William était assis sur une chaise sûrement. Il supputait parce que ses sens étaient encore engourdis, tout comme ses muscles. Quand il ouvrit les yeux, il ne reconnut pas l'endroit où il se trouvait et, une fois sa vue devenue moins trouble, il commença à regarder le lieu où il était, tentant de se remémorer ce qu'il s'était passé la dernière minute où il avait été éveillé, conscient. Mais non, impossible de s'en rappeler pour le moment... Il était assis au milieu d'une pièce assez sombre et humide. Il vit divers outils comme un stéthoscope, des scalpels, des bandages et d'autres objets chirurgicaux et médicaux. Où est-ce qu'il avait été emmené ? Il remarqua alors qu'il était seul dans la pièce, sa famille devait être dans une salle voisine. En tout cas, il l'espérait fortement. De un, parce qu'il se préoccupait pour Helen, sa femme, et Aidan et de deux, dans l'intérêt des ravisseurs. Ravisseurs ? Oui. William avait remarqué qu'il était attaché à sa chaise : aux accoudoirs et aux pieds. Il ne pouvait pas bouger, emprisonné dans un endroit qu'il n'avait jamais vu, pour lui, c'était donc un enlèvement, une sorte de prise d'otage. Mais personne ne viendrait payer la rançon. Il était coincé et ne savait pas si sa famille avait subi le même sort. Il voulait savoir. Il devait savoir. Il essaya de se sortir de l'étreinte de la chaise mais non, il n'y avait rien à faire. Ses liens étaient solides.

Une porte s'ouvrit dans son dos et une femme rousse vint se mettre dans son champ de vision. Elle n'avait pas l'air agressive, ni hostile. Faisait-elle partie de ces aliens ? Si oui, ils étaient mal barrés... Mais l'expression du visage de l'inconnue laissait penser le contraire. Et puis son visage lui revint en mémoire : c'était elle qu'il avait rencontré avant de perdre mystérieusement connaissance. Elle lui avait parlé d'une communauté cachée des envahisseurs, de gens qui résistaient, qui survivaient. William se souvint alors de s'être tourné vers Helen et l'avait interrogée du regard. Cette communauté leur avait paru forte intéressante, surtout pour le jeune Aidan qui commençait à fatiguer. Évidemment, les Collins ignoraient si leur interlocuteur était digne de confiance ou pas. En la revoyant face à lui, dans cette pièce sombre, William comprit qu'il avait précipité sa famille dans un piège. Il affronta donc bravement le regard l'inconnue avant de lui dire sur un ton hostile :

-Qui êtes-vous ?

Il serra ensuite les dents, les poings mais ne continuait son duel silencieux de regard, digne des plus célèbres Westerns, même s'il savait qu'il n'était pas en position d'intimider.

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