Bienvenue dans le monde Pokemon
Mon nom est Chen. Mais tout le monde m'appelle le professeur Pokémon. Tu débutes tout juste ton aventure, je me trompe ?
Laisse-moi tout d'abord t'enseigner les bases de ce monde! Ce monde est peuplé de créatures appelées Pokémon. Nous, les humains, vivons avec les Pokémon. Il nous arrive de jouer ou de travailler ensemble. Certaines personnes utilisent les Pokémon pour combattre et créent un lien très fort avec eux.
Moi ? Je me contente de faire des recherches, pour que nous en sachions plus sur les Pokémon.
Mais avant tout, parle moi un peu de toi.
Es-tu un garçon ? Ou bien une fille ? Dis-moi tout...
Tu es donc une fille ? Comment t'appelles-tu ?
L E Ï A.
Le moment est venu, Leïa !
Tout est prêt ? Tu es sur le point d'embarquer pour une aventure unique. Tu vas vivre des moments de joie, d'autres de peine... Tout un monde de choses à expérimenter !
Allez, plonge dans le monde des Pokémon !
Sur ce, à très bientôt !

La vie, c'est comme les sims. Tu te réveilles. Tu manges. Tu parles aux gens. Tu lis. Tu vas aux toilettes. T'as les cours aussi, ou le travail. C'est un train-train quotidien, souvent ennuyeux où seuls quelques journées sortent réellement du lot. Uniquement ces quelques heures. Rien de grandiose. Rien qui puisse être réellement étaler et exagérer sur une feuille ou dans un cahier.
Oui, la vie, c'est comme les sims. C'est d'un ennui profond. Mais surtout, c'est beaucoup trop complexe. Gérer sa vie sentimentale, sa vie familiale, la propreté des lieux, la propreté de soi et j'en passe des meilleurs. A coup sûr, si vous leur aviez posé la question, vos sims auraient exprimé le souhait de revenir d'où ils venaient: leur boite. Les humains aussi. C'est vrai que sur ce coup là, les réalisateurs du jeux ont réussi leur projet: faire des personnages de sims des copies de ce que sont les hommes. Quel merveilleuse idée que de devoir entretenir la vie de quelqu'un de virtuel lorsque l'on arrive pas à s'occuper de la sienne !
Voilà qui répond à bien des questions. Sans frère, ni soeur, aucun moyen de se chamailler. aucun bagarre à raconter. Écoles de quartier, rien de bien valorisant. Rien qui ne donne envie d'être cité.
Et rien que je ne veuille partager.







« C'qu'elle se la joue. » « Ouaips. A croire que son pseudo-don pour le théâtre lui donne tout les droits. T'as vu comment elle nous parle ? » « Comme de la merde. » « T'as entendu en plus ? Il paraîtrait qu'elle a piqué le mec à Sandra ? » « J'avais entendu dire aussi qu'elle avait du avorter. Tu te souviens quand on se demandait pourquoi elle mangeait autant il y a deux mois ? C'serait parce qu'elle aurait engrossé après avoir couché avec Luke. Il aurait plus voulu d'elle et de son gosse et lui a demandé d'avorter. » « En même temps, qui voudrait d'un de ses rejetons. Autant à elle qu'à lui, déjà qu'elle fait pitié, alors si en plus elle devait avoir un gosse... » « Manquerait plus qu'elle tente de nous prendre nos mecs. Heureusement que Stephen est un mec bien par... »
Les deux filles sursautèrent. La porte des WC qui venait de claquer laissa apparaître l'objet de leur conversation, indifférente. Sans se préoccuper des médisantes, elle s'avança vers le lavabo pour s'y laver les mains. Elle ne leur accorda aucun regard. Pourtant, c'était à elles qu'était destiné son allocution.
« Allez-y, leur déclara t-elle, ne vous gênez surtout pas pour moi. J'ai bien envie de savoir les dernières actualités à mon sujet. Je vais être enceinte de qui le mois prochain ? Patrick ? Stephen ? Demanda la jeune femme en tournant la tête vers la copine de l'homme en question. Un très bon choix, Stephen d'ailleurs. Un très bon coup au lit, aussi. Rajouta t-elle laconiquement alors qu'elle sortait de la pièce. »
Ce ne fut que le lendemain midi que la gifle retentit dans le self.


« Hey ! Tu es Leïa, n'est-ce pas ? » La jeune femme en question n'esquissa aucun mouvement pour se retourner et garda obstinément son regard sur l'écran, la manette entre les mains, clairement concentrée sur son jeu. « J'ai pas de temps à t'accorder, désolée. » Amusé, l'inopportun s’immisça dans le mince espace entre l'accoudoir et la jeune femme qu'il avait abordée. La joueuse grimaça, mais ne fit aucun geste pour lui laisser plus de place et continua à pianoter sur les touches, comme si de rien n'était. Comme si aucune fête ne battait son plein dans son dos. « Comme ça, t'aimes les jeux-vidéo ? » «Comment t'as deviné ? Railla t-elle, moqueuse. » « Je sais pas, l'air conquérant que tu affiches, tes mimiques agacées, oh et peut-être parce que tu tiens une manette entre tes mains et que tu sembles jouer à un jeu vidéo ? Énonça-t-il d'un ton léger. » Pris de court par sa réponse, Leïa se tourna brusquement vers lui, oubliant dans le même temps son jeu qui dérivait vers le "Game Over", afin de le dévisager. De longues secondes passèrent avant qu'un sourire appréciateur ne se dessine sur ses lèvres. Très lentement.
A l'écran, le personnage était mort. Mais sur le canapé -Ou bien dans une des chambres de l'étage-, à coup sûr que beaucoup d'êtres allaient se battre ce soir pour essayer de survivre et d'être celui qui donnerait peut-être la vie.







« T'me fais peur quand tu fais ça Leïa, arrête ça ! » Alors que son sabre retombait le long de son corps, la jeune femme haussa un sourcil avant que ses lèvres ne se dressent dans une moue narquoise. « Blake Howell, vous êtes une femmelette. » L'intéressé lui adressa un sourire séducteur avant de tirer une bouffer de sa cigarette. Leïa émit un son réprobateur, fronçant le nez tandis que la fumée l'enveloppait. Elle n'avait jamais supporté la cigarette, et pourtant, elle avait essayé, pendant ce que ses parents ont appelé "sa crise d'adolescence". Pour eux, c'était une lubie. Comme ses cheveux. Cheveux qui n'avaient plus vu leur couleur naturelle depuis presque deux ans. Elle s'était colorée les cheveux après sa sortie du lycée. Pour "fêter" la lettre de refus pour sa demande d'entrée au conservatoire. La raison ? Mauvais comportements et trouble de l'ordre. A croire que les multiples rumeurs quant à ses grossesses multiples étaient arrivées jusqu'à leurs oreilles. Mauvais souvenir. La télévision ne s'en était jamais remise. Depuis, elle travaillait dans le magasin d'armes d'un ami à son père pour rembourser ses parents. Enfin, elle avait tout à y gagner au moins: elle avait désormais un salaire et sa passion pour les armes s'étaient renforcée. Et son salaire fondait comme neige au soleil depuis lors. Mais elle avait appris à manier le sabre, pour faire honneur à son prénom, s'était-elle dit pour se convaincre alors qu'elle caressait la lame. Puis ça avait été les armes à feu. Au temps où elle avait encore de cheveux longs bruns, une couleur trop peu naturelle, coiffés en tresse, le stéréotype était parfait. Anthony avait d'ailleurs énormément apprécié. Au moins, cela lui avait permis de parfaire ses déguisements pour les festivals. Ô dieu, ce que celui de Lara avait été bien fait... Les vêtements étaient trop rapidement tombés lorsqu'elle est allée chez Anthony, mais c'était un détail. Un détail qui l'exaspérait de plus en plus. Les hommes et le sexe, tout une histoire. Reprenant pied avec la réalité, Leïa se tourna vers l’énergumène qu'elle avait pour ami et ne pu s'empêcher de soupirer en le voyant avec une nouvelle cigarette à la main, son regard posé sur elle. « T'as l'intention de me coller longtemps, Blake ? Lâcha t-elle un peu trop sèchement. » Il haussa les épaules avant de vérifier sa montre. « Qui sait ? Lui répondit-il d'un ton sibyllin. Je dois y aller, Jagger m'attends. » « Dit-lui bonjour de ma part. Lui demanda t-elle dans un sourire. » Ni moqueur, ni railleur. Juste un sourire. « Je vais finir par croire qu'il te plaît. Répliqua Blake en se redressant. Mon frère va finir par être jaloux. » Elle ne lui répondit pas. Elle avait déjà recommencé à "danser". Elle ne répondrait pas. Elle ne savait plus quoi penser à propos de son copain. Certes, il avait le mérite de combler le moindre de ses désirs, en particulier au lit -Ou sous la douche-, mais elle se lassait... Elle en venait à se demander comment elle avait pu avoir cette relation sur la durée. Une relation de sexe et de cadeaux. Rien d'autres. Comme s'il l'achetait. Une vague nauséeuse dévala sa gorge en sens inverse, alors que l'idée devenait une évidence. Elle en avait ras-le-bol de faire sa prostituée.

« Putain, Leïa, qu'est-ce t'avais en tête ?! » Il avait déboulé dans son studio, sans prévenir. Comment il était entré alors qu'elle était certaine d'avoir fermé la porte à clé était un mystère. Un mystère qui l'agaçait, elle avait horreur qu'on envahisse son espace personnel. « De quoi tu parles, Blake ? Maugréa t-elle, un avertissement dans sa voix indiquant qu'il ne devait pas répondre. Que la conversation était finie. » « Que tu ais quitté mon frère pour te mettre avec Jagger deux heures plus tard, je veux bien l'admettre. Vous vous tourniez autour du pot depuis des semaines et tu étais impatiente de te mettre avec lui. Ok. Déclara le brun avec fureur. Mais merde, Leïa, c'est mon frère !! » Un avertissement qu'il n'avait clairement pas saisi à en juger par ses paroles. « Je ne vois toujours pas de quoi tu parles, répéta Leïa, condescendante. » « Tu ne vois pas de quoi je parle ?! Rétorqua t-il alors que sa voix enflait. Mais merde, Leïa, t'avais pas à le droguer et à lui faire ce tatouage ! » « Il n'avait pas à frapper Jagger ! » Ses jointures étaient devenues blanches tant elle serrait les poings. Elle réprimait mal sa colère. « S'il voulait se venger sur quelqu'un, continua t-elle, il n'avait qu'à venir me voir. Ce n'est pas la faute de Jagger. C'est moi qui ait rompu. S'il ne veut pas l'accepter, grand bien lui fasse. Mais je n'accepterai pas qu'il le touche. C'était un avertissement, rien de plus. Souligna t-elle en dépliant ses doigts, s'exhortant au calme. » Blake la fixa avant de se laisser tomber sur le canapé, visiblement radoucit. Leïa faisait comme si de rien n'était, parce que pour elle, rien ne s'était passé. Anthony n'irait dire à personne que son ex lui avait tatouer un Rondoudou sur le bras. Personne ne le saurait. Le droguer avait été si simple. Il lui avait juste fallu lui faire croire qu'elle voulait encore de lui alors qu'il était en-train de se saouler dans un bar. Ensuite, elle n'avait eu besoin uniquement des clés que conserver Jagger. Le reste, elle savait s'y prendre. Ou elle avait appris sur le moment. « Leïa ? L'appela Blake. Tu sais quoi ? » « Quoi ? » « T'es vraiment nulle en dessin. »







C'était encore un de ces jours. Un de ces jours où tout était trop dur à supporter, où la tristesse l'emportait sur sa fierté. Ou sa colère. Non, c'était encore un des ces jours où elle se laissait dans un état catatonique, où elle ne recevait personne et ne répondait pas à ce qui voulaient l'être, un de ces jours où elle se noyait dans ses propres larmes. Et qu'elle aurait préférait y rester, plutôt que de se réveiller tous les matins et de réaliser qu'il n'était plus là. Qu'il n'était plus à elle. Qu'il l'avait laissé en prétextant un changement alors que sa froideur lui avait glacé le sang. Aigre, c'est ce qu'il était devenu depuis son accident un an plus tôt. Aigre, c'est ce qu'il était quand elle l'incitait à venir au lit. Aigre, c'est ce qu'il avait été dans ses paroles. Aucune chaleur. Juste cette baisse température et cette cicatrice à l'arrière de sa nuque. Elle l'avait remarqué la première fois, lorsqu'elle était allée le voir à sa sortie de l'hôpital et qu'elle l'avait serré dans ses bras. Elle n'était pas allée lui rendre visite, les hôpitaux lui faisaient horreur, mais elle avait été heureuse de le sentir contre elle de nouveau. Si seulement il avait entouré ses bras autour de son corps, lui aussi. Des petits détails qui lui avaient mis la puce à l'oreille, prémices d'un changement.
Changement radical.
Il ne voulait plus d'elle. Elle avait eu beau se débattre, essayer de lui faire entendre raison, lui interdire de parler afin de ne pas entendre les mots fatidiques, rien n'y fait. Il avait parlé. Et il avait rompu. Elle ne le reconnaissait plus. Et pourtant, il était toujours lui. Certaines choses avaient changé, mais d'autres restaient les mêmes, et c'était rassurant, parce que cela devait signifier qu'il devait rester un peu de ce qu'il avait été avant l'accident. L'amertume l'avait gagnée. Elle aurait du se rendre à l'hôpital, comprendre. Mais non, elle était restée chez elle, assimilant avec espoir les minces nouvelles que Blake lui donnait. Et désormais, il n'était plus.
Et pourtant, elle était là. Pourtant, Leïa se tenait devant sa porte.
Comme la semaine dernière. Et la semaine d'avant. Et la semaine d'encore avant. Si on pouvait caractériser la jeune femme, ce serait pour dire en premier lieu que c'était une personne obstinée, sans conteste. Abîmée, certes, fait à incomber à ses nombreuses crises de larmes dans la journée et à ses heures de sommeil éparses. Personne ne pouvait réellement l'aider. Elle ne voulait pas l'être. Elle souhaitait se complaire dans sa douleur. Et comprendre. Juste comprendre.
Levant la main, elle frappa le bois. Sans force, ni conviction. Juste avec l'espérance qu'il l'entende. Espérance exaucée. Le garçon était dressé devant elle, droit, visiblement agacé de la trouver de nouveau là.
« Jagger ? Murmura t-elle dans un sanglot avant de se laisser tomber contre ses jambes, brisée. »

« On aurait jamais du faire ça. » Dur constatation. Leïa se sentait déjà envahir par le regret. Elle avait l'impression de l'avoir trompé... D'avoir trompé quelqu'un avec qui elle n'est plus. Posant pieds à terre, elle attrapa ses vêtements dans l'idée de se les mettre. Dans l'idée seulement. Elle le sentit se coller contre elle, retirer son haut de ses mains avant que les siennes ne se glisse sur la cavité de l'une de ses hanches. « Blake. Grinça t-elle en le repoussant. Ne rend pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà. » Le jeune homme se dégagea, le visage indescriptible. « Comment ça "plus difficiles qu'elles ne sont déjà" ? S'enquit-il avec une douceur feinte. Qu'est-ce qui est difficile, Leïa ? De coucher avec moi ? Ou d'avoir fait l'amour deux fois avec moi ce soir ? » « On n'a pas fait l'amour. » Les mots claquèrent. Tranchants. « Ah bon ? On a fait quoi alors ? Jouer à la poupée ? Ironisa t-il. » La vendeuse s'empara de nouveau de ses vêtements, dans l'espoir, cette fois, de vraiment les garder sur elle. « On a couché ensemble. Il n'y avait pas de sentiments là-dedans. » Leïa ne prit même pas la peine de regarder le visage de Blake se décomposait. « T'es dégueulasse, Leïa. Cracha t-il, dégoûté. T'as aucun respect pour moi. Tu viens me voir quand l'idée t'enchante, comme si j'étais un mouchoir usagé. Tu "couches" avec moi par frustration de ne pas pouvoir le faire avec Jagger. » La jeune femme se retourna brusquement vers lui, le visage défigurait par la colère. « Tu n'as pas de sentiments pour moi, déclara t-elle en détachant chaque syllabe. Donc, on a couché ensemble. » Sans attendre la réponse, elle se leva et saisi son sac. « Non, récusa t-il. Moi, je t'aime. » Leïa s'immobilisa. Non, se reprit-elle, ça ne se peut pas. Il ne m'aime pas, je n'ai pas profiter de lui, se répéta t-elle inlassablement, prête à se croire elle-même.
Leïa ne lui accorda aucun regard, ne posa pas les yeux sur lui. Elle joua juste avec la poignée de la porte avant de sortir, sans une parole.







Le menton pointé vers le ciel, Leïa observait la neige tourbillonnait autour d'elle. Les nuages tombent. C'est ce qu'elle avait crié à sa mère, alors qu'elle n'avait que six ans et qu'elle voyait la neige pour la première fois. Pour beaucoup, ces boules de coton sont synonymes de quelque chose. Qu'importe sa signification, beaucoup penserait que si ce soir, le sol se parait d'un manteau blanc, ce serait pour une raison précise. Superstitieux, oui. Rabattant son manteau contre son cou, elle tourna la poignée de la porte qui l'accueillit dans un grincement. Même elle ne semblait plus vouloir d'elle, c'est fou... Bah, elle la ferait changer, ce serait déjà ça de moins, se dit-elle alors qu'elle annonçait sa venue au profil adossé à une fenêtre. « Je t'ai apporté une surprise pour que tu puisses prendre ta revanche ! Rajouta t-elle, les joues rouges et le sourire aux lèvres en lui tendant un jeu vidéo. » L'homme tatoué lui répondit par un sourire. Un sourire gêné, selon Leïa, ou préoccupé. Mais c'était toujours un sourire, ils étaient tellement rares, alors elles se contentaient de ce qu'elle recevait sans faire la difficile. « Je dois regarder quelque chose avant. Lui indiqua t-il alors qu'il esquissa rapidement un mouvement vers son épaule. » La jeune femme le considéra quelques secondes avant de jeter un coup d'oeil vers son épaule, celle qui l'avait touché, un air mélancolique gravé sur ses traits. Le geste n'avait été qu'infime, mais elle avait cette impression, l'impression que sa peau irradiait, alors que pourtant il l'avait frôlé à travers un manteau. Ça faisait terriblement cliché.
Accordant de nouveau son attention sur Jagger, elle s'approcha de lui. Et compris.
Oui, à ce moment-là, c'est comme si tout devint limpide. Elle s'en était doutée. Oh oui, elle s'en était doutée. Mais c'est comme tout, c'est le genre de futur que tu n'envisages pas, que tu ne vois que dans les jeux-vidéos. Alors quand Jagger se tourna vers elle, elle ne prit même pas la peine d'avoir l'air surprise. C'est comme si elle avait toujours su. Que c'était la seule explication possible. Pourtant, il n'eut aucun soulagement, aucune acceptation. Non, il n'y avait rien. Juste lui. « Tu me fais confiance ? »

1 heures et 40 minutes plus tard – « Je ne pars pas sans toi ! » Elle avait presque crié alors que ses mains agrippaient les bras du jeune homme. Ses bras. Crier signifier repérer, elle s'en serait presque voulu si la situation n'était pas si désespérée. « Je ne te demande pas ton avis. » Le ton était sec, sans appel, et il l'avait repoussée dans la foulée. Il voulait qu'elle parte. Seule. Sans lui. Alors qu'elle n'arrivait pas à vivre deux jours sans le voir. L'idée même de se séparer de lui l'horrifiait. Non, elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas le perdre définitivement. Qu'importe qu'elle reste ici, qu'elle devienne comme lui. Au moins, elle sera là, avec lui. Et s'il fallait passer par cet étape, alors elle était déterminée à la braver avec succès. Si seulement celui lui permettait de rester avec lui... Il la tenait toujours, alors qu'elle ne voulait simplement pas y croire. Non, elle ne voulait pas. « Je vais retourner chercher les autres. Je te demande juste de rester ici et de ne pas te faire repérer. » Il lui disait ça dans les yeux. Et il se croyait un bon menteur... Elle aurait du lui apprendre la comédie au lieu de le faire jouer. « C'est ridicule. Déclara t-elle, sans émotion. » Sa confiance s'ébranlait. Sa détermination se carapatait. « Fais attention à toi. Répondit-il.» C'était comme un adieu. Comme s'il s'attendait à ne plus jamais la revoir. Elle réprima sa panique, alors qu'elle réalisait certaines choses. Plusieurs choses qui auraient du être clairs. Doucement, prudemment, comme si elle avait peur d'être rejetée, elle effleura ses lèvres des siennes alors qu'une vague de contentement venait l'apaiser. Elle savait ce qu'elle devait faire. « T'as intérêt de revenir sinon c'est moi qui vais venir te chercher et ce sera pas la même chose. Le menaça t-elle, plus sérieuse qu'elle ne l'avait jamais été, alors que déjà il amorçait le trajet inverse. » Leïa garda ses yeux posés sur lui jusqu'à ce qu'il ne devienne plus qu'une tâche trouble, flouée par les larmes naissantes. Ça faisait mal. Elle s'essuya le visage d'un revers de la manche et se détourna. Non, elle n'abdiquerait pas. Elle ne trahira pas cet amour, cet amour qui avait mué pour se diriger inexorablement vers ce que Jagger était dorénavant devenu. Elle reviendrait. Toujours. Leïa était une personne obstinée.