« Pourquoi est-ce que tu pars maintenant grande sœur ?! » « Tu sais petit frère, quand on devient grand, on doit partir de notre maison, pour ensuite avoir notre propre maison, et avoir des enfants. Toi aussi un jour tu partiras d’ici. » « C’est ça casse toi pauvre traînée, tu nous a fais perdre assez de temps dans cette famille ! » J’étais beaucoup trop petit à cette époque là pour comprendre l’importance de cette scène. Ma sœur venait de partir pour battre de ses propres ailes, et même si c’était la meilleure chose qui puisse lui arriver, je lui en voulais terriblement, mais maintenant, elle était enfin libre. Quand on est enfant, nous ne vivons qu’au travers de nos mères. Mais malheureusement pour moi, elle était partie, après m’avoir mis au monde. C’était sans doute à cause de la pression que mon père lui mettait au quotidien, ainsi qu’à ma sœur qui avait quelques années de plus que moi. Cet homme qui m’a transmit grand nombre de ses gênes, ne vit que pour la gloire, l’autorité et la reconnaissance. Il avait des plans pour chacun d’entre nous, et il n’aimait pas qu’on lui tienne tête. C’était pour cela que ma mère était partie, et que ma sœur n’avait pas tardée à la suive dès qu’elle eu seize ans. Moi aussi, quand je serais grand, je serais solitaire, et je ne dépendrais que de moi-même. Ma famille avait trop souffert pour que je continue sur cette lignée.
A l’heure où je vous écris cette histoire, j’ai finalement réussi a avoir la vie que je voulais, en solitaire, loin de mon père, toujours sans nouvelles de ma mère et de ma sœur. Mais les circonstances ne se prêtent pas vraiment aux meilleures conditions que je l’aurais voulu. Tant que j’y pense encore, et que je peux me permettre de le mettre sur feuilles, je me dois de vous raconter ce qu’il s’est passé quelques années plus tard. Fini l’enfance, bienvenue l’adolescence. Je peux me permettre de constater que j’ai toujours eu une aisance dans tous mes travaux scolaires, mais cela passait au-delà des attentes de mon père. Après le départ de ma sœur, il s’était mis à boire, laissant tous ses travaux d’écrivains de côté, finissant par ne plus rien écrire, à part des ramassis de conneries pour des magazines people qu’il faisait de temps en temps, pour s’acheter de l’alcool. Il était tombé vraiment bas, lui qui avait connu ses heures de gloire en tant qu’écrivain d’un best seller dans la collection des romans policier. Il avait commencé à écrire une suite, qui ne vit jamais le jour. De mon côté, je devais subvenir à tous les besoins de mon père, laissant les miens de côté la plupart du temps. Après les cours, je me rendais dans un restaurant où je faisais la plonge pour gagner l’argent nécessaire pour le loyer et les quelques courses quand le restaurant ne me donnait pas les restes. J’ai très vite appris à vivre ‘comme un grand’ et à ce moment là, mes amis étaient présents, pour me maintenir sur le droit chemin. Sans eux, j’aurais probablement arrêté l’école, et fini dans un état plus lamentable que celui de mon père. Mais je ne lui en voulais pas. Car grâce à lui et la situation qu’il avait développée, j’ai pu me découvrir une passion grandissante pour la cuisine, apprenant entre deux services les astuces et les recoins de l’art culinaire. Il m’arrivait même de faire quelques services derrière les fourneaux, quand il n’y avait pas trop de vaisselle.
« Papa, je vais devenir cuisinier, et après le lycée, j’irais dans une école hôtelière. » « … » Entre deux verres de whisky, mon père se permettait de sortir ce genre de commentaires. Je me demande encore aujourd’hui les raisons de sa descente aux enfers. Il était trop fier pour montrer clairement ce qui lui avait fait cela, mais moi, je le connaissais bien, et ce qu’il lui arriva, correspondait ce à quoi ma mère et ma sœur aspiraient. Une révélation.
Au final, j’ai continué de vivre chez mon père pendant de longues années encore, contrairement à mon souhait de quitter le domicile après mes études. Ce qui a retardé mon départ fut sans surprises mon père. Mais j’aurais probablement préféré que tout cela se passe dans d’autres conditions que celles-ci. A l’âge de quarante-six ans, une maladie vint s’abattre sur lui, du jour au lendemain. La maladie d’Alzheimer, irrémédiable, et très puissante quand elle touche des personnes de jeune âge par rapport au public principalement ciblé. Faisant face à cette nouvelle, et sans le soutiens de ma mère et de ma sœur, j’ai du faire comme d’habitude, prendre sur moi.
Croyant que le sort s’acharnait sur moi, l’attaque Alien survenue à son tour, alors que l’état de mon père empirait de jours en jours. Et aujourd’hui, à l’heure où je vous raconte ceci, c’est parce que je ne sais pas encore combien de temps je vais survivre. Je ne sais pas du tout ce qu’est devenu mon père, et n’ai eu aucune nouvelles de ma mère et de ma sœur depuis cette histoire. Je me retrouve seul, devant cette barricade, rassemblant la plupart des survivants, ne sachant pas du tout ce qu’il m’attend au-delà de ce mur… « Au final tu avais raison grande sœur… J’ai quitté la maison. »

SWAGGG ! Moi c’est Dr.Mario, j’ai 21 ans, je suis un homme de la gente masculine, et j’ai connu ce forum via Bazzart. On m’a forcé a me raser la tête pour venir ici, et je le vis plutôt mal 8D.