ADRIAN SAMUEL CAMERON.
❝ feat GARRETT HEDLUND. ❞
Il paraît que ça ira mieux, que je passerais sans problème à autre chose si j'écris là-dedans. Si vous voulez mon avis c'est simplement stupide. Comment un simple journal pourrait supprimer... Tout ça ? Selon lui, il faudrait aussi que je sois clair, que j'essais d'ordonner mes pensées jusqu'à les maîtriser. Quand je parle, les autres ne me comprennent pas toujours et c'est ce qui entraîne ce repli, cette timidité maladive. Et pourtant... J'étais l'impression que tout va bien, que la conversation suit son cours. Autant être honnête : je ne comprends pas. Mais autant tout reprendre depuis le début.
Autant que je me souvienne, elle n'a pas toujours été là. Autrefois c'était le silence, une absence de bruit tellement bienfaisante qui me paraissait normale. Puis du jour au lendemain elle s'est manifestée. Oui, elle. Mon Âme. Elle m'a envahit, me parlant sans cesse, commentant la moindre de mes paroles. Au début personne n'y fit vraiment attention, moi y compris. Le stress de l'école, ma trop grande timidité qui m'empêchait de me lier aux autres... Autant de facteurs pouvant éventuellement expliquer ce phénomène. Puis elle est devenue envahissante, se détachant de mon esprit jusqu'à devenir une personne presque à part entière. Il m'arrivait souvent, agacé, de lui répondre à voix haute et, soyons honnête, on regarde toujours les personnes qui parlent toutes seules de travers. A partir de là j'étais été étiqueté comme le « bizarre », le « cinglé » et autre. Beaucoup de surnoms ont défilé et je les ai pour la plupart oubliés. Enfin bref, mon enfance s'est résumée à ça : moqueries, visite chez un psy qui n'a servi à rien et parents honteux et pourtant aimants. Malheureux ? Absolument pas. Je n'étais jamais seul et personne ne pouvait aussi bien me comprendre qu'elle-même. Moi-même. Enfin comme vous voulez. Mon âme m'appartient, elle est moi et je suis elle, non ? Passons. Une fois le lycée et compagnie terminés – et ce fut long, très long – je fis des études en biochimie. Elles ne furent pas particulièrement longue et je n'ai pas le souvenir qu'elles soient difficiles.
Bref, je ne sais pas quoi dire. Je n'ai pas l'habitude d'étaler ma vie et raconter des années en quelques mots sur un calepin... Franchement je n'en vois pas l'intérêt. Il paraît que c'est pour mon bien mais je ne suis pas sur de vouloir aller mieux. J'aime bien l'intérieur de ma tête et, si vous voulez tout savoir, mon âme me manquerait terriblement si elle se taisait. Je serais sans doute seul à nouveau, sans aucun bruit intérieur pour venir me distraire ou... M'aider. Car oui, elle m'aide, elle me conseille. Elle me souffle des idées. Je suis d'accord, ça paraît effrayant comme ça mais on finit par s'habituer à cette présence permanente, tapie au fond de sa tête. On finit aussi par la considérer comme une amie, un autre soi-même et c'est bon. C'est agréable d'être aussi proche de quelque chose... Ou quelqu'un. Une maladie ? Non, je ne crois pas. Comment pourrait-elle être dangereuse ? D'accord, ses conseils ne sont pas toujours avisés mais en ces moments je proteste et je ne l'écoute pas. Je crois.
Page volante écrite par Adrian S. Cameron, 21 ans.
Un stylo. Je crois que c'est ce qui nous a le plus manqué ces huit derniers mois. Je n'ai eu ni le temps ni la possibilité d'écrire et pourtant c'est devenu comme une part de nous-même. Le psy avait peut-être raison sur un point avec sa citation : « Écrire est une façon de hurler en silence. » C'est bien vrai. Mais mon âme est toujours là, elle aussi souhaite parfois consigner quelques mots. Bref, nous n'allons pas commencer à raconter notre vie, nous sommes trop mal installés. Je suis actuellement caché dans les égouts, juste sous New-York. Personne ne vient dans ce coin. Nous avons déjà eu mieux comme paysage mais au moins sommes-nous tranquilles. On peut dormir sans avoir peur d'être surpris, on peut manger, bavarder même... Et remonter à la surface dés que c'est possible. Les huit derniers mois n'ont été que l'enchaînement de courses, de luttes et de fuites. Celles-ci je ne les compte plus. Les envahisseurs sont partout et, quand ce n'est pas eux, ce sont les humains qui attaquent, prêts à tout pour voler le moindre petit objet, la moindre arme. Je n'ai presque plus rien excepté un vieil arc, quelques flèches et un petit Colt 45. Plus rien. Mais j'ai un chien, un espèce de bâtard qui ne ressemble à rien mais qui me suit. Je lui donne à manger en même temps. C'est marrant, mon écriture a changé. Peut-être parce que j'ai perdu l'habitude d'écrire ? Mmh. Promis, je vais essayer de dénicher un calepin potable pour consigner la suite.
Page volante écrite par Adrian S. Cameron, 24 ans.
Encore une présentation personnelle. Je vais faire bref alors. Les gens m'appellent Tao que j'utilise fréquemment comme pseudo mais on peut aussi me trouver sous Parapluiie ou Elliot. J'ai 16 ans, 17 cet été, et j'adore les séries, les mangas, les bouquins, l'équitation et les RPG. *p*