Avant tout ça, je vivais à Boston, je venais juste d'ouvrir un salon de coiffure. J'avais un petit frère et une mère, mais pas de père. On avait un sublime voilier, qui a été détruit depuis. Notre maison était en bordure de plage, notre paradis sur terre. Tout allait bien juste avant l'invasion. Ce n'avait pas toujours été le cas.
A la fin du lycée, j'avais commencé des études à l'université de l'Ohio. Mais après un an de torture mentale, j'avais lâché l'affaire. Je m'étais inscrite en médecine, uniquement pour rendre ma mère heureuse et fière de moi. Ce qu'il ne faut jamais faire. Après mon retour à Boston, j'ai eu un long passage à vide, je ne savais pas quoi faire, qui devenir. Un soir, fatiguée de tournée en rond, de me morfondre, j'ai pris le premier bus qui partait de la gare routier. Je suis allée jusqu'au terminus, Newport, en Virginie. Je rêvais de la côte ouest, mais n'avais pas les moyens. Je suis resté là-bas quelques semaines, j'ai avancé encore dans le sud pour me poser finalement à Jacksonville. Une année entière sans contacts avec ma mère, si ce n'est une carte postale de temps en temps pour la rassurer. Après mon année de débrouille, je suis rentrée. Je m'étais retrouvée. Aujourd'hui encore, personne ne sait ce que j'ai fait durant l'année de mes dix-neuf ans. Lorsque je suis rentrée, ma mère ne m'a pas posée de questions, trop heureuse de me retrouver. Je suis devenue apprentis dans un salon de coiffure et ma vie a repris son goût doux et sucré. Je travaillais très bien, si bien que j'ai vite quitté le statut d'apprentis, la coiffeuse avec qui je travaillais me trouvais tellement douée qu'elle m'a inscrites à quelques concours de coiffure. J'en ai gagné certains. A vingt-deux ans, j'avais soif d'une nouvelle forme d'indépendance. J'ai trouvé de l'argent et j'ai ouvert mon propre salon. J'avais acquis une certaine réputation grâce aux concours de coiffure, du coup, mes débuts n'ont pas été trop difficiles.

Le jour où c'est arrivé, le moment exacte où Ca s'est produit, j'étais en voiture avec mon frère, je l'emmenais à une course de bateau à laquelle il participait. La radio était éteinte dans la voiture, alors on ne s'est rendu comptes de rien. On était dans des embouteillages dont on ne comprenait pas la cause, un accident surement. On est restés là un long moment, plus inquiétés par le fait d'arriver en retard à la course qu'autre chose. Puis, des gens commençaient à affluer dans notre direction. Au départ quelques uns, puis de plus en plus. Tous étaient terrorisés, hurlaient. Effrayés, nous aussi, on est sortis de la voiture. Mon frère ne lâchait plus ma main, elle était moite de peur. Mon coeur battait à une vitesse impressionnante. Une voiture à explosait, les gens criaient. Au loin, j'ai vu un groupe de personnes regroupé autour d'un homme. Lorsque j'ai compris qu'ils le tabassaient à mort, j'ai couru à l'opposait en entrainant mon frère. On étaient à quelques kilomètres de la maison, l'adrénaline nous a donnée des ailes et sans même nous en aperçevoir, on était déjà arrivé sous le porche. A la maison, nous avons attendu très longtemps le retour de notre mère, la télévision ainsi que le téléphone ne fonctionnaient plus. Au début, j'ai pensé à une émeute, une sorte d'anarchie sociale qui était en train de s'installer pour je ne sais quelle raison. Mon frère et moi nous sommes endormis dans la baignoire de la salle de bain à l'étage, c'était plus rassurant. Il faisait nuit quand un bruit nous a réveillé. Des gens étaient entrés dans la maison. Mon frère qui avait reconnu la voix de ma mère l'apella en descendant les escaliers. Il courrait, je n'ai pas pu l'attraper et lui dire d'attendre. Je me suis avancé discrètement dans les escaliers, me suis penché, pour voir en bas ma propre mère étouffer mon frère, alors qu'il s'était jeté dans ses bras pour l'enlacer.

J'ai fait des réserves, pris le voiliers et me suis enfuie en bateau. Je suis restait quelques semaines à longer la côte Est avant d'oser jeter l'encre parce que je n'avais plus de vivres. Je me suis retrouvé en Caroline du sud, à Savannah. Je me suis aventurée de nuit dans la ville à la recherche de quoi manger. Je suis tombé sur un homme. A partir de ce moment là, je ne l'ai plus quitté. J'étais folle de lui, je pense que la peur et la solitude à beaucoup joué à ce niveau là. Nous n'étions plus que deux, seuls sur l'océan. Une existence totalement surréaliste. Un jour, nous avons fait escale à la Nouvelle Orléans, on ne s'éloignait jamais vraiment de la côte. Là, nous sommes tombés sur des aliens. On a survécus, mon bateau non. On a trouvé deux motos et on a continué à bouger. A partir de ce moment-là je crois, je n'ai plus représenté aucun intérêt pour mon protecteur. Puis petit à petit, je me suis sentie de moins en moins en sécurité, je commençais à avoir plus peur de lui que des aliens. Il était violent et autoritaire. Je devais me plier à chacune de ses paroles. Je n'osais pas le quitter malgré tout. Jusqu'au jour où nous sommes passés par Cincinnati. Une nuit qu'on marchait dans la ville à la recherche d'essence, on est tombé sur un groupe de survivant. C'est à cet instant que j'ai enfin pu me défaire de l'emprise de ce neandertaliens, à renfort de menace des soldats armés, pour rejoindre le groupe de survivants.

Je suis une dame d'un certain âge, qui reprend le RP parce qu'elle avait arrété et n'avait plus le temps. La madame que je suis aime bien danser nue sous la pluie, la nuit. Avis aux amateurs...♥