Le petit respirait difficilement, courir ne lui était pas facile, c'est vrai, il avait pas mal d'embonpoint. Mais il n'avait pas le choix ! Il fallait qu'ils les rattrapent. Lui aussi il voulait jouer. Pourquoi on ne l'appelait jamais ? Pourquoi on ne venait jamais le chercher chez lui ? C'était toujours son frère Tommy qu'on prenait. C'est vrai, Tommy était grand pour son âge, plutôt fort aussi, il était doué en sport aussi et toutes les filles de l'école étaient amoureuses de lui. Pourtant, c'était lui le grand-frère ! C'était lui qui normalement devait dire à Tommy de rester à la maison, qu'il pourrait venir quand il serait plus grand. L'enfant s'arrêta quelques mètres plus loin, le souffle court et le dos trempé de transpiration. Jamais il n'arrivera à les rattraper il le sait. Alors, il rentre chez lui en trainant des pieds, la tête baissée. Il sait que son frère arrivera quelques heures plus tard heureux, comme si de rien n'était, comme si Barry n'existait pas. D'ailleurs il le voit bien, ses parents ne l'ont jamais beaucoup aimé. Il sait ce qu'ils pensent de lui. Il lui est arrivé de surprendre quelques bribes de discutions tard le soir
« Je crois ma chérie que ce qu'on dit sur le premier enfant c'est vrai, le premier est toujours un brouillon du deuxième ! » Ou encore
« m'enfin James, qu'allons-nous faire de lui ? Regarde moi ça... comment cela ce fait il qu'il soit comme ça ? Il est flasque, aussi bien du ventre que du cerveau ! Ce gamin est une véritable plaie ! ». Autant dire de charmants parents !
Heureusement pour Barry, ils n'étaient pas violent avec lui, ils ne le torturaient pas psychologiquement ou physiquement, il était juste oublié du reste de la famille. Il était l'ombre de la maison. On se fichait de savoir s'il était là ou pas, s'il avait fait ses devoirs ou quoi que ce soit dans le genre. Cela ne le gênait pas... enfin il se plaisait de penser ça. Il était plus facile de supporter cette situation en ce disant que ce n'était pas grave, qu'il n'y avait pas mort d'homme ! Il avait un toit, à manger, un lit ou dormir. Puis y avait Richard le vieux voisin bizarre du quartier. Je suis sûr que vous voyez très bien le genre de personnages. Le jardin en pagaille, plein de cadavre d'objet en tout genre, avec l'herbe qui arrive jusqu'à la taille, la maison pas vraiment entretenue. Comment Barry en ai venue à aller chez cet homme ? Ce n'est pas très clair et lui-même ne le sait pas vraiment. Pourtant, une belle complicité est née. Deux rejetés de la vie ne pouvaient que s'entendre. Richard était divorcé, ses enfants ne venaient plus le voir. Il avait fini par devenir un vieux monsieur aigri, qui n'avait pas sa langue dans la poche et qui aimait faire chier ses voisins. Il avait remarqué le petit rondouillard, il lui ressemblait. Il était allé le voir, puis ils ont commencé à embêter le voisinage ensemble, en mode ninja, puis à fabriquer des objets en tout genre, à regarder des films en mangeant du pop-corn. C'était de super moment ! Les meilleurs de son enfance même. Mais cela ne plaisait pas à tout le monde.
Barry rentrait de l'école, le sac sur les épaules, il donnait des coups de pieds au caillou qui avait le malheur de se trouver sur son chemin. La journée n'avait pas été géniale. En même temps rien de très surprenant. ça avait commencé par les brimades du matin, puis par le racket du déjeuner (Barry avait la technique il cachait deux déjeuné, un qu'il montrait et que donc on lui volait puis il faisait mine d'aller se réfugier dans les toilettes où il manger le deuxième tranquillement assis sur le trône.), puis cela avait été de nouveau les moqueries, les mauvaises farces. Une journée banale en somme. Donc pour en revenir à Barry, il était sur le chemin du retour. Il allait passer rapidement chez Richard pour voir ou en était la construction du robot lanceur de caca de chien, quand il entendit des cris. Il se précipita sur les lieux et ce qui vit l'atterrât au plus haut point. Des policiers ainsi que des hommes en uniformes blanc essayé de forcer la maison de Richard. Celui-ci c'était bien entendu barricader dedans et lancer par la fenêtre du premier étage des œufs au gens qui essayaient de rentrer dedans. Bien entendu tout cela sous le regard amusé des voisins ! Barry ne comprenait pas ce que ces policiers et ses infirmier, car les hommes en blanc étaient infirmier, faisaient là. Richard n'avait aucun soucie avec la justice et il n'était pas malade. Que venait-il donc faire ? Que lui voulait-il ?
Au bout de 10 minutes de lutte, les hommes ont réussi à entrer dans la maison du vieux et c'est là que les hommes en blancs entrèrent en action. Ils s'engouffraient rapidement dans le troue béant de la porte, pour grimper à l'étage. Des cris ainsi que des bruits de lutte arrivaient jusqu'aux petites oreilles de Barry. Quelques minutes plus tard ils ressortirent de la maison en tenant fermement le vieillard hirsute
« Bande de pourriture ! Vous ne pouvez pas me faire ça ! je suis chez moi, vous êtes dans une propriété privée ! ». Il se débattait tant qu'il pouvait, mais cela ne faisait rien. Il n'était plus qu'un vieux monsieur sans beaucoup plus de force qu'un enfant. D'ailleurs en parlant d'enfant, quand Richard aperçut Barry il se calma de suite
« Surtout ne devient jamais comme eux ! Tu m'entends jamais ne deviens comme eux gamin ! Jamais ! ».En insistant bien sûr les derniers mots. Il Continua de crier
« Jamais » de la voiture qui l'embarquait loin d'ici. Babar ne comprenait pas pourquoi on avait fait ça, n'y même pourquoi il lui avait dit de ne pas devenir comme eux. Il resta la sur le trottoir, les bras ballants. Jusqu'à ce qu'un voisin un homme d'une quarantaine d'année s'écria enfin
« Et voilà débarrassé du vieux fou ! Il ne pouvait pas rester au milieu de nous, on ne sait jamais ce qu'il aurait pu nous faire. L'asile, y a que ça pour les gens comme ça ! ». Voilà, maintenant il savait. Il ne fallait pas qu'il devienne comme ça, comme ces personnes qui se croient supérieur aux autres. Il fallait qu'il reste lui-même, Barry l'enfant de 10ans, Barry le gamin ami du vieux monsieur.
Jamais il ne revit Richard. Il a apprit plus tard que c'était ses enfants qui avaient demandé à ce qu'il soit interné. Comme ça, il pouvait disposer de ses biens comme ils le voulaient. Richard est mort à l'hospice 10 ans plus tard. Seul. C'est cette expérience qui a fait de Barry ce qu'il est aujourd'hui. Il a été au lycée et puis plus tard il est parti faire des études d'aide soignant. Il espérait au fond de lui pouvoir un jour revoir son meilleur ami, ou du moins quelqu'un qui pourrait le devenir. Mais cela, Barry l'a enfoui au fond de lui, il ne voulait pas y penser, il ne voulait pas penser qu'il était seul et que si un jour il mourrait il ne manquerait à personne. Il avait beau ne pas être très intelligent, il réussi ses études. Certes pas brillamment mais c'était quand même un bon début. Il quitta San Francisco pour le Texas et puis après, il alla dans le Nevada. Il est devenu le troublions que tout le monde connait. Il n'est jamais devenu comme eux, il est resté Barry.