Elle avait toujours eu une imagination débordante. Son père, sa mère et son frère avaient toujours été d’accord sur ce point, mais même avec l’imagination la plus débordante du monde, elle n’aurait jamais été capable d’imaginer que le monde puisse basculer dans un tel état de chaos. Aujourd’hui, le front dans la poussière, Maxime se souvient. Elle se souvient d’à quel point elle avait l’habitude de râler au petit matin, quand le soleil trop matinal venait la tirer de son sommeil. Elle râlait trop souvent, son frère ne cessait de le lui répéter, pour tout et pour rien, et si elle continuait à être une râleuse professionnelle, elle n’allait jamais se trouver de copain. Il avait le chic pour la remettre à sa place, mais il se plantait assez souvent concernant ce qu’il pensait bien pour elle, même si c’était toujours fait avec la meilleure des volontés. Maxime, elle ne s’intéressait pas au garçon, elle préférait passer son temps dans ses activités extra-scolaires, dans le sport même si elle était pire qu’une catastrophe en natation et en course à pieds. Elle a toujours été beaucoup trop accrochées à ses études, un peu trop pour pouvoir profiter convenablement des belles choses de la vie. D’un dîner en famille. D’un dimanche à paresser sous la couette. Elle voulait vivre sa vie à cent à l’heure, elle avait le temps de profiter des choses dans l’avenir. Oui, elle pensait qu’elle avait le temps, mais dommage pour elle, elle était à mille lieu de s’imaginer la décadence dans laquelle le monde allait plonger. Peut-être que sa dernière heure à sonner, aujourd’hui. Sa gorge est tellement sèche que tousser lui était même impossible. Elle fermait les yeux, son visage basculait, la délivrance elle la touchait enfin du bout des doigts. Elle regarde la mort en face, elle lui sourit. Parce que ces enflures qui pensaient pouvoir coloniser le monde n’auront au final pas réussi à l’avoir elle. Et elle leur a mit des bâtons dans les roues, c’est le cas de le dire ; s’enfuir de Detroit en se servant de l’ancienne ligne de chemin de fer, survivre grâce aux restes des wagons restaurants encore épargnés par les rats. Dormir à la belle étoile, rejoindre les grandes villes ou les petits villages, de loin, pour voir si l’envahisseur à frappé. Son objectif ? San Francisco. Son frère y a déménagé il y a maintenant plus de trois ans, et elle n’a même pas été fichue de lui rendre visite ne serait-ce qu’une fois. Même lui envoyer une carte à Noël, c’était beaucoup trop pour elle. Elle a échoué, si près de son objectif. Elle ne pourra jamais savoir si au final il est vivant ou non. Si il a réussi à s’échapper de la même façon qu’elle. Après tout, leur relation a toujours été aussi étrange que complexe ; il était capable tout comme elle du meilleurs comme du pire. La tête enfoncée dans la poussière, la dernière pensée de Maxime va à son frère, c’est un comble. Ce fumier, il aurait certainement eu une dernière pensée pour sa femme, pour ses enfants ou même pour son chien, mais certainement pas pour sa soeur. Si il a dégagé si loin de Detroit, c’est pas une coïncidence, hein ?  

Elle tousse. Une fois. Deux fois. C’est humide, dans le fond de sa gorge. C’est donc l’effet que ça fait, de mourir ? La lumière blanche, le couloir et tout ça, ce n’est que de la daube ? Eh ben merde, elle qui y a cru pendant des années, la voilà leurrée. Elle sent encore cette sensation humide dans le fond de sa gorge. Elle déglutit, sentant la poussière arracher le fond de sa gorge. Elle tousse encore une fois, et recrache cette fois le liquide de sa bouche, parce qu’il y a bien un liquide dans sa bouche. « Fais pas ta mijaurée et avale ça. J’me suis pas décapé les mains pour que tu me recrache tout au visage. » Elle entend une voix. Cette voix qu’elle ne connaît absolument pas ; mais elle est trop faible pour bouger, pour même s’enfuir. Elle n’a plus mangé depuis au moins une semaine, et l’eau se faisait rare depuis deux jours. Sensation rafraichissante sur son visage, elle parvint enfin à retrouver un souffle plus ou moins normal, à sentir qu’elle souffre, qu’elle a mal, qu’elle est faible. Elle pousse un gémissement. Ou est-ce qu’elle est ? Son dernier souvenir, c’est d’avoir longé cette grande route, dans l’espoir d’y surprendre une voiture à l’arrêt, et pourquoi pas de la voler. Avec ce soleil qui lui écrase le cerveau, au point de la déshydrater en moins d’une heure. Ses paupières frémissent, et elle ouvre enfin les yeux. La luminosité est tombée entre chien et loup, ses yeux s’habituent aux contours, au paysage qui l’entoure. Son interlocuteur est penché sur elle, son visage doit être autant couvert de poussière qu’elle, un cactus soigneusement sectionné dans une main ; il était occupé à le presser à hauteur de ses lèvres pour en extraire l’eau. « Bien joué pour le cactus. T’es un malin. » parvint-elle à ajouter en un soupir, un mince sourire se dessinant sur ses lèvres. Il répliqua avec sarcasme. « C’est pas difficile d’être plus malin que quelqu’un qui se promène dans cette partie du Texas sans eau. » Petit con. Il la redresse doucement, elle commence petit à petit à reprendre ses esprits. Au vue de son comportement envers elle, il n’a pas l’air d’être de l’autre côté. Elle se montra cependant méfiante, l’obligeant à rester à deux bons mètres d’elle. Elle se méfiait toujours de tout le monde. Alors quoi de plus normal pour elle de se montrer vigilante face à un rôdeur. Elle ne sait pas qui il est, d’ou il vient. Ce qu’il veut. Elle s’assieds, en tailleurs. Elle attends. La nuit noire l’enveloppe, comme tout les jours depuis qu’elle a quitté détroit. Vivre comme des bêtes, comme du gibier traqué, sans pouvoir se reposer ne serait-ce qu’un seul instant. Toujours vivre en alerte, dormir avec un oeil toujours à moitié ouvert. L’amertume de la demoiselle a finit par prendre le dessus. Mais aujourd’hui encore, elle a eu la preuve qu’elle ne peut pas mourir. Pas avant d’avoir retrouvé son frère.

Les choses étaient tellement plus simple. A l’époque ou le temps semblait suspendu, ou tout les deux arrivaient encore à se chamailler pour des stupidités et à se balancer au visage qu’ils pourraient très bien se passer l’un de l’autre. Aujourd’hui, elle regrette plus que tout les mots qu’elle a pu employer à son égard. Il a fallu que quelque chose de grave arrive pour qu’elle réussisse à se rendre compte que dans le fond, il lui manque. Même si ça fait sacrément mal au coeur de l’admettre. Même si aujourd’hui elle est prête à reconnaître ses tords dans cette histoire. Aujourd’hui c’est peut-être trop tard pour changer le passé. Mais pas trop tard pour le retrouver. « A quoi tu penses ? » « J’ai dit à deux mètres de moi. », souffle-elle d’un ton plus ou moins convainquant, irritée par le petit sourire en coin de son interlocuteur. Il croit peut-être qu’il lui à apporté la divine bénédiction en la sauvant, mais il ne fait que la maintenir un peu plus en vie dans cet enfer. « T’es pas convaincante, j’espère que tu t’en rends compte… » Elle sait mieux que personne qu’elle n’est pas convaincante. Elle sait à peine se battre, elle sait à peine manier les arts de la survie. Tout ce qu’elle sait faire, c’est soigner et cuisiner. Et encore, trouver la nourriture devient de plus en plus rare. « Je suis pas faites pour un monde comme ça. » Elle n’est pas faite pour exister devant tant de violence, tant de lutte. Elle ne se rends même pas compte qu’elle discute avec un étranger. Un étranger peut-être, mais un humain. « Tu vas abandonner ? » « Non. » « Tu m’en veux de t’avoir gardée en vie ? » « Non. » Il rit. Elle pousse un soupir, agacé. Elle est prête à renoncer, à s’enfuir, mais partir dans la nuit, seule, sans personne, c’était encore pire que de se jeter dans les bras de la mort. « J’pensais que t’étais pas faite pour exister ici ? » Cette fois-ci, c’est à elle de ricaner doucement. « C’est pas pour moi que je fais tout ça. » « Alors c’est pour qui ? » « Pour mon frère. » Pour la première fois, elle s’avoue à elle-même que cette lutte pour rester en vie, elle est avant tout animée par un seul désir. Celui de le retrouver. « Est-ce qu’il est vivant ? » Elle soupire. C’est toujours la même question. « J’en sais rien. » « Et t’as pensé à aller voir dans les camps ? » « Quels camps ? » Il sourit. Ce sourire qui commence à l’énerver, ce sourire sarcastique, supérieur. Un jour, elle lui fera avaler très franchement son petit air si sûr de lui. La route s’annonce longue, et le chemin rude. Elle ne le sait pas encore, mais elle va devoir marcher, suer, avec lui à ses côtés. Elle le haït déjà. Elle s’entends déjà râler, mais elle n’a pas le choix. Toutes occasions de mettre la main sur un indice supplémentaire était bonne à prendre.  

Coucou les chamallows ! Je me présente, Cookie pour les intimes, bientôt vingt ans dans quelques jours ; étant aux études, c'est pas facile tout les jours de passer, mais je peux assurer une présence de 4 jours sur sept ; et pour le mot de la fin, je tiens à clamer haut et fort tout mon amour pour ce forum, pour son contexte et pour son design absolument magnifique   

Maintenant que ta fiche a été validée, le staff va se charger de te donner ta couleur et ton rang. Ton avatar sera recensé dans les plus bref délais. A présent tu peux t'occuper de ta fiche de liens ici et de ton almanach des rp ici. Pour toute question le staff est à ta disposition par mp ou sur la box si l'un de nous est connecté.

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