Les notes rythmées et rock’n’roll emplissaient la salle d’un joyeux son. Sur la piste, les gens tournaient, virevoltaient, riaient, s’aimaient. Dansaient. Autour des tables rondes, des adultes étaient accoudés, dinant tranquillement, parlant fort pour tenter de se faire entendre de leurs voisins au milieu de ce brouahaha. Et la belle, elle, où était-elle ? Assise à une table. Une cigarette coincée entre son index et son majeur. Un sourire rayonnant, un charisme époustouflant. Avez-vous réellement cru qu’elle travaillait ici ? Ç’aurait été bien mal la connaître. Danser, elle ? D’accord, mais pas avec n’importe qui. Non. Mademoiselle Avalon Linton était une dame, une véritable dame. Elle souriait, elle riait. Et elle parlait, aussi, contre beaucoup d’attentes. À la voir, on aurait pu penser qu’elle était de celles qui se taisaient, qui laissaient parler l’époux… Mais voilà. Elle avait beau être ne pas être mariée, dans son monde, c’était elle, la maîtresse. Elle parlait. Elle décidait. Elle menait le jeu. Grande, longiligne, blonde, souriante et rhéteur parfaite. Elle savait enjôler ses camarades, charmer ses adversaires, choisir ses mots avec soin, et mener ses discours à bien, ses idées jusqu’à leur point culminant. Avalon était née comme ça. Lorsqu’elle parlait, elle était écoutée. De cette fibre de leadeur qui finit par monter à la tête.

Fille de riche, dame riche. Elle avait grandi dans une immense maison en banlieue New Yorkaise. Après des études simples, elle s’était lancée dans une carrière de droit, qui avait bien vite évolué. Aujourd’hui, elle avait trente-et-un ans. Elle était dans la fleur de l’âge, du moins se considérait-elle ainsi. Elle se sentait chez elle, dans sa profession de juge d’instruction, dans son monde. Pas de fiancé, un petit ami de temps à autres. Des parents qui la laissaient tranquille depuis sa majorité. En bref, une petite vie posée. Que demander de plus ?

Levant le regard vers la table d’à côté, Avalon plissa très légèrement les yeux, tentant de distinguer le visage de l’homme assis de profil. S’en désintéressant finalement, elle reporta son regard sur sa cigarette presque entièrement consumée. Dix ans, maintenant. Dix ans que les choses étaient totalement différentes. Mais cela, l’ancienne Avalon ne s’en était très certainement pas rendue compte. Et elle n’aurait d’ailleurs jamais l’occasion d’en prendre conscience. Un soir, elle s’était faite agresser dans une ruelle. Quand elle s’était réveillée, quelques jours plus tard, dans un hôpital, elle n’existait pourtant plus, malgré ce regard toujours aussi pur et sévère. Elle s’était relevée, dans un état de santé assez impressionnant pour l’état dans lequel on l’avait trouvée à l’origine. Et elle était partie, après quelques brèves formalités. Depuis, plus rien. Depuis, Avalon n’existait plus vraiment ; mais l’absence de gens très proches avait empêché quiconque de s’en rendre compte. On avait ressenti une légère altération de son comportement. Quasiment rien, cependant. Elle restait la même femme. Droite, charmante, souriante, sévère et rusée. Elle était certes un peu plus cartésienne qu’auparavant, si ce n’était bien plus. Trop de mathématiques, trop de logique. Tout, dans ce monde, se devait de tourner rond. Et à sa manière.

Avalon eut un léger rire, retournant dans la conversation lancée par ses ennuyeux collègues. Dans quelques jours, tout allait basculer. Mais ça, ils ne le savaient pas encore. Après tout, comment auraient-ils pu ? Dans quelques jours, elle allait rire. Mais de bon cœur cette fois. Quand tous autant qu’ils étaient, ils allaient courir dans toutes les directions en faisant le nécessaire pour survivre. Survivre. Un bien grand mot duquel, dans cette société d’êtres humains riche et pourrie jusqu’à la moelle, on ne se préoccupait pas vraiment. Mais ceci était sur le point de changer. Et la plupart d’entre eux n’auraient même pas le temps de chercher la définition du mot « survie » dans le dico.

Salut les loulous Ici Fofo, je suis de retour parmi vous avec la sexy host pour me remettre à fond sur le forum J'espère que je vais tout gérer, mais je vous aime, et je vais faire de mon mieux sinon, dix-huit ans toutes mes dents, je vous gnutgnut tous et toc.