Je suis sûre qu’ils ont remplacé ma mère il y a déjà plusieurs années. Sinon, comment expliquer que je ne l’aie jamais su, avant l’invasion ? Quelque chose aurait du me mettre la puce à l’oreille. On ne peut pas remplacer une mère par quelqu’un… non. Quelque chose. On ne peut pas mettre une chose à la place d’un être aimé, comme ça, et espérer que ses proches ne s’en rendent pas compte. Et ça coïnciderait parfaitement avec son séjour à l’hôpital, lorsque je n’avais que deux ans. Département psychiatrique. Un « épisode », avaient-ils dit à mon père. Quelque chose qui ne s’est jamais reproduit par la suite, et dont ils ne parlaient jamais.

C’est à cause d’elle… De ça qu’ils ont eu mon père aussi facilement. Et mon petit frère. Je ne sais pas par quel miracle j’ai réussi à y échapper, alors que toute ma famille y est passée. Morts. Ils sont tous morts, du moins jusqu’à ce que quelqu’un trouve le moyen de retirer les parasites qui leur bouffent le cerveau. Enfermés à l’intérieur de leur propre corps, jusqu’à ce qu’on vienne les délivrer. Où sont-ils ? Aucune idée et je préfère ne pas le savoir. Je ne les ai pas cherchés. J’ai quitté la maison sans regarder derrière, éliminant tous les endroits où je me réfugiais d’habitude : ils m'auraient retrouvée trop facilement.

« Comment tu t’appelles ? » Elle lève les yeux sur les deux silhouettes qui se détachent, à contre-jour, du bleu du ciel, qui ne va pas tarder à laisser place au coucher de soleil. « Erin. » Ils l’ont trouvée alors qu’elle dormait –une erreur de débutante mais, elle était tellement fatiguée… Continuer à avancer aurait été encore pire.  « T’es toute seule ? Y’a personne avec toi ? » Elle opine négativement du chef, lentement. Elle. Est. Seule. Plutôt déprimant quand elle y pense. Dangereux, surtout. Elle a déjà été avec un groupe, mais ils ont fini par se faire coincer, et elle a réussi à s’enfuir in extremis, laissant les autres derrière. En vérité, elle n’aurait rien pu faire pour eux : elle n’avait rien, pas même un bâton pour se défendre. Elle les voit échanger un regard. Ils se demandent ce qu’ils vont faire d’elle, c’est évident. S’ils la laissent là, et qu’elle se fait coincer, ils vont savoir qu’elle les a vus. S’ils l’emmènent, elle pourrait les ralentir. Être un poids. Finalement, l’un d’eux lui tend une bouteille d’eau et une barre de chocolat Mars. « T’as choisi le bon coin. On peut rester avec toi ? J’prends le premier tour de garde. » Elle hausse les épaules, déchire l’emballage et croque dans le chocolat. Elle ne sait toujours pas comment ils s’appellent, mais il faut dire qu’elle s’en fiche.

Ils passent la soirée dans un demi-silence, rompu par des « passe-moi l’eau » et des « il fait froid, j’ai jamais vu ça » lancés un peu au hasard. À l’heure prévue, elle s’enroule dans la couverture de survie qu’elle a chapardée dans le kit de chasse de son père, avec tout un tas d’autres machins : une lampe de poche, un couteau suisse, des allumettes, une boussole. Elle pose son sac près d’elle, et s’abandonne dans les bras de Morphée avec soulagement.

Le bruit de la porte qui claque la réveille en sursaut, et elle se dépatouille de la couverture en vitesse, pour se rendre compte qu’en fait… C’est le vent. Elle est seule. Pas de traces des deux autres, et pendant un instant elle pense qu’elle a rêvé. Rêve qui se transforme en cauchemar lorsqu’elle voit son sac complètement retourné sur le sol à côté d’elle. « Putain de merde. » Elle retient un hurlement de fureur, de toutes ses forces, se précipitant plutôt sur ses affaires pour voir ce qu’il manque –tout. Il ne lui reste que sa lampe, sa boussole et son briquet qu’elle avait sur elle. Ils ont pris son chargeur supplémentaire, ses allumettes, le couteau… Et ont laissé un petit mot griffonné rapidement sur un papier volant. DÉSOLÉ, peut-on lire sur la missive. « C’est vous qu’allez être désolés quand j’vais vous mettre la main dessus. Connards. » Elle serre les dents, respire pour enrayer la vague de panique qui la prend à la gorge.  

Inutile de préciser qu’après ça, j’ai définitivement décidé de partir de mon côté et d’éviter tout le monde. Aucune exception à la règle. J’ai utilisé mes balles restantes pour me sauver les fesses, du coup… Plus d’arme. Rien pour me défendre, sauf une lampe torche plutôt massive qui pourrait éventuellement se transformer en batte de baseball. L’hiver se pointe, et disons que la couverture n’est pas de trop, mais la nourriture commence à se faire rare, et les nouvelles du monde extérieur aussi. On parlait de camps de réfugiés, avant, mais c’était il y a plusieurs mois déjà...

Nyx, 20 patates, Québec. J'connaissais déjà le forum, mais Soàn me l'a refilé une seconde fois et ç'a été la bonne x)

Maintenant que ta fiche a été validée, le staff va se charger de te donner ta couleur et ton rang. Ton avatar sera recensé dans les plus bref délais. A présent tu peux t'occuper de ta fiche de liens ici et de ton almanach des rp ici. Pour toute question le staff est à ta disposition par mp ou sur la box si l'un de nous est connecté.

On te souhaite un bon amusement sur le forum ! À très bientôt !