« Jour 569. Assez de vivres pour la semaine, mais va falloir trouver de nouveaux vêtements. Les lambeaux plus l’odeur de sang séché et de sueur, ça passe pas vraiment inaperçu parmi eux. » Soulevant le bras droit, je fais mine de renifler mes aisselles. Avec une grimace de répulsion, je tourne la tête à l’opposé, me remémorant malheureusement, l’odeur du linge sortant de la machine à laver : cette odeur de lessive à la lavande, cette odeur de propre. « La voiture de maman va bientôt rendre l’âme, pas de quoi la réparer, mais j’ai j’aurais toujours le pied-de-biche qui attend bien sagement dans le coffre. » Regardant autour de moi, depuis la désagréable banquette arrière où j’ai été conçue, je ressens un léger pincement au cœur à l’idée de l’abandonner. Son odeur de vieux cuir, d’essence, de tabac froid et de verni pour bois, a fini par devenir mienne. D’une main j’ouvre la boîte à gants, y sortant la vielle boîte en bois qu’elle cachait là pour une raison qui m’échappe. Me tournant alors sur le ventre, les pieds sur la vitre arrière droite, traçants des traits irréguliers contre la buée, je pose le carnet sous mon coude et l’ouvre tel un coffre plein de pierreries. J’en sors alors la plaque de l’armée de l’air de papa, une photo de famille prise à l’anniversaire dès huit ans de Konrad, froissée et jaunie par le temps, une cigarette déchirée dont le tabac tapisse maintenant le fond de la boîte, une clé cassée en deux, son ancien passeport, un coquillage que je lui avais ramassé lors d’un séjour à la plage vers mes six ans, un poème de Konrad pour la fête des mères, quelques billes vertes, une brochure de l’université d’Atlanta, un billet de cinéma pour le premier film de la saga Harry Potter, son alliance. Prise d’une mélancolie inhabituelle, j’enfile à mon majeur l’alliance trop grande pour mon annulaire et attache autour de mon cou, la plaque de papa, que l’ « United States Air Force » nous a donné après l’accident ; et où est inscrit : FLETCHER, A. 1-66-02-009-22 "AF". O POSITIF. NO RELIGION. ATLANTA. Du bout des doigts, je glisse aussi la photo de famille dans mon petit carnet, avant de ranger à sa place la petite boite, n’ayant pas assez d’espace dans mon sac à dos pour la transporter en plus du reste. Me tournant à nouveau, je reprends mon carnet et écris. « Pas de nouvelles de Konrad depuis le jour 538 dans le hangar désaffecté. Ils ont dû le prendre depuis. » Par reflex, je jette un coup d’œil au-dehors à travers la vitre. Rien. Nuit noire. « J’vais devoir procéder autrement ; qu’ils ne me trouvent pas si facilement maintenant qu’ils ont fouillé dans sa mémoire. Changement de secteur, de nom, de proies. Je dois quitter Atlanta et même la Géorgie, dès ce soir. » Pensive, je me mets à tripoter la chaine de la plaque, maintenant mienne. J’ai un pincement au cœur en pensant à mon frère. La scène est encore trop fraiche, trop récente dans mon esprit pour me laisser indemne.  J’entends encore ses cris, ma voix lui hurlant que je trouverais un moyen de le ramener, que je lui en fais la promesse. Et quelle belle promesse. Je ne sais même pas comment m’y prendre, ni ce que je dois envisager de faire. « Je pars. Je n’aurais pas de quoi aller très loin avec la voiture. De quoi aller dans un état voisin avec un peu de chance, en passant par les petites routes pour éviter les contrôles de frontières. Autant la pousser jusqu’au bout et l’abandonner dès qu’elle rendra l’âme. Je trouverais bien un abri ou quelque chose du genre à proximité où effectuer mes petites affaires.» Et sur ces mots, je passe siège conducteur. D’une main, j’attrape mon sac, vérifie mon inventaire et démarre l’engin. Autant partir de nuit ; et puis, je n’ai personne à qui manquer maintenant.»

Heey    Alors moi c'est Maëlle, quinze printemps et toutes mes dents. ça fait plus de cinqs mois que je lorgne le forum sans m'inscrire et là pof, j'ai craqué   J'ai pris la petite indiana parce-qu’elle colle parfaitement au physique de Lauren, le genre de blondasse garce que tout le monde déteste irl et qui pense qu'a elle extérieurement, mais qui merde quoi, a aussi des sentiments   voilà voilà.  Et puis si vous trouvez l'histoire courte, c'est normal, je laisse du mystére