Elle aurait préféré être seule dans la nature à essayer de sauver sa peau plutôt que de préparer la bouffe pour des dizaines de personnes. Elle détestait cuisiner. Elle n’avait aucun talent pour préparer les repas. Ce qu’elle aurait voulu, c’était de faire partit des soldats, ceux qui protégeaient la cohorte. Être comme eux, c’était avoir un quotidien un minimum passionnant. Et qui disait être soldat disait partir en mode éclaireur. Partir pour fuir sa mère, la baleine, la grosse. Celle qui lui faisait honte. On avait beau questionner Ariadne, elle niait toujours que c’était sa mère. « Qui ça, la grosse? Ma mère? Vous voulez rire, je la connais pas, la montgolfière. » Mais personne n’était débile : Les gens faisaient semblant de la croire. Et ils la trouvaient méchante avec celle qui lui avait donné vie. Elle s’en fichait, la blondinette ne voulait juste pas être associée à une personne dégueulasse comme sa mère. Le seul truc positif que ses parents lui avaient apprit, c’était comment se servir correctement d’un fusil. Famille redneck, bonjour. Elle était vraiment douée au tir, cent fois mieux qu’en cuisine. Sauf que c’était une femme et qu’une femme, c’est bon que pour la cuisine, qu’on lui avait dit. Tu parles, ouais. Elle était sûre de savoir mieux tirer que la plupart des gars qui protégeaient la cohorte. Pourtant, elle était sûre d’avoir vue une rousse parmi tous ces mâles débordant de testostérones. Elle foutait quoi là? Si ça se trouvait, elle s’était tapé le responsable… Oh ouais, c’était sûrement ça. Faudrait qu’elle en parle avec quelques personnes, de son hypothèse. Et si ça faisait le tour des gens, ça pourrait être marrant aussi. You know you love me, xoxo, Gossip Girl. Dans ce genre là. Reste que, pour l'instant, elle devait terminer de préparer la bouffe. Quelle joie.

Jetant un regard autour d'elle, elle observa les autres femmes qui papotaient de trucs divers. Levant les yeux au ciel, Ariadne prit quelques oignons et commença à les éplucher. Bordel, ce que ça piquait. Plus vite elle avait terminé, plus vite elle pouvait partir. Partir, oui, mais pour faire quoi? Elle était seule ici. Et elle s'ennuyait mortellement. Vraiment, elle aurait du laisser sa mère seule et partir avec Matthei lorsqu'elle l'avait rencontré, quelques temps avant d'arriver à la cohorte. Au moins, avec lui, il y aurait eu pas mal plus d'action. Elle aurait eu quelqu'un avec qui parler, passer du temps, voyager. Intelligente comme elle était, elle s'était elle-même condamnée à l'ennui éternel. Ou, du moins, jusqu'à ce qu'elle trouve quelque chose à faire de ses journées ici. Si elle finissait pas par mourir d'ennui. Une femme, non loin d'elle, se mit à tousser violemment. Quelqu'un lui ordonna de sortir: il ne fallait pas prendre de chance, cette foutue grippe qui les frappait en ce moment pouvait se propager à une vitesse folle. Il fallait tâcher de ne pas contaminer la nourriture. C'était le peu d'action dans la vie d'Ariadne. La grippe et les potins. Shitty life.