Solitude. Etre seule est quelque chose que toute personne normalement constituée n'apprécie que peu. Bien sûr, Serah n'est pas "normale" à proprement parler. Les Hosts ont cette troublante faculté à s'immiscer dans le corps de leur cible humaine, mais aussi dans leur cerveau. Et qui dit cerveau dit esprit. Serah s'est impliquée, implantée comme les humains le disent dans l'esprit de ce corps. Et elle s'y trouve depuis 24 ans. Etre seule est donc quelque chose d'inhabituel aujourd'hui.

Elle se tenait face à une grande bais vitrée à travers laquelle elle apercevait les restes d'une civilisation qui, il y a quelques mois à peine, était encore prospère. Aujourd'hui ne restait que bâtiments vides, rues désertes, véhicules stoppés en plein milieu des axes de circulation. Serah ne reconnaissait plus le monde dans lequel elle avait grandi. Car soyons honnêtes : le monde humain, la Terre était sa planète et ses habitants, ses compatriotes. En fait, elle avait du mal à faire la part des choses. Si ses vrais compatriotes aliens savaient quelle était sa façon de pensée, elle serait bannie, reniée, voir pire : exécutée. Mais qu'y pouvait-elle? Un proverbe humain dit : « Le cœur a ses raisons que la raison ignore. » Parfaitement adapté à sa situation actuelle. Le regard vague et fixé sur un horizon brouillé par une brume éparse, elle repensa à son arrivée sur Terre.
Une nuit d'automne, alors que tout était calme et silencieux, un petit vaisseau venant d'une lointaine galaxie fusait à travers le ciel. Les rares personnes à avoir été témoins de cet événement vous parlerons d'une météorite ayant traversé l'atmosphère, alors qu'il s'agissait en réalité d'un petit contingent d'êtres venus d'ailleurs. Petit être extra-planétaire à l’époque, elle venait en tant qu’éclaireur pour le compte de sa race située en attente à plusieurs années lumières de là. Sa mission d’infiltration devait être une réussite, il en allait du destin et de la survie de ses frères. Un groupe de plusieurs aliens se tenaient en rang d’oignons prêts à se voir larguer sur la surface terrestre. Ce même sentiment qu’elle éprouvait aujourd’hui alors qu’elle se tenait avec les siens en les voyant capturer, massacrer sa nouvelle « famille ». Elle avait sélectionné une petite fille à la tignasse blonde pour incorporer les humains. Petite fille modèle en tous points, elle se sentait en adéquation avec ce choix. Ordonnée, polie, posée pour son jeune âge, elle n'aurait pas trop de mal à s'y faire. Comme minutée, minutieuse, sérieuse, appliquée, elle suivait son chemin tel qu’il lui avait été ordonné par ses parents. Concept intéressant que l’obéissance d’un enfant envers ses parents. Ceci n’avait pas vraiment lieu d’être dans leur communauté puisqu’ils étaient conditionnés dès la sortie de l’œuf pour agir et penser pour le développement commun. Les parents ne tenaient que la place de géniteur dans le cercle de leur vie. Mais une fois « implantée » elle allait tout faire pour respecter ce sentiment. Elle serait une enfant modèle, une fille respectable, et elle représenterait la réussite du genre humain.
Au fur et à mesure, son étude du système humain la poussa à s’investir de plus en plus dans son rôle de petite humaine modèle. Amie avec tout le monde, populaire, enviée, jalousée, élue déléguée chaque année… Voilà des exemples simples de son implication et de son évolution en tant qu’humaine. Un de ses frères sous forme humaine passa près d’elle et la salua d’un signe de main. Elle ne le vit que dans le reflet de la vitre devant laquelle elle était toujours. Ce geste la sortie de sa torpeur éveillée, elle secoua la tête comme pour clarifier ses idées et elle entreprit de traverser le long couloir blanc pour se rendre dans ses quartiers. Une fois revenue sur ses pas et installée dans ce simili d'appartement aux commodités restreintes, Serah se posa sur sa chaise et entreprit de coucher sur papier -habitude humaine- ses impressions, ses sentiments sur l'état actuel des choses. Elle posa la pointe de sa plume sur la feuille blanche et repartit immédiatement en arrière en plein examen d'économie politique et sociale. Assise sur sa chaise au fin fond d'une grande salle remplie d'étudiants provenant de toute l'académie, elle n'était qu'une parmi tant d'autres. Pas de distinction particulière, pas de supériorité vis-à-vis d'un camarade. Devant sa feuille, chaque homme, chaque étudiant était l'égal d'un autre. C'était cet état qui lui plaisait tant. Se sentir bien, se sentir identique aux autres. Elle qui avait eut tellement de mal à s'insérer parmi ses camarades, elle qui se sentait tellement différente alors qu'elle paraissait banale aux yeux de tous. Lorsqu'elle se regardait dans une glace elle avait le sentiment de ne refléter que son image alien. Ceci n'était qu'une simple impression bien sûr. Elle revint enfin à elle dans un éclair éblouissant. Clignant des yeux à plusieurs reprises comme pour retrouver la vue, elle se rendit compte qu'elle avait écrit sans en avoir conscience.

Elle fut appelée par intercom pour se présenter au poste de commandement du vaisseau mère. Une telle « invitation » ne se refusait pas, et devait surtout cacher quelque chose. La seule façon de s’en assurer était encore de se présenter à cet entretien peu souhaitable. Mais parler devant les gens ne l’avait jamais vraiment gêné. Après tout, n’était-elle pas devenue une des plus grande figure politique du pays ? Ou devrait-on dire du monde ? Car lier la sécurité des USA à celle du monde n’est pas un fait exagéré. Une expression commerciale dit que « si les Etats Unis toussent, c’est tout le monde qui s’enrhume ». On comprend par ceci que si on ne protège pas le pays des agressions, comment peut-on espérer faire de même avec le reste du globe ? Bref, tout cela pour dire que les discours, être interrogée, être poussée à bout et mise sous pression n’était pas quelque chose d’insurmontable pour notre blonde venue d’ailleurs. Elle revoyait encore lorsqu’elle fermait les yeux les énormes foules qui se tenaient devant elle, tous ces regards rivés sur elle, ces flashs d’appareils photos qui ne cessaient de clignoter, et toutes ces questions lancées en pagaille. Que les humains pouvaient être indisciplinés… Mais ceci ne rendait-il pas cette race si intéressante ? Bon-là n’était pas le point. Elle allait surement être interrogée sur ces actions menées à l’encontre des ordres donnés. Il allait falloir à notre amie beaucoup d’intelligence et de ressource mentale pour convaincre son auditoire. Sans ça, elle pouvait dire adieu à la vie qu’elle appréciait tant.
En tant qu’éclaireuse, elle avait toujours eut des résultats en dents de scie. Et ses supérieurs avaient déjà à plusieurs reprises notés des rapprochements trop marqués envers cette société bientôt annexée. Et ils n’aimaient pas qu’un des leurs s’acoquine avec le bétail. Nous verrons les répercussions de actes tombées plus vite qu’elle ne l’imaginait. La suite… Il ne tient qu’à vous de la construire avec elle.

Bonjour à tous, on m'appelle Egostatic ou Ego, c'est plus rapide. Je viens d'avoir 26 ans, et je RP sur le net depuis presque 8 ans maintenant. J'ai pas mal bourlingué, allant de forum en forum et j'ai testé pas mal de styles différents. Le post-apo est un genre que j'adore, mais je n'avais jamais testé avec une invasion aliens^^ Sinon je vous ai trouvé via PRD, et j'ai nouvellement découvert votre annonce sur Bazzart.