si mal en point que ça pour une fille errant seule dans la montagne. »

Sa question même avait été stupide. Ici ou ailleurs il n'y avait de place dans ce monde qu'aux humains qui restaient en continuel mouvement. J'étais persuadée qu'elle comprendrait au delà de mes mots que je n'étais pas assez dupe pour gober une histoire sortit de nulle part. Elle avait cette façon de parler d'autrefois mais je ne pouvais m'empêcher de douter chaque seconde un peu plus sur sa vraie nature. Pourtant je restais là, imbécile devant un fantôme du passé qui n'avait pratiquement pas changé au fil du temps, figé dans les instants révolus. J'aurais voulu rajouter quelque chose mais le bruit lointain d'une pierre heurtant le sol se dissimula au travers du silence. Mon regard se tourna vers l'horizon sans que je n'aperçoive quoi que ce soit, la nuit étant bien trop obscure pour espérer découvrir les secrets qu'elle berçait en elle. Par réflexe je m'approchais de la seule personne qui dans cet instant était devenue ma seule alliée pour lui murmurer.

« Voilà pourquoi il fallait éteindre ta torche. »

Un frisson me parcourut alors que je sentais la jeune femme proche de moi sans que je ne puisse la voir. Je l'attrapais fermement par le poignet, me soutenant à elle tout en lui faisant comprendre qu'elle devait m'écouter. Avec chance ils n'avaient pas calculés avec précision l'endroit où nous nous trouvions. 'Ils' n'étant que l'image imparfaite et abstraite que je me faisais des dangers sommeillant ici. Il était possible qu'il n'y est rien, mais par prudence je n'allais pas me risquer à rester immobile à l'endroit même où la lumière s'était éteinte. Je tirais doucement mais avec insistance Cobalte par le bras pour qu'elle me suive, mes pas se dirigeant un peu plus profondément entre les arbres. Je voyais à peine où je me dirigeais, mon bras libre se tendant vers le vide afin de prévenir la présence d'un éventuel obstacle. Heureusement même si la lumière m'avait fait perdre le fil de ma vision nocturne, les mois passés dehors avaient fini par entraîner mes yeux à se diriger dans le noir, me laissant discerner quelques formes imposantes autour de moi. Malgré cette aide je manquais de heurter une imposante roche sur le sol. J'invitais Cobalte à la contourner pour venir s'adosser contre la surface gelée et humide avec moi. Je tenais encore ma bouteille de déodorant dans ma poche au cas où il me serait utile de me défendre rapidement. Peu importait en cet instant les suspicions que je pouvais avoir envers elle et le sentiment étranger que j'avais gardé après ses mots. Je m'étais comportée avec elle comme si nous étions encore dans cette rue à siffler notre bouteille de vodka et à rire au nez du monde entier. Mais la réalité était bien autre. Il planait une atmosphère étrange ici, comme si le danger était partout à épier le premier faux pas de ceux qui s'aventuraient dans ces lieux inconnus.

« Si nous ne faisons aucun bruit il déviera peut être sa course. »
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