▽ Loneliness is about the scariest thing there is.

Courrir, courrir et toujours courrir. C'était la routine habituelle depuis un certain temps. Et quand on ne court pas, on se cache pour essayer d'avoir une ou deux petites heures de sommeil à un intervalle régulier. Ah ! Et aussi essayer de manger. Manger doit être le défi le plus intense depuis qu'ils ont débarqués. London n'avait toujours pas trouver de point d'encrage. Toujours à la recherche, maladroitement, d'un bon refuge où pouvoir fermer l'oeil sans se faire réveiller en sursaut par un bruit louche qui pourrait fort bien être un host dans le coin et donc le forcer à se lever et aller ailleurs. Parfois, la solitude se faisait lourde. Mais d’un autre côté, Christopher en avait bien l’habitude, quoi. Il avait toujours hacké les ordinateurs seul à partir de son piteux appartement. Mais cette fois, la solitude était différente. Au par-avant, il pouvait entendre le bruit quotidien des rues Londoniennes alors qu’il travaillait par la fenêtre de son appartement situé sur une artère principale. Alors, d’un côté, il savait qu’il n’était pas seul. Contrairement au constant silence inquiétant qui régnait dans les grandes villes. Un silence poignant qui vous rappelait qu’il ne restait que peu d’humain non transplanté. Ou encore un silence poignant qui vous vous menaçait de cette personne qui pouvait vous surveiller en silence.

Au moins, Christopher avait quelqu’un avec qui parler. Cette merveilleuse petite bête qui passait son temps à son collet, B2, son furet, lui répondait par des petits coups de museau sur la joue ou parfois, une petite léchouille. De plus, était une créature quasi aveugle, son odorat était sur développé, ce qui aidait beaucoup à son propriétaire pour se trouver de la nourriture dans les débris. Justement, London était là, à marcher d’un pas chancelant, maladroitement, derrière le petit furet qui courait, le dos courbé comme un accordéon, tel n’importe quel de ses semblables. Ce-dernier reniflait tout sur son chemin. Le Britannique, lui, observait les alentours. Ils avaient croisés une maison de campagne où il avait put dormir la nuit passé, mais il semblait que ce jour-ci, il n’aurait rien. Aucune maison en vue. Seulement des débris à pertes de vue. La prochaine ville était loin, encore. Trop loin. Pond savait très bien qu’il ne s’y rendrait pas s’il ne trouvait pas au moins une bouteille d’eau sur son chemin. Sans nourriture, il y arriverait, bon sûrement que la dernière journée, il se retrouverait à marcher comme B2, c’est-à-dire à quatre pattes sur le sol, mais c’était mieux que rien. Son estomac criait déjà famine, en plus… Il avait l’impression que ses intestins s’entre-mangeaient. Il s’arrêta donc quelques instant afin de fouiller dans son sac à dos où il transportait quelques vêtements, qu’il lavait quand il trouvait une étendue d’eau, et un peu de nourriture qu’il gardait pour les urgences. Quelques noix –yark- un peu de pain devenu sec… oh ! D’autres noix. Et deux barres granolas… Pas un gros repas, mais c’était déjà ça. Une barre devait être suffisante pour le faire marcher jusqu’à ce que le soleil se couche; London se déplaçait rarement lorsqu’il faisait noir. C’était trop dangereux. Il cherchait un abri où il pourrait passer inaperçu à chaque soir. Et déjà, le ciel se remplissait de couleur orangé et rougeâtre, signe que la nuit approchait. Il sortit donc une de ces fameuses barres alors que B2 poussait quelques couinements, comme s’il lui demandait pourquoi il s’était arrêté, puis il repassa la bretelle de son sac à dos par-dessus son épaule avant de reprendre sa marche en grignotant lentement, tentant de savourer chaque bouchées.

Il faisait nuit. C’était assez difficile de voir où mettre les pieds vu l’absence de lumière en campagne ainsi que l’absence irrégulière d’étoiles. Mais il y avait un point de lumière au loin. Un seul. Rougeâtre. Un feu ? London plissa les yeux afin d’essayer de voir qu’est-ce que c’était réellement, mais en vain. Il décida donc de se rapprocher, lentement. Au fur et à mesure qu’il avançait, il voyait une silhouette se former, étendue sur le sol. Une seule ? Oui… et puis en fait non. Il y avait une silhouette de félin aussi qui tournait en rond autour de la forme humaine. Un host ? Non… sûrement pas… Depuis toutes les fois où il avait croisé des Hosts, Christopher n’avait rencontré que des groupes. Jamais un seul à la fois. Et encore moins souvent avec un chat. Il déglutit. Il allait tenter à nouveau quelque chose de plus ou moins… ‘safe’ à son égard.
Il se rapprocha encore; C’était une jeune femme… Endormie ? Il décida de s’asseoir près du feu en fixant la flamme.

« Tu sais que c’est dangereux d’allumer un feu comme ça quand on est seule, de nos jours ? C’est la meilleure façon d’afficher notre présence. »

Oui, il essayait de faire croire que lui-même était un Host afin que, si la jeune femme en était une, elle embarquerait sûrement en bateau et le prendrait pour l’un des leurs… N’empêche, la chaleur du feu était réconfortante. Ça faisait un moment que London avait osé en faire un… depuis la dernière fois où il s’était fait repérer par des Hosts à cause de la lumière. Curieux d’avoir entendu la voix de son maître, B2 daigna sortir la tête par le collet du gros pull que Christopher portait, la mine toute endormi, avant de poser ses yeux noirs sur le chat qui s’était assis face au nouveau venu, le fixant tel un chien de chasse – ou plutôt un chat de chasse. Pond, quant à lui, il continuait de fixer cette flamme, son regard s’y perdant.